Riposte de Tsahal après le tir d’un missile depuis la Syrie
Israël frappe des sites de lancement de missiles en Syrie en réponse à un tir sur son territoire
AFP Photo/HO/SANAUne explosion après une frappe aérienne israélienne sur un lieu non divulgué en Syrie, le 6 février 2020.
L’armée israélienne a annoncé mercredi avoir pris pour cible des sites de lancement de « missiles sol-air » en Syrie, « y compris des radars syriens et des batteries anti-aériennes », après des tirs menés plus tôt depuis ce pays, qui ont provoqué le déclenchement de la sirène d’alerte dans plusieurs localités.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, des installations militaires et des milices pro-iraniennes se trouvent dans la zone qui a été visée.
« Des sirènes ont retenti, il y a peu de temps, à Umm Al-Fahm et dans la région de Samarie suite au lancement d’un missile anti-aérien depuis la Syrie, qui a explosé en l’air. Aucune interception n’a été effectuée », a aussi tweeté l’armée israélienne.
Des habitants ont déclaré avoir entendu une forte explosion dans la région. Aucune victime n’a été signalée dans l’immédiat.
« Un tir a été identifié depuis le territoire syrien en direction d’Israël. Le missile a explosé en l’air et il n’a donc pas été nécessaire de procéder à une interception », a ajouté Tsahal.
Un média d’Etat syrien a indiqué que les défenses aériennes du pays avaient été activées contre les tirs israéliens « dans les environs de Damas ».
Un soldat a été tué et cinq autres blessés, outre des « dégâts matériels », a indiqué l’agence SANA.
Les attaques aériennes israéliennes ont commencé peu avant 01H00 du matin heure locale et ont été accompagnées à 01H10 par des frappes de missiles sol-sol « en provenance du Golan occupé », a détaillé l’agence syrienne en citant une source militaire.
« Nos défenses anti-aériennes ont affronté les missiles de l’ennemi et en ont abattu certains », a-t-elle ajouté.
Israël commente rarement les frappes aériennes qu’il mène en Syrie, mais affirme régulièrement qu’il ne permettra pas à la Syrie de devenir la tête de pont des forces de la République islamique d’Iran, son ennemi.
La Russie condamne fermement le raid aérien israélien en Syrie
La Russie a fermement condamné le raid aérien mené par l’armée de l’air de Tsahal tôt mercredi matin dans la région de Damas. La déclaration n’a pas été faite par le Kremlin et le ministère russe des Affaires étrangères, mais par un représentant de rang inférieur – l’ambassadeur de Russie en Syrie. Alexander Yefimov a déclaré dans une interview à l’ agence de presse RIA Novosti que « la Russie condamne fermement les raids aériens israéliens sur la Syrie et appelle à leur fin ». De manière caractéristique, afin d’augmenter la rigidité de la réaction, Yefimov a nommé Jérusalem-Ouest la capitale d’Israël. « Nous apportons constamment et à différents niveaux cette position à Jérusalem-Ouest », a ajouté le diplomate russe.
Selon Yefimov, les frappes aériennes israéliennes compliquent la situation dans la région. « De telles attaques font des victimes humaines, causent de graves dommages matériels, violent la souveraineté de la RAS, constituent une menace pour le trafic aérien civil international et, en général, aggravent encore la situation militaro-politique déjà difficile », a déclaré l’ambassadeur.
Israël a attaqué au moins six installations militaires en Syrie, selon des groupes d’opposition syriens. Il s’agit du poste de commandement de la 104e brigade de la Garde républicaine à Jabal Qasyun (périphérie nord de Damas), du Centre de recherche scientifique de Jamaiya, une base militaire dans la région d’As-Suid au sud de la Syrie.
Les missiles ont été tirés sur plusieurs installations de défense aérienne syriennes – sur l’aérodrome d’Al-Dimas près de la frontière libanaise, où se trouve le quartier général de la défense aérienne, sur la 134e brigade de défense aérienne et sur plusieurs batteries de missiles qui ont tenté d’abattre les missiles.
Selon des sources, la défense aérienne syrienne a tiré 6 missiles Pechora de fabrication russe. La plupart d’entre eux sont tombés dans les quartiers résidentiels de Damas, causant des dégâts aux bâtiments. Une roquette s’est envolée vers Israël et a atterri dans la région de Jénine. En conséquence, une sirène de raid aérien a retenti à Umm al-Fahem tôt le matin.
Ces dernières semaines, les vols d’avions de transport iraniens vers Damas sont devenus plus fréquents. Israël pense que l’Iran transfère des armes avancées vers la Syrie et le Liban qui peuvent être utilisées contre Israël en cas de guerre.
Le nouveau missile iranien a reçu le nom « Khaibar-Shekan », qui se lit comme une menace envers Israël. Khaybar est un endroit de la péninsule arabique où vivaient des tribus juives à l’époque du prophète Mahomet. L’armée du prophète les a vaincus et exterminés, de sorte que le mot « Khaibar » est devenu un nom familier dans le récit musulman, signifiant la victoire sur les Juifs.
De nouveaux missiles iraniens « Kheibarshekan » sont vus dans un lieu tenu secret en Iran, sur cette photo obtenue le 9 février 2022. (crédit photo : IRGC/WANA (Agence de presse de l’Asie de l’Ouest)/Handout via REUTERS)
