CPAC Washington : le départ de Jordan Bardella ravive les tensions avec Sarah Knafo
Jordan Bardella a annulé son discours au CPAC après un geste polémique de Steve Bannon. Une décision critiquée par Sarah Knafo, qui a choisi de rester, comme de nombreux autres invités.
Le gratin des conservateurs s’est réuni cette semaine à Washington pour assister à la Conservative Political Action Conference (CPAC). Parmi les figures de proue présentes : le président américain Donald Trump, le vice-président JD Vance, le ministre de l’Efficacité gouvernementale Elon Musk, ainsi que le président argentin Javier Milei.
Côté européen, l’ancienne Première ministre britannique Liz Truss, le fervent défenseur du Brexit Nigel Farage, la Première ministre italienne Giorgia Meloni et le leader du parti conservateur espagnol Vox, Santiago Abascal, étaient également présents. La France était représentée par deux députés européens : Jordan Bardella, président du Rassemblement national et du groupe Patriotes pour l’Europe, ainsi que Sarah Knafo, eurodéputée Reconquête et vice-présidente du parti Europe des Nations Souveraines (ENS) au Parlement européen.
L’Europe, l’Ukraine et la Russie
Liberté d’expression, écoles, wokisme, conflit au Moyen-Orient et même cryptomonnaies : les discours se sont enchaînés pendant trois jours sur de nombreux enjeux. En revanche, alors que l’Europe est de plus en plus marginalisée dans les négociations menées par Donald Trump sur le conflit russo-ukrainien, la guerre qui fait rage aux portes du continent depuis trois ans n’a été que « très peu évoquée » lors de ce grand raout, selon Sarah Knafo.
Pourquoi une telle discrétion ? « L’idée est d’évoquer les thématiques qui rassemblent les conservateurs, comme la liberté d’expression, contrairement à la guerre Russie-Ukraine qui divise », explique l’eurodéputée. « Nigel Farage, par exemple, est très pro-Ukraine, tout comme l’ancien Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki. »
Le vice-président américain JD Vance a, lui, profité de cet événement pour revenir sur son discours de Munich et évoquer un thème qu’il juge commun aux États-Unis et à l’Europe : l’immigration. « Nous ne pouvons pas reconstruire la civilisation occidentale, les États-Unis ou l’Europe en laissant entrer dans nos pays des millions et des millions d’immigrés clandestins non contrôlés », a-t-il martelé avant de défendre la liberté des peuples de s’exprimer sur le sujet. Son intervention a été largement saluée par les invités, avant qu’un incident ne vienne ternir l’événement.
Si le Rassemblement national a salué la décision de Jordan Bardella, du côté de Reconquête, on ne partage pas cette appréciation
Le geste qui a tout fait basculer
Jeudi 20 février, vers 12h30, une table ronde intitulée « Dites leurs noms : les familles des otages israéliens s’expriment » se tenait en présence d’Adi Alexander, père d’Edan Alexander, otage du Hamas, Moshe Levi, beau-frère d’Omri Miran, un autre otage, et Gal Dallal, survivant du festival Nova du 7 octobre 2023 en Israël. Quatre heures plus tard, l’ancien conseiller de Donald Trump Steve Bannon prenait la parole. « Nous n’allons pas nous retirer, nous n’allons pas nous rendre, nous n’allons pas abandonner. Combattez ! Combattez ! Combattez ! », a-t-il lancé à la tribune, avant d’effectuer un salut nazi.
Le lendemain, Jordan Bardella, qui devait s’exprimer à la tribune le vendredi 21 février, a publié un communiqué annonçant son retrait de l’événement. Il a justifié son départ par un « geste faisant référence à l’idéologie nazie » de Steve Bannon. « À cette tribune, jeudi, alors que je n’étais pas présent dans la salle, l’un des intervenants s’est permis, par provocation, un geste faisant référence à l’idéologie nazie. Par conséquent, j’ai pris la décision immédiate d’annuler mon intervention prévue cet après-midi », a-t-il déclaré.
Interrogé par des journalistes français après cette annonce, Steve Bannon, qui avait été invité en 2018 à un congrès du Front national à Lille, a vivement réagi. « C’est un petit garçon », a-t-il cinglé, ajoutant que Bardella était « indigne de diriger la France ».
Si le Rassemblement national a salué la décision de Jordan Bardella, du côté de Reconquête, on ne partage pas cette appréciation. « Je ne cautionne pas le geste de Steve Bannon, tout comme Jordan Bardella. Mais je ne pars pas pour autant », explique Sarah Knafo. « Les familles d’otages sont restées, Ben Shapiro s’est exprimé ensuite avec une kippa sur la tête, Meloni, Farage et tous les autres sont restés. »
Steve Bannon rafraîchit la mémoire de Jordan Bardella et du RN après l’annulation de son discours.
Courage, fuyons. Il devait discourir sur les liens entre la France et les États-Unis, ou la percée des partis de droite en Europe, il n’en sera rien. Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella a annulé ce vendredi 21 février son discours prévu lors de la CPAC, la grande convention conservatrice organisée à Washington cette semaine. En cause, le salut nazi effectué par le controversé Steve Bannon en clôture de la journée de jeudi.
« Hier, alors que je n’étais pas présent dans la salle, l’un des intervenants s’est permis, par provocation, un geste faisant référence à l’idéologie nazie. Par conséquent, j’ai pris la décision immédiate d’annuler mon intervention », se justifie le bras droit de Marine Le Pen dans un communiqué.
Une attitude que déplore le principal intéressé. Interrogé par Le Point à la CPAC, Steve Bannon a accusé Jordan Bardella de se comporter « en petit garçon ». « Il n’est pas digne de diriger la France, c’est un petit garçon pas un homme », dénonce l’ex-conseiller de Donald Trump, l’accusant de céder aux « médias mainstream » dans la foulée.
« Poule mouillée », « lâche », a-t-il également adressé à l’adresse de Jordan Bardella, ainsi que d’autres insultes sexistes, cette fois au micro de BFMTV. « Je vous emmerde et je l’emmerde, c’est un salut à la foule », a aussi lancé Steve Bannon, interrogé sur sa gestuelle.
Le geste de Bannon au congrès du FN en 2018
Surtout, Steve Bannon se permet au passage de rafraîchir la mémoire de Jordan Bardella en évoquant sa présence au congrès du parti, qui s’appelait alors encore Front national, en 2018. « J’ai fait exactement ce même geste au Front national il y a sept ans quand j’ai donné un discours. Si ça l’inquiète autant et qu’il se fait dessus comme un petit enfant, il n’est pas digne de diriger la France », insiste-t-il encore pour sa défense.
Et de fait, comme Steve Bannon, une partie de la classe politique n’a pas manqué d’ironiser sur cette annulation de dernière minute, en relayant justement des images de Steve Bannon lors de cet événement de 2018.
Depuis la présence de cet invité d’honneur, le Rassemblement national peine à faire oublier sa proximité passée avec l’idéologue d’extrême droite, lui-même tombé en disgrâce un temps dans les cercles trumpistes.
Au moment des élections européennes de 2019, et alors que Steve Bannon, à Paris, se revendiquait conseiller informel de Marine Le Pen, cette dernière évoquait une simple prise de contact pour des conseils financiers.
Bardella annule son discours à Washington après le « geste nazi » d’un ex-conseiller de Trump
Le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, qui devait s’exprimer vendredi à Washington lors d’un rassemblement de conservateurs, a « pris la décision d’annuler (son) intervention » après « un geste faisant référence à l’idéologie nazie » commis jeudi par Steve Bannon.
Cet ancien conseiller de Donald Trump a tendu ostensiblement le bras au terme d’un discours inaugural de la Conférence d’action politique conservatrice (CPAC), suivant son mouvement d’un hochement de tête approbateur.
« A cette tribune, (jeudi), alors que je n’étais pas présent dans la salle, l’un des intervenants s’est permis, par provocation, un geste faisant référence à l’idéologie nazie. Par conséquent, j’ai pris la décision immédiate d’annuler mon intervention prévue cet après-midi lors de l’événement », a indiqué Jordan Bardella dans un communiqué.
Son entourage a ensuite précisé à l’AFP que l’eurodéputé visait bien Steve Bannon, qui fut l’invité d’un congrès du Front national – depuis devenu Rassemblement national – en 2018 à Lille.
Steve Bannon a en outre contesté que son geste participe d’une allusion nazie, le comparant à « un salut de la main ». « Comme je le fais tout le temps », a-t-il dit.
L’ex-conseiller de Trump a affirmé qu’il avait fait un geste semblable lors du congrès du RN il y sept ans. Des journalistes de l’AFP présents à l’époque ont pourtant relevé une gestuelle peu comparable à celle d’aujourd’hui.
La CPAC, à laquelle participe également l’eurodéputée française zemmouriste Sarah Knafo, a été ouverte jeudi par le vice-président américain JD Vance.
Elon Musk – qui avait lui aussi été épinglé le mois dernier pour un geste ambigu, analogue à celui de Steve Bannon – y a déjà fait une apparition, lors de laquelle il a brandi une tronçonneuse offerte peu avant par le président argentin Javier Milei, à ses côtés sur scène.
Outre Donald Trump samedi, plusieurs dirigeants de droite ou d’extrême droite du monde entier doivent prononcer un discours, dont le Premier ministre slovaque Robert Fico ou, en visio, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni.
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Ceux qui voient des saluts nazis chaque fois que quelqu’un salue la foule sont des malades mentaux.
Peut-être mais il y a d´autres signes plus positifs pour « saluer la foule »! Je trouve ce signe absolument déplorable et ce Steve Bannon devrait rien que par respect s´en abstenir! Mais vu votre article Steve Bannon semble très imbu de sa personne et l´orgueil n´est jamais bon! Il aurait dû s´excuser, un point c´est tout!Quant à la réaction de Jordan Bardella, c´est courageux et il aura certainemnt gagné des points auprès de beaucoup qui aiment Israel indéfectilement!