12/02/2020 : symbole du néocolonialisme ONU…E

 

Le 12 février 2020, le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme des Nations unies a publié une base de données de 112 entreprises considérées, sur le plan international, comme étant « impliquées dans des activités liées directement ou indirectement aux colonies israéliennes ». Si elle a heurté l’Etat juif, cette publication a provoqué la joie de tous les ennemis d’Israël qui imaginent pouvoir poursuivre la stigmatisation d’Israël pour sa soi-disant « occupation des territoires palestiniens occupés ». Ce document, a priori dévastateur, n’en est pas moins intéressant en ce qu’il constitue l’aboutissement d’un long processus de type néocolonialiste (onusien et européen) en vertu duquel la présence d’Israël en Cisjordanie serait illégitime, l’Etat juif n’y étant qu’un occupant sans droit ni titre.

La publication de cette liste fait suite à une résolution du Conseil des Droits de l’Homme du 24 mars 2016 (A/HRC/31/L.39) qui « réaffirme que les colonies de peuplement israélienne implantées dans le territoire palestinien occupé y compris Jérusalem Est et le Golan constitue un obstacle à la paix et au développement économique et social ». Aussi, et dans le prolongement de cette prise de position, le Conseil a prié « le Haut Commissaire d’établir une « base de données de toutes les entreprises impliquées dans les activités…chargée d’étudier les effets des colonies de peuplement israéliennes sur les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels des Palestiniens dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est » (A/HRC/22/63). Dans le cadre de la culpabilisation d’Israël, il a même été prévu que cette liste soit actualisée chaque année …

Sur un plan juridique, la présence israélienne en Cisjordanie n’est en rien illégitime. Israël est présent en Cisjordanie sur la zone C (60 % du territoire) en vertu des accords israélo-palestiniens de paix d’Oslo. Lors des accords « Oslo II » du 26 septembre 1995, les responsables politiques israéliens et palestiniens ont décidé de diviser la Cisjordanie en 3 zones A, B et C, accordant à Israël, le contrôle de la zone C, soit 60 % de sa surface. Mieux, pour éviter la circulation des armes et prévenir le meurtre de juif, les accords ont même réservé à Israël le droit de contrôler les allers et venues des palestiniens. Enfin les accords ont prévu une coordination sécuritaire, l’Autorité Palestinienne étant chargée de prévenir les attentats terroristes palestiniens, en zone A et B. Ainsi, non seulement Israël n’est pas un occupant en zone C mais en outre, la signature de ces accords, s’est accompagnée d’une remise à Yasser Arafat, Shimon Péres et Yitzhak Rabin, du Prix Nobel de la paix.

Pour mémoire, les accords d’Oslo font suite au renoncement, par la Jordanie, de la Cisjordanie, qu’elle avait occupée puis annexée le 24 avril 1950. Cette annexion avait alors été reconnue par l’Onu, en 1955, qui avait intégré la Jordanie en son sein, avec ses frontières comprenant la Cisjordanie. Aussi, lorsque le Royaume Hachémite a renoncé à la Cisjordanie, le 31 juillet 1988, il a fallu trouver une organisation juridique à ce territoire, ce qui fut à l’origine des accords de paix d’Oslo.

Certes, la reprise des attentats terroristes qui se sont multipliés pendant les accords de paix, et le refus, le Hamas a refusé d’y souscrire (son objectif étant la destruction d’Israël, cohérence oblige) ont fait perdurer les accords provisoires.

Or, cette paralysie dans la mise en place de l’Etat de Palestine a, fatalement, lassé l’Onu, inquiète de la multiplicité des actes terroristes palestiniens. Aussi, et dans un esprit de type néocolonialiste, elle a décidé le 6 mai 2004 que la Cisjordanie (abandonnée par la Jordanie) n’était autre que « les territoires palestiniens occupés depuis 1967 » (résolution Onu 59/292 sur le statut « du territoire palestinien occupé depuis 1967 » en ce compris Jérusalem Est). Prosaïquement, l’Onu a décidé, un beau jour, de qualifier la Cisjordanie comme étant les «  territoires palestiniens occupés depuis 1967 », et ce, en parfaite violation des accords de paix d’Oslo.

Ce mode opératoire n’est pas sans rappeler le fonctionnement des grandes nations coloniales qui ont décidé, à compter du 16ème siècle, de s’accaparer tel ou tel  territoire, considéré « sans maître » sur la planète. Ces captations territoriales l’étaient dans leur intérêt exclusif. Il s’agissait alors de s’emparer des richesses locales et des matières premières,  d’assurer des débouchés commerciaux, de peupler des zones désertiques, d’organiser le circuit de l’esclavage, d’assurer la diffusion d’un message religieux ou la domination d’un peuple sur un autre… Il suffisait juste, pour l’Etat colonial, de planter son drapeau et de se considérer comme chez lui.

Pour sa part, l’Onu a imaginé pouvoir régler la « question palestinienne », identifiée en 1973, lorsqu’elle a reconnu aux palestiniens le caractère de « nation » bien qu’ils n’aient aucun territoire pour disposer d’eux mêmes.

En dépit des grands mouvements de décolonisation entrepris au cours du XXème siècle, l’ONU et l’UE se sont, une nouvelle fois comportées, de manière coloniale. En décidant de faire de la Cisjordanie « les territoires palestiniens occupés depuis 1967 », l’Onu a décidé d’attribuer un territoire aux palestiniens, en faisant fi de la réalité juridique sur le terrain, et alors même que l’entité palestinienne n’existait pas encore (l’Etat de Palestine a été reconnue comme Etat non membre de l’Onu le 29 novembre 2012). D’ailleurs, et bien que reconnue en 2012, l’Etat de Palestine  ne s’est toujours pas vue affecter un centimètre carré de territoire. Ainsi, et par ce mécanisme (violant toute les règles de Droit fondamental), l’Onu et l’UE sont parvenues à inverser la réalité de la situation, à faire d’Israël un Etat colonisateur, et à faire de ce mensonge… un source de Droit international (sic).

Ainsi, et sur la base de ce droit fabriqué pour l’occasion, la CPI a pu rendre son avis consultatif du le 9 juillet 2004, sur l’édification d’un mur sur « le territoire palestinien occupé ». De même, l’Onu a, le 23 décembre 2016, adopté la résolution 2334 du 23 décembre 2016 qui a réaffirmé « que la création par Israël de colonies de peuplement dans le Territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris Jérusalem-Est, n’a aucun fondement en droit et constitue une violation flagrante du droit international et un obstacle majeur à la réalisation de la solution des deux États et à l’instauration d’une paix globale, juste et durable » (sic). Plus généralement, depuis 2004, toutes les résolutions onusiennes ou européennes affirment que la Cisjordanie est « le territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 », faisant d’Israël le responsable de tous les maux (on ne change pas une méthode qui gagne)

Cette substitution a été rendue possible par le détournement de la résolution 242 de novembre 1967 qui exigeait, d’Israël, qu’il « se retire de territoires occupés ». Bien évidemment, ces territoires n’avaient rien à voir avec les palestiniens puisqu’il s’agissait de territoires dépendant de la souveraineté jordanienne, égyptienne et syrienne.

Toutefois, grâce au néocolonialisme onusien et européen, il est désormais permis de stigmatiser « les entreprises complices de l’entreprise coloniale illégale d’Israël » (sic).

L’Onu et l’UE devraient faire preuve d’humilité en abandonnant la diffusion de leur mensonge néocolonialiste, et en arrêtant de falsifier l’histoire pour inventer une vérité et un droit « soi disant international » qui siéent au plus grand nombre.

 

Par maître Bertrand Ramas-Muhlbach

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Pierre

L’ue est dominée par le couple macron Merkel. Ce sont eux les idiots inutiles qui soutiennent les palestiniens colonialistes et terroristes contre l’etat d’israel.