Les Amis francophones de l’Université de Tel-Aviv sur les traces des Manuscrits de la Mer Morte

15.12.19   www.ami-universite-telaviv.com

 

 

 

 

 

 

Une mémorable journée d’excursion « Sur les traces des Manuscrits de la Mer Morte », a été organisée le mercredi 4 décembre par l’Association des Amis francophones de l’Université de Tel-Aviv et sa directrice Agnès Goldman.
Les participants ont pu revivre la fabuleuse aventure de ces fameux rouleaux, vieux de 2000 ans mais écrits en hébreu quasi-moderne, depuis leur découverte sur le site de Qumran dans le désert de Judée jusqu’à leur exposition au Sanctuaire du Livre du Musée d’Israël à Jérusalem.
La visite, qui combinait à la fois des paysages saisissants et dépaysants, et une captivante remontée à travers le temps a été commentée en anglais par le Prof. Noam Mizrahi, Directeur du Département d’Etudes bibliques de l’université et spécialiste de l’étude des manuscrits bibliques, avec l’excellente traduction de Marion Forster Bleiberg. L’Ambassadeur de France en Israël, Eric Danon s’est joint à la visite en compagnie de son épouse.

 

Grand groupe

La descente vers la Mer Morte, le point le plus bas du monde, à 400 mètres au dessous du niveau de la mer à travers le Désert de Judée, constitue en même temps une prodigieuse remontée dans le temps. « En une heure et demie nous revenons 2 000 ans en arrière », a relevé le Prof. Mizrahi.

« L’histoire de la découverte des manuscrits de la Mer Morte est intimement liée à celle de la fondation de l’Etat d’Israël. Les manuscrits ont été découverts le 29 novembre 1947, date du vote du plan de partition de l’ONU décidant de la création de l’Etat hébreu. Pour la première fois depuis l’époque helléniste, le monde reconnaissait l’aspiration du peuple juif à revenir vers sa terre ».

« Le plus grand puzzle de l’humanité »

Comme il le rappelle, la période helléniste (de la conquête de la région par Alexandre le Grand en 332 av. JC jusqu’à la conquête romaine en 63 av. JC), ouvre la culture locale à l’Europe.

« Le grand changement est celui de l’alphabétisation et de l’éducation, qui a changé la manière dont les personnes comprenaient leur relation avec Dieu. Auparavant 99:% de la population était illettrée. Dans la Bible la relation avec Dieu se faisait par communication orale. Dieu parlait à des prophètes, comme Moïse, qui eux-mêmes s’adressaient au peuple. Le seul texte écrit de la période biblique est celui des dix commandements, inscrits ‘par le doigt de Dieu’. A la période helléniste, on commence à valoriser les textes et les livres. C’est pourquoi les rouleaux de la Mer Morte, datent de la culture helléniste ».

GrotteLes Manuscrits de la Mer Mort sont composés de huit rouleaux découverts en 1947 et de plus de 25 000 fragments de textes retrouvés depuis dans le Désert de Judée, qui ont permis la reconstitution de quelque 950 manuscrits. « Pour cela nous avons du jouer pendant 70 ans pour reconstruire le plus grand puzzle de l’humanité ».

Par chance les huit premiers rouleaux étaient presque complets. Ils ont été découverts par des Bédouins alors que Quram était encore situé en Jordanie. Quatre d’entre eux ont été vendus à un marchand d’antiquités de Bethlehem qui les a lui-même cédé à un évêque syrien à la tête du monastère syriaque orthodoxe de Jérusalem.

L’archéologue israélien Eléazar Sukenik, qui a eu vent de la découverte, en achète trois pour le compte de l’Université hébraïque. La plupart des fragments trouvés dans les premières années ont été adressés par le Département des Antiquités jordaniennes à l’Ecole Biblique de Jérusalem, établissement de recherche religieux français tenu par des prêtres dominicains, qui seront donc les premiers à étudier ces textes.

Ils seront abrités au Musée archéologique jordanien de la Jérusalem-est, aujourd’hui le Musée Rockefeller. En 1954, l’archéologue Yigal Yadin fils d’Eléazar Sukenik, convainc l’Etat d’Israël d’acheter les quatre autres. Ce n’est qu’après la guerre des six jours en 1967 que les Israéliens auront accès à l’ensemble de ces documents.

Trois groupes qui se détestaient

« Nous devons remercier Youssouf Saad, le Directeur du Musée jordanien de l’époque, qui a préservé ces fragments entre 1947 et 1967, ainsi que les frères Albina qui les ont photographié », commente le Prof. Mizrahi.

« Car la pire des choses arrivée à ces manuscrits, conservés pendant 2 000 ans à l’abri dans des grottes du Désert de Judée, a été leur découverte, qui les a exposés à la lumière. Depuis ils ont commencé à se dégrader. Aujourd’hui les recherches sur les textes se font sur des images multi-spectrales et non sur les originaux. Par ailleurs la lumière à infrarouge facilite dans de nombreux cas la lecture, parfois même la rend possible. Mais à chaque fois que je vois les originaux, je garde le même enthousiasme que la première fois ».

Paysage 2La majorité des manuscrits de la Mer Morte et des fragments ont été découverts à Qumran ou à côté. Le reste était éparpillé dans d’autres sites du Désert de Judée situés à proximité, comme Massada ou Nahal Hever.

Tous les fragments ont été trouvés dans des grottes, préservés par la poussière karstique, résultant de l’érosion des roches calcaires. Il s’agit de manuscrits écrits entre le 3e siècle av. JC, et le 1er siècle après, c’est-à-dire au cours d’une période où la Judée change plusieurs fois de régime. Au début, elle fait partie de l’Empire séleucide, dynastie hellénistique qui avait son centre en Syrie. Au 2e siècle avant JC les Juifs se révoltent contre cette dynastie (à Hanoukka) et établissent le Royaume Asmonéen, qui prendra lui-même fin avec la conquête de Jérusalem par Pompée en 63 av. JC. La Judée fera alors partie de l’Empire romain.

Au début, elle est dirigée par le roi Hérode, et les Romains laissent aux Juifs un semblant d’indépendance. Hérode, le plus grand bâtisseur d’Israël, entreprend des travaux de rénovation du Temple d’Ezra et Néhémie (Second Temple), construit le port de Césaré, ainsi que de nombreuses forteresses, comme Massada, Hérodion etc.

Mais peu à peu, les Romains prennent le contrôle total de la Judée, jusqu’à la Grande Révolte, qui sera écrasée en 70 ap. JC.

« La principale source historique sur cette époque sont les œuvres de l’historien Yossef ben Matityahou, plus connu sous son nom romain Flavius Josèphe, qui nous apprend que la société juive de l’époque était profondément divisée en trois mouvements principaux: les Pharisiens, le groupe le plus populaire, qui donnera naissance au judaïsme rabbinique, les Sadducéens, secte des prêtres de Jérusalem, riche minorité, et les Esséniens, courant le plus spiritualiste et ésotérique, dont les membres étaient parfois magiciens, guérisseurs et prédisaient l’avenir. Ces trois groupes se détestaient, et les Rouleaux de la Mer Morte retracent les nombreuses polémiques entre ces groupes de l’époque ».

La communauté Yahad

Les fouilles qui ont suivi la découverte des manuscrits ont mis à jour les restes d’un site remontant de 150 à 130 ans av. JC, généralement considéré comme le lieu d’établissement des Esséniens, bien que la question soit contestée.

En effet, des chercheurs considèrent le site comme une place fortifiée hasmonéenne, interprétation confortée par la présence des ruines de la tour de garde, qui dominent le site, surplombant la route qui suit les bords de la Mer Morte.

« En faveur de la thèse qui attribue le site aux Esséniens on peut citer le fait qu’il s’agit d’un lieu totalement isolé, convenant à une communauté en quête spirituelle », explique le Prof. Mizrahi.

« De même, dans l’une des grottes, surnommée « grotte de la bibliothèque », on a retrouvé 15 000 à 25 000 fragments de manuscrits entassés sur le sol ». Parmi les centaines d' »ouvrages » de cette énorme bibliothèque, certains dataient de périodes plus anciennes, suggérant que les résidents étaient arrivés sur place avec leurs propres livres.

Noam et MarionLes fouilles ont révélé un large ensemble de constructions, probablement utilisées par le groupe comme des bâtiments publics.

Selon le Prof. Mizrahi, les participants de la secte habitaient probablement dans les alentours, dans la centaine de grottes de la région.

« En été la chaleur ici est insupportable, autour 40° à l’ombre. Les gens devaient donc vivre vivent dans les grottes ».

On pense qu’il s’agit d’une communauté d’environ 100 à 200 personnes, vivant une vie d’étude ascétique. L’un des premiers rouleaux découverts, intitulé Manuel de discipline, ou Règle de la communauté, dévoile le fonctionnement de la secte, dont la vie quotidienne était réglée dans ses moindres détails.

Il s’agissait d’une communauté hiérarchisée qui vivait sous la direction d’un « Maitre de justice » (‘More Tsedek’), sorte de « kibboutz », ou de couvent. Dans l’une des pièces on a découvert un « trésor » de 560 pièces d’argent, qui provenait probablement de l’apport des membres, qui partageait à la fois l’étude et la fortune. La communauté de Qumran se désignait elle-même sous le nom de Yahad (ensemble).

Elle était composée uniquement d’hommes. Les membres étaient soumis à une période de probation de deux ans. « L’absence de femmes fait qu’il n’y avait pas de renouvellement des générations », souligne le Prof. Mizrahi. « Il s’agissait donc d’une communauté de volontaires. On pense qu’il s’agissait de personnes d’âge mûr qui venaient ici pour réaliser une retraite et vivaient dans l’ascétisme après avoir créé une famille ».

Pureté religieuse

Les Esséniens prenaient leurs repas en commun et en silence dans un réfectoire devenu l’une des salles du Musée, situé à l’entrée du site, où l’on a retrouvé 700 bols en poterie dont certains sont exposés.

« Une vaisselle très simple et non décorée », commente le Prof. Mizrahi. « Modestie et humilité faisaient partie de leur mode de vie. Etant donné les dimensions modestes de la pièce, on peut supposer qu’ils dinaient en ‘équipes’. Ils se nourrissaient de pain et de vin, de viande d’animaux sacrifiés, de lentilles, pois chiche, légumes et de fruits. On a retrouvé près de 100 000 noyaux de dattes, avec lequel on faisait du miel et peut-être du vin ».

L’une des caractéristiques de cette communauté était le respect rigoureux des règles de pureté et d’impureté. « Il s’agissait d’une communauté extrême sur le plan religieux. Ils avaient l’obsession de la pureté, spirituelle et corporelle », explique le Prof. Mizrahi. Cette obsession se traduit par l’existence sur le site de 14 bains rituels ou mikvés.

MiqveComme le souligne le conférencier, il fallait investir une grande énergie pour conserver l’eau de ces bains au milieu du désert. L’eau, qui provient des pluies de la région de Hébron et Bethlehem, arrive dans la région par les oueds.

Elle était acheminée par un système hydraulique complexe comprenant un aqueduc et plusieurs bassins de stockage.

« Les principales sources d’impureté sont les alluvions du corps, le sang (ce qui explique l’absence de femmes dans la communauté) et la mort (les cadavres). En outre, si l’on est touché par une personne impure, on devient soi-même impur par contamination. Les membres de la communauté se purifiaient donc dans le miqvé deux fois par jour ».

De plus, contrairement à la Bible, la pureté devait être extérieure et intérieure. « Dans la Bible l’impureté est technique, c’est pourquoi les prêtres devaient se purifier, 95% de la population étant des paysans. Ici l’idée devient celle de la pureté de l’âme et de l’esprit, conception qui a inspiré le christianisme ».

L’imminence du Jugement Dernier

« Cette idée de pureté intérieure était une véritable paranoïa chez les Esséniens. Ils vivaient dans une crainte quotidienne. On ne peut vivre dans une telle intensité pendant longtemps. Aussi s’attendaient-ils à une rédemption eschatologique imminente: l’Apocalypse, le Jugement dernier, la victoire des Fils de la Lumière contre les Fils des ténèbres, guerre à laquelle ils ont consacré un livre entier, un genre de ‘Star war’, mais où le Futur serait demain. Cette dichotomie leur semblait découler de l’univers lui-même: le noir et le blanc, le jour et la nuit se retrouvent chez les humains bons ou mauvais, et même chez les anges. Le royaume humain reflète le royaume céleste ».

« Chaque jour où le salut n’était pas arrivé était pour eux une déception. Beaucoup de communautés juives du pays vivaient dans cette attente, ce qui a donné lieu à la naissance du christianisme. Pour le christianisme, la Rédemption a eu lieu, il faut juste la reconnaitre, reconnaître le Messie pour arriver au salut. Il s’agit donc d’un processus né à l’intérieur du judaïsme lui-même. Le christianisme fait partie du développement des courants spirituels juifs. Après la destruction du Temple, le judaïsme rabbinique prendra une autre voie. Pour lui, c’est cette attente de l’Apocalypse qui a amené à la catastrophe et à la destruction du Temple. Il ne met pas l’accent sur le combat entre les bons et les mauvais ».

Le Sanctuaire du Livre au Musée d’Israël à Jérusalem

AdolfoLa visite du Sanctuaire du Livre a été introduite par le Prof. Adolfo Roitman, curateur du Sanctuaire, qui le décrit comme: « L’un des endroits les plus iconiques d’Israël ».

Construit en 1965, c’est l’une des premières galeries du Musée d’ Israël. Le bâtiment lui-même raconte l’histoire de la secte: le dôme blanc surplombant un bâtiment situé au deux-tiers sous le niveau du sol, faisant face à un mur noir de basalte, reflétant la topique théologique de la Lutte des fils de la lumière contre les fils des ténèbres de la communauté Yahad. Le dôme a la forme du couvercle des jarres dans lesquelles ont été trouvés les manuscrits, « jarres très particulières qu’on ne trouve qu’à Qumran ».

L’entrée du sanctuaire imite celle d’un temple égyptien pour évoquer l’idée de l’entrée dans un temple. Les escaliers qui y conduisent rappellent ceux de la descente dans un mikvé.

« Les textes, écrits en paléo-hébreu, sont lisibles par un Israélien moderne », poursuit le Prof. Mizrahi. Un quart d’entre eux sont des textes bibliques que les Esséniens recopiaient et préservaient.

« Tous ces textes sont identiques à ceux que nous connaissons aujourd’hui, cependant, certains présentent certaines différences substantielles, montrant que la secte poursuivait un travail de développement du texte. L’approche moderne du judaïsme est très différente de celle de l’époque. Aujourd’hui, on ne touche pas au texte parce qu’il est sacré, à l’époque, il fallait le retoucher justement parce qu’il était sacré ».

Le Livre d’Isaïe

Des exemplaires de tous les livres bibliques ont été découverts à Qumran, parfois même plusieurs copies du même livre. Certains livres étaient plus ‘populaires’ que d’autres au sein de la communauté: le Livre des Psaumes, par exemple, existe en 36 copies différentes, celui d’Isaïe, qui parle de la venue du Messie, l’un des livres les plus rappelés dans le Nouveau Testament, en 20 copies.

Le plus impressionnant est une copie du Livre d’Isaïe, seul rouleau biblique de Qumran préservé dans son intégralité (734 centimètres de long), l’un des plus vieux préservé dans le monde, écrit autour de l’année 100 av. JC.

MaquetteLe reste des Manuscrits de Qumran est constitué par des livres apocryphes (non canoniques), notamment ce qu’on appelle les rouleaux sectaires, les Pesharim, travail d’exégèse de la Bible, portant soit sur un sujet spécifique, soit un commentaire passage par passage de la Bible et des Livre des Prophètes, comme Isaïe, Nahum et Habakuk. Parmi les manuscrits exposés, on peut citer le Rouleau du Temple, découvert en 1956, acquis par Yigal Yadin en 1967, dont l’essentiel est constitué par le plan et les pratiques du Temple à construire; le Livre de Daniel, le plus récent des livres bibliques (sa composition finale date du règne d’Antiochus – 175 à 163 av. JC.

L’exemplaire présent au Musée est daté de 160 av. JC., soit 10 ans après l’écriture du livre original; des manuscrits psalmiques, contenant plus de 4000 psaumes; le fameux Livre de la guerre des fils de la lumière contre les fils des ténèbres, détaillant par le menu comment mener la guerre proche; le Rouleau de cuivre ou inventaire d’un trésor caché et le Testimonia, collection de citations bibliques portant sur l’attente du Messie et la fin des temps.

« Aujourd’hui nous essayons de développer des outils informatiques pour identifier à quels rouleaux sont liés les fragments. Dans le cas des rouleaux conservés dans des jarres, l’intérieur est mieux préservé que l’extérieur, donc l’écart de dégradation des fragments permet de reconstituer les rouleaux ».

Le Codex d’Alep

La journée s’est terminée par la visite du Codex d’Alep, exposé dans la salle du sous-sol du Sanctuaire du Livre.

« A l’époque médiévale, il n’y a plus de parchemins mais des codex », explique le Prof. Mizrahi. « Alors que les manuscrits sont des morceaux de peau d’animaux cousus ensemble de manière consécutive, les codex, eux sont disposés les uns sur les autres et cousus sur le côté, comme un livre. Dans le monde chrétien, ils existent dès l’époque byzantine. Mais chez les Juifs, ils n’apparaissent que vers le 9e et 10e siècles ».

L’histoire du Codex d’Alep est liée à la codification des textes bibliques au Moyen-âge. « Aujourd’hui à la synagogue les rouleaux écrits sont en hébreu avec seulement des consonnes et il faut deviner les voyelles. C’est également le cas pour les rouleaux de Qumran. Les Anciens corrigeaient sans arrêt le texte. Après la destruction du Temple, on discute l’interprétation, mais plus le texte lui-même. Il a donc fallu un mécanisme d’annotation pour stabiliser le texte et indiquer aux scribes comment l’écrire et le vocaliser. C’est la naissance de la massora (tradition), qui a abouti au texte massorétique. Les massorètes écrivaient les Codex, à partir desquels on peut mesurer l’exactitude d’un texte. Celui d’Aharon Ben Moshe Ben Asher écrit au 10e siècle à Tibériade, a été érigé en norme. Avec la vocalisation, la langue est devenue seulement liturgique. Aujourd’hui elle est de nouveau orale, et il n’y a donc plus besoin de vocalisation ».

Le Codex d’Alep, d’une exactitude de 99%, est la plus ancienne version connue de la massora. Ecrit à Tibériade entre 910 et 930, il a été amené en Egypte où il sera utilisé par le Rambam qui s’est basé sur lui pour ses écrits. Puis il arrive à Khaled (Alep) dans la communauté juive de Syrie où il reste jusqu’en 1948. Disparu pendant les émeutes suivant la création de l’Etat, il réapparait dix ans plus tard en Israël.

L’excursion servira au financement d’une bourse pour un doctorant du Département d’Etudes Bibliques de l’Université de Tel-Aviv, qui travaille sur les Rouleaux de la Mer Morte et analyse les différences entre ces textes et ceux que nous connaissons aujourd’hui à l’aide d’outils scientifiques et de méthodes de psycholinguistique. « Nous essayons de relier les étudiants à leur histoire, pour que les jeunes générations et le grand public soient conscients de leur héritage culturel ».

Les « plus » de l’excursion » – Le saviez-vous ?

L’origine du nom de Tel-Aviv

Tel-Aviv, de tel (site en forme de monticule formé au cours des siècles par l’accumulation de différentes couches d’habitations humaines) et aviv (mot hébreu signifiant ‘printemps’,la ville la plus moderne du pays, est mentionnée dans le Livre d’Ezéchiel par les Juifs en exil à Babylone. Mais en akkadien, langue des Babyloniens, le mot Abubu signifie ‘le grand déluge’. Tel Aviv est désignée comme la seule montagne qui survivra le déluge. Dans l’Etat d’Israël moderne le nom de la ville a pris un autre sens. C’est la traduction du titre du livre de Théodore Herzl : Altneuland (Terre ancienne-Terre nouvelle), traduit par Nahum Sokolov comme Tel-Aviv.

Des grottes qui remontent à la préhistoire

Paysage MMDans la préhistoire (il y a environ 90 millions d’années), la région était recouverte par la mer. En se retirant, elle a laissé des roches sédimentaires friables (calcaire, dolomite, craie et argile).

C’est pourquoi l’érosion et les précipitations y provoquent la formation d’une multitude de grottes. Les grottes de la région de Qumran ne sont pas visitables car elles abritent une population de chauve-souris endémique qui n’existe que dans cette région, et protégée.

Une mosaïque de cultures

Qumran fait face au Mont Nebo, situé de l’autre côté de la Mer Morte, d’où Moïse a contemplé la Terre Promise sans y entrer. A la période du Second Temple, et en particulier après la chute de l’empire séleucide, la région passe sous la domination économique des Nabatéens, peuple commerçant ayant sa capitale à Pétra. Elle connait alors un trafic commercial important et les langues s’y côtoient.

A quelques kilomètres au sud se trouve l’oasis Ein Guédi, la communauté la plus riche de la contrée. On y fabrique notamment le basalme, parfum célèbre et coûteux, produit à partir d’un arbuste qui ne pousse que dans ces lieux, et qui explique l’intérêt des Romains pour le contrôle de la région. Le site est donc à la jonction de plusieurs cultures qui s’y côtoient, et notamment de deux communautés, l’une ascète et l’autre opulente.

Pourquoi les Hébreux sont-ils devenus Le Peuple du Livre ?

« Au départ, on pensait que Dieu s’adresse aux êtres humains. Déjà à la période du second temple, ce n’est plus le cas. Dieu était devenu silencieux. Les gens se sont donc mis à lire les livres qui racontaient les révélations faites aux générations précédentes. D’où l’importance de l’alphabétisation pour maintenir l’identité spirituelle du peuple. La Bible est devenue le centre de la vie religieuse. C’et la première fois dans l’histoire des religions qu’un livre devenait si important. Ce modèle a servi d’inspiration au christianisme puis à l’islam ».

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de l’Université de Tel-Aviv en Israël  Déléguée générale: Agnès Hana Goldman

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