Suite aux demandes des ministres, Tsahal intensifie sa riposte face au terrorisme au moyen de cerf-volant

Analyse : Bien que les cerfs-volants incendiaires et les ballons ne soient pas lancés directement par le Hamas, l’armée israélienne a ciblé les «atouts» militaires du pouvoir souverain sur la bande, dimanche soir, pour que le Hamas fasse en sorte d’empêcher  des Gazaouïtes d’envoyer des cerfs-volants. Si ce n’est pas le cas, la prochaine cible de Tsahal à Gaza désignera les individus directement impliqués.

Dimanche soir, Tsahal est passé de la dissuasion concrète des terroristes qui envoient des cerfs-volants incendiaires et des ballons depuis, Gaza à la dissuasion générale contre le gouvernement responsable de cette activité dans la bande gouvernée par le Hamas.

 

Non seulement l’armée a-t-elle augmenté la gravité et l’ampleur de sa réponse, mais elle a fondamentalement adopté une demande formulée par certains ministres pour traiter le terrorisme au moyen de cerf-volant comme le terrorisme se servant des roquettes et des obus de mortier tirés par les organisations palestiniennes.

 

Grève des FDI à Gaza, dimanche soir

Frappe de Tsahal à Gaza, dimanche soir

 

Tsahal a réagi au lancement de dizaines de cerfs-volants, se traduisant par le déclenchement de 17 feux par des cerfs-volants et des ballons incendiaires dimanche, tout comme l’armée réagit aux tirs de roquettes des organisations rebelles. Dans ce cas aussi, l’idée est de prendre pour cible les «atouts» militaires de la force souveraine et dirigeante de la bande, bien que ce ne soit pas le Hamas qui se trouve à la manœuvre pour exécuter le terrorisme au moyen de cerf-volant. Il est principalement exécuté par des enfants et des jeunes «rebelles».

Si le Hamas est le pouvoir souverain de la bande, il doit également assumer la responsabilité des actions des enfants et des jeunes qui ne seraient pas liés à l’organisation terroriste, mais qui recevront des encouragements de la part du Hamas et s’inspireront de lui. Leurs activités causent des dommages et, dans certains cas, peuvent même menacer la vie des citoyens en Israël.

 (Photo: Bureau du porte-parole de Tsahal)

(Photo: Bureau du porte-parole de Tsahal)

 

Le Djihad islamique palestinien a riposté par des tirs de roquettes mesurés et intentionnellement inexacts. Pour le moment, le Hamas et les autres organisations palestiniennes ont intérêt à contenir l’événement. Ainsi fait Tsahal de son côté L’armée ne veut pas provoquer une escalade qui l’obligerait finalement à lancer une grande bataille d’incursion à Gaza. Le Hamas et le Jihad islamique, dans leur situation actuelle, n’ont aucune raison d’entrer dans un conflit ouvert dont ils sortiront sans succès et en enregistrant une destruction majeure dans la bande qui pourrait même engendrer une perte de contrôle de Gaza. Tsahal n’a aucun intérêt à assumer la responsabilité du bien-être et de l’administration économique et publique de deux millions de Palestiniens dans ce cas.

L’électorat des partis de la coalition

Le gouvernement israélien est confronté à un problème assez difficile à gérer, en ce moment. La pression publique augmente, et bien que les dommages réels causés par le terrorisme au moyen de cerfs-volants soient encore relativement faibles et qu’il n’y ait pas eu de victimes jusqu’à présent, le public israélien qui se manifeste est principalement  composé de l’électorat des partis de la coalition. Ce même public accepte essentiellement comme justifiées les affirmations des ministres Naftali Bennett et Gilad Erdan selon lesquelles le terrorisme au moyen de cerf-volant dispose d’un dangereux potentiel de détérioration et, éventuellement, risque de provoquer la mort par suite d’incendies qui deviendront incontrôlables, ainsi qu’à cause des petits engins explosifs qui sont parfois attachés à ces cerfs-volants incendiaires et aux ballons.

Les ministres Naftali Bennett (R) et Gilad Erdan, qui dirigent la ligne belliciste du gouvernement (Photos: Alex Kolomoisky, Moti Milrod)

Les ministres Naftali Bennett (D) et Gilad Erdan, qui dirigent la ligne des Faucons (« belliciste ») du gouvernement (Photos: Alex Kolomoisky, Moti Milrod)

 

La politique de rétorsion progressive de l’appareil de la défense, dirigée par le ministre de la Défense Avigdor Lieberman et le chef d’état-major de Tsahal Gadi Eisenkot, n’est pas suffisante pour eux. Tsahal a réagi au terrorisme des cerfs-volants en envoyant des avions de combat pour effectuer une frappe aérienne, tout comme elle répond aux tirs de roquettes ou d’obus de mortier depuis la Bande de Gaza, mais les ministres réputés faucons (« bellicistes ») qui ont pris la parole dimanche ne se contenteront pas de cela.

Le ministre Bennett, par exemple, dit à juste titre que si Tsahal a détecté un groupe de jeunes de 16 ans qui projette de tirer une roquette Qassam sur Sderot, il les attaquera immédiatement depuis les airs et depuis le sol dans le but de les tuer pour les empêcher de nuire. Le ministre de l’Education réclame une politique identique envers les lanceurs de cerfs-volants. Pour clarifier ce point, il est important de faire la distinction entre la politique d’intervention de Tsahal, qui a commencé par un tir dissuasif concret, et l’escalade, dimanche soir, des frappes aériennes contre les installations militaires du Hamas.

Plus tard, si ce terrorisme des cerfs-volants se poursuit, l’armée passera à une politique de représailles plus sérieuse, dans laquelle le terrorisme au moyen de cerfs-volants et les activistes du Hamas paieront de leur vie pour cette arme de la terreur qui affecte gravement la sécurité économique et le sentiment de sécurité des habitants de Gaza.

Gadi Eisenkot (R), chef d'état-major des FDI, et Avigdor Lieberman, ministre de la Défense (photo: Ariel Hermoni / Ministère de la défense)

Gadi Eisenkot (D), chef d’état-major de Tsahal, et Avigdor Lieberman, ministre de la Défense (photo: Ariel Hermoni / Ministère de la défense)

 

Mais cette politique, acceptée par le ministre de la Défense Lieberman, ne satisfait pas les ministres Bennett et Erdan. Ils réclament une modification des règles d’engagement contre les cellules de lancement de ballon et de cerfs-volants, et pas seulement une politique globale de dissuasion dans la bande, censée pousser à l’arrestation des lanceurs de cerfs-volants par le Hamas pour les empêcher de continuer, plutôt que de les y encourager, comme le Hamas et le Jihad islamique le font jusqu’à présent.

Le Hamas est certainement capable de le faire, et Israël dit spécifiquement à l’organisation : Vous devez empêcher les lancements de cerfs-volants comme vous avez repris le contrôle sur les groupes « rebelles »(djihadistes) tirant des roquettes. Sinon, la situation risque de se détériorer, jusqu’à se transformer en une bataille globale que vous, le Hamas, risquez de perdre.

Maintenant, nous devons attendre et voir comment le Hamas et le Jihad islamique vont réagir. Si le terrorisme au moyen de cerfs-volants se poursuit, il est tout à fait possible que l’armée israélienne décide de prendre directement pour cibles les adultes jouant un rôle-clé, qui incitent les enfants à expédier les cerfs-volants, ainsi que les adolescents qui lancent ces cerfs-volants.

 

18 juin 2018. Au moins 9 cibles touchées. L’armée israélienne bombarde les cibles du Hamas à Gaza  / AFP PHOTO / MAHMUD HAMS

Comme nous le savons tous, Tsahal ne veut pas tuer des enfants qui participent aux lancements de cerfs-volants pour des raisons humanitaires morales et parce que cela est interdit par la loi internationale. Ceux qui tuent des enfants pourraient être poursuivis devant la Cour pénale internationale de La Haye pour crimes de guerre.

Les mesures de renseignement de Tsahal, principalement des véhicules aériens sans pilote, ont la capacité de détecter qui est sur le point d’envoyer un cerf-volant ou qui tient la corde d’un ballon attaché à un engin explosif et l’armée peut les frapper de manière sélective.

Il ne fait aucun doute que prendre pour cible intentionnellement les jeunes Gazaouis qui incitent les enfants et leur fournissent du matériel pour construire les cerfs-volants finira par atteindre le niveau de dissuasion requis, mais tout cela arrivera dans l’avenir. À ce stade, nous devons attendre et voir si l’accentuation des réponses de l’armée israélienne poussera le Hamas à empêcher le lancement de cerfs-volants incendiaires et de ballons. Si cela n’arrive pas, les individus responsables commenceront à être pris pour cibles dans la bande de Gaza.

Ron Ben-Yishai | Publié le: 18.06.18, 23:44

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wendling

BRAVO ISRAEL …. OSEZ OSEZ OSEZ …. JP

deborah amable ohayon

savez vous pourquoi l ambassade de france etait fermee …. C EST FETE C EST L AID nous a ete repondu

rachel

Quel journaliste international si prompt à dénigrer Israël parle de ces cerfs-volants du Hamas qui brûlent les champs de fermiers israëliens ? Aucun. Quel politique international si prompt à condamner Israël en parle ? Aucun. Et l’ONU fait la sourde oreille bien évidemment.
Alors je suis d’accord avec Alexandra : ramenez ces cerfs-volants à leur point de départ pour brûler les champs des gazaouis. Le Hamas est tout à fait capable, par contre, de mettre des enfants dans ces champs pour les cramer avec, pour que l’opinion internationale s’en émeuve comme d’habitude : la plupart des gazaouis sont prêts à tuer, à sacrifier comme ils disent, leurs propres enfants depuis l’âge de trois mois, point barre. Allez consulter la fake news sur ce bébé palestinien tué soi-disant par les gaz lacrymogènes israëliens; c’était facile de priver cette petite fille gravement malade du coeur de traitement médicamenteux pendant 72 heures sachant qu’elle n’y survivrait pas (en plus une fille et malade, cela ne compte pas pour la quasi-totalité des musulmans ), puis de l’exposer devant les caméras pour faire de la propagande pour l’AFP.
Et puis qu’Israël ne fournisse plus d’hélium à Gaza et interdit à toute autre nation de lui en fournir : ces terroristes ne pourront plus faire voler leurs cerfs-volants.

alexandra

On peut imaginer que les mini drones intelligents puissent raccompagner les cerfs volants vers leurs émetteurs et qu’ils mettent le feu aux champs des gazouis … quand ils verront eux-mêmes ce que ça donne d’avoir ses champs et ses récoltes en feu, ils se calmeront.

trender

Le vent tourne, pourquoi, ne pas fabriquer des cerfs volant identiques qui seraient envoyés lorsque vent souffle sur gaza…? J’imagine 1000 ou 2000 cerfs volant, imbibés d’essence et chargés de cocktail molotof qui iraient s’écraser sur Gaza….une sorte de reponse proportionnellement équilibrée, qui ne devraient pas être critiquée, par l’ONU ou la France, premier pays musulman d’Europe, si prompte a critiquer Israël, au côté des pays arabes, les plus islamistes