Selon la DRM, il existe un « véritable flux maritime entre les ports turcs et la Libye » pour ravitailler Daesh

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Voilà maintenant plus d’un mois que les forces soutenant le gouvernement d’union national libyen (GNA) encerclent Syrte, bastion de la branche libyenne de l’État islamique (EI ou Daesh). L’on pouvait penser, au vu des premiers éléments, que la reprise de la ville allait être relativement rapide. Sauf que les jihadistes y opposent une forte résistance.

Ainsi, d’après une source médicale de la ville Misrata, 241 combattants des forces libyennes ont été tués et l’on compterait plus de 1.400 blessés, dont certains ont été tranférés à l’étranger pour y être soignés.

Bastion de la rébellion contre le colonel Kadhafi, il y a 5 ans, Misrata abrite désormais le centre de commandement de l’opération militaire menée à Syrte. Mais pas seulement.

En mai dernier, juste avant le début de cette offensive contre la branche libyenne de Daesh, le général Christophe Gomart, le Directeur du renseignement militaire, était entendu, à huis clos, par la commission d’enquête parlementaire « relative aux moyens mis en œuvre par l’État pour lutter contre le terrorisme. »

Le compte-rendu de cette audition, qui ne devait initialement pas être diffusé, figure dans le tome 2 du rapport de cette commission, lequel vient d’être rendu public le 12 juillet.

Lors de son intervention devant les députés, le général Gomart a évoqué les pays où les jihadistes du Levant pourraient aller si « Daesh est entièrement défait en Irak et en Syrie ». Et de citer le Yémen, le Pakistan, l’Afghanistan et, bien évidemment, la Libye.

« Nous n’avons pas mesuré les flux de combattants de Daesh, mais nous savons par exemple que des combattants tchétchènes se trouvent à Abou Grein, en Libye », a dit le général Gomart.

Pour rappel, la localité d’Abou Grein, située à 130 km à l’ouest de Syrte, a été reprise à l’EI par les forces libyennes 10 jours avant l’audition du DRM.

Cela étant, si le nombre de combattants de Daesh partis vers le théâtre libyen n’a pas été « mesuré », le général Gomart a affirmé qu’il existait, au moment de son audition, un « véritable flux maritime entre les ports turcs et la Libye, en particulier Misrata. »

« Outre son port de commerce, cette ville abrite un port métallurgique qui ravitaille Daesh en Libye, ainsi que la ville de Benghazi. Des bâtiments mouillent au large de Misrata, déchargent leur cargaison sur des caboteurs qui rejoignent Misrata, d’où des caboteurs plus petits encore gagnent Benghazi », a expliqué le général Gomart.

Or, a-t-il continué, Daesh « est très présent dans le sud de la ville de Benghazi, précisément, où se battent les troupes nationales libyennes du général Haftar », lesquelles ne sont pas soumises au GNA. À Derna, foyer jihadiste historique en Libye, Daesh a « quitté les lieux, mais al-Qaida, en particulier le groupe Ansar al-Charia, demeure très présent », a confirmé le DRM. Et tout ce monde se retrouve « dans la ville de Syrte » où l’on compte « d’ex-kadhafistes et des combattants de Daesh qui, de là, rayonnent dans une zone assez large. »

D’où l’intérêt du nouveau mandat de l’opération européenne Sophia. Initialement lancée pour casser le modèle économique des passeurs de migrants opérant depuis la Libye, cette dernière a maintenant aussi la mission de contrôler l’embargo sur les armes imposés aux groupes armés libyens en Méditerranée centrale.

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