Rennes Métropole à genoux devant Hitler

Quels ne furent pas la stupeur, l’anéantissement et le dégoût d’un couple d’amis juifs visitant, cet été, le Musée des Jacobins à Rennes (centre des Congrès de Rennes-Métropole), de découvrir des visiteurs agenouillés, tête basse et recueillie devant cette statue (ci-dessus) de l’auteur de Mein Kampf !

Ces touristes étrangers, visiblement de type nordique ou germanique, n’avaient alors rien trouvé de plus vivant, que de partager avec l’effigie d’Adolf Hitler ce moment de « repentance » totalement fictive, mais « si bien » détournée de tout contexte historique par l’artiste Maurizio Cattelan! Les deux adultes avec leurs deux enfants se sont agenouillés de chaque côté de « Him » en exprimant une certaine réjouissance, voire une intime satisfaction.

Cette scénette, en soi, incompréhensible, d’un paganisme exacerbé, écœurant, leur a permis, néanmoins, de communier secrètement avec le Führer du IIIè Reich, tout en lui prêtant « l’intention »,  de s’agenouiller et de se repentir de façon macabre, après l’exécution du plus grand massacre de toute l’histoire de l’humanité!

Ainsi, tout le monde est quitte et peut s’en laver les mains! L’art versatile convient tant et si bien à l’hypocrite, qu’à la fin le réel s’y brise!

Cette illustration sordide est en totale opposition au principe d’airain qui  fonde le crime contre l’humanité, son imprescriptibilité. Nulle prière, nul parcours sur les genoux, fusse t-il de Nuremberg jusqu’à Jérusalem, ne peut en libérer. Elle est l’antithèse même de la profession de foi, à la fin de la guerre, du traqueur de Nazis, Simon Wiesenthal. Lorsqu’un ancien tortionnaire S.S sur le point de mourir, l’appela à son chevet, à l’hôpital, il lui demanda « Pardon », en prenant la main de Wiesenthal et en se confessant : il lui raconta par le menu tous les crimes abjects qu’il avait commis, puis : « toi, le Juif, je te demande pardon pour tout ce que j’ai fait à ton peuple ». Et Simon Wiesenthal de se lever et de sortir, en laissant le Nazi à sa méditation de départ de ce monde-ci.

Aussi l’auto-excuse figurative de Cattelan est-elle la représentation la plus obscène et la distorsion la plus grave qu’on puisse imaginer, en matière de mépris pour les victimes de la Shoah. Nul n’est habilité à recevoir cette image de réhabilitation par acte « d »humilité devant l’histoire » que la poupée de cire hitlérienne semble mimer… L’authentique, lui, s’est suicidé avec sa moitié, Eva Braun et quelques derniers fidèles, dans son Führerbunker, construit par Albert Speer. Adolf Hitler et Eva Braun se sont suicidés, le premier en se tirant une balle dans la tête et la seconde en absorbant une capsule de cyanure. Conformément aux instructions laissées par Hitler, leurs corps sont incinérés dans le jardin de la Chancellerie. Aussi en accord avec le dernier testament de Hitler, Joseph Goebbels, ministre de la Propagande, devient le nouveau chef du gouvernement et chancelier du Reich (Reichskanzler). À h 15, Goebbels et Bormann envoient un message radio à l’amiral Karl Dönitz pour l’informer de la mort du Führer, et le nommer, comme le voulait Hitler, nouveau « président du Reich » (Reichspräsident). Pas une once de retour sur soi ni sur ses crimes dans tout cela. Au contraire, la certitude que l’histoire le glorifierait et le remercierait d’avoir « débarrasser l’humanité » d’une grande part de cette « plaie des Juifs ».

Mais à Rennes-Métropole, tout est permis, et tout s’achète, même la repentance d’Hitler, au juste prix! Voilà de quoi « éclater »(Coco), le bourgeois bohème rennais ou d’ailleurs, dans cet ancien couvent des Jacobins, qui conserve l’aspect architectural de religiosité, se prêtant avec faste aux « messes noires » de François Pinault. Rennes-Métropole ne peut évidemment rien lui refuser.

Ces simagrées relatent la déconnexion croissante, quasi autistique, entre :

  • la rudesse presque indifférente, ou « repentante » à bon compte, lors des grandes commémorations, comme dans une pantomime parfaitement rôdée, d’une part importante du bon public ;
  • et, de l’autre côté de la glace sans tain, la sensibilité juive heurtée à l’évocation de ces événements.
  • Ce ressenti, directement inspiré de l’histoire récente (73 ans), est renvoyé à lui-même, -et à  la communauté que seule, cela concernerait- lorsqu’on assassine Mireille Knoll ou Sarah Halimi.
  • Cette fin de non-recevoir s’illustre, encore, dans l’amplification d’une désinformation utile, à l’égard de ce qui serait censé se passer au Moyen-Orient, en faisant porter le fardeau des guerres jusqu’en Iran, au seul état d’Israël. Ou, comme on vient de le mentionner, en faisant passer les criminels islamistes pour des gens ne disposant pas de toutes leurs facultés.

Mais alors, que dire de « l’art déséquilibré » censé illustrer notre siècle, que les Conurbations comme Rennes offrent en pâture au local et au touriste (l’exposition se déroule de juin au 9 septembre), grâce aux digressions et spéculations artistiques de M. François Pinault?

Celui-ci est, en tant que 3ème Fortune de France, 30è fortune du monde, le magnat ou l’oligarque de la Ville, propriétaire de son club de football, mais aussi de l’institution Christie’s à New York, et de bien d’autres lieux hauts en couleur de Venise, de Paris (Bourse du Commerce à Paris) ou d’ailleurs. Il peut tout se permettre et l’imposer aux autres.

Soyons sûrs que les mises en garde des institutions juives, qui, entre parenthèses, restent elles aussi entourées d’une atmosphère de fiction à cette heure aoûtienne, seront de peu d’effet, face à la stature de commandeur de l’ami et protecteur de Jacques Chirac, décoré par Hollande, en dépit de sa réputation sulfureuse de compagnon de route du premier Le Pen l’ancien, alias le Menhir.

D’ailleurs, au point où nous en sommes, le sosie de cire de Jean-Marie Le Pen ne dépareillerait pas non plus au milieu de la cour des Jacobins.  Qui sait, d’ailleurs, s’il n’a pas passé commande post-mortem, via son spéculateur artistique et camarade d’antan, pour une statue se repentant de son « détail de la seconde guerre mondiale »? François Pinault et le musée des Jacobins n’en sont plus à cela près…

Mais, quelle idolâtrie, quelle farce sordide sur le dos de six millions de Juifs suppliciés par le même pratiquant des sociétés occultes. En visitant les Jacobins, on entre dans la salle d’exposition de ce « chef d’oeuvre » (il faut le croire, à ce prix-là) par l’arrière de la statue, et ce n’est qu’en approchant pas à pas que l’on découvre qui est réellement figuré dans ce portrait à genoux, de la hauteur d’un enfant, voire d’un « enfant de choeur ». Tout chez les metteurs en scène des Jacobins, comme de l’artiste lui-même, transpire la quête jamais assouvie du détail qui choque.

Autrefois, l’art, de la Renaissance, par exemple, était une recherche absolue d’élévation, vers des idéaux inaccessibles comme la beauté, la grandeur, l’étonnement, le ravissement. A ce jour, il faut croire que nous n’avons plus que les artistes que nous méritons, champions du mauvais goût, mais qui plaisent aux milliardaires dépositaires incontestables du marché et de ses normes et qui vous permettront de vous enrichir ou de disparaître des cotations.

Alors, fallait-il un panneau d’avertissement, à l’entrée des Jacobins, fleurant bon la discrimination des années 40 instituées par Vichy, pour prévenir les passants de sensibilité « israélite », de passer leur chemin? « Certaines œuvres en rapport avec l’histoire sont susceptibles de « heurter la sensibilité d’un public non (ou plutôt : trop bien) averti », mais tant pis pour lui. Liberté d’expression et incitation à la haine ne font plus qu’un sur les campus depuis si longtemps, que la plus grande confusion s’installe, entre culte rendu à Adolf Hitler et désir se blanchir en l’humanisant. Humain trop Humain, écrivait Nietszche. Un adolescent d’âge scolaire pourrait croire que, finalement, Adolf Hitler a séjourné chez les Jacobins et que c’est là qu’il a touché du doigt la grâce, par l’entremise de ce diable de Pinault, parvenant enfin à se pardonner à lui-même la disparition de six millions de Juifs

… nos pères, grands-parents, oncles, cousins, qu’importe, du moment que la métropole en goguette s’amuse!

 

après Rotterdam, Munich, Varsovie

Une statue d’Hitler par Maurizio Cattelan adjugée pour plus de 15 millions d’euros, chez Christie’s, à New York.

Cet artiste contemporain de 57 ans, apôtre du mauvais goût, né à Padoue et qui vit à New-York, connaît le succès à la fin des années 2000. Superstar de l’art contemporain, il est actuellement l’un des artistes vivants les plus collectionnés…

Le musée Guggenheim de New York a présenté en janvier 2012 une rétrospective de son œuvre sur vingt-et-une années, intitulée « Maurizio Cattelan: All »

Cattelan crée des œuvres qui font toujours scandale et donnent lieu à toutes sortes d’interprétations, jusqu’à mettre en cause la religion, le sacré, ou offrir un culte de repentance à effigie d’Adolf Hitler.

La statue de cire « Him » (Lui) créée en 2001, par l’artiste italien Maurizio Cattelan, représentant Hitler à genoux et qui prie, a été adjugée 17,189 millions de dollars (près de 15 millions d’euros) aux enchères le dimanche 8 mai 2016 chez Christie’s à New York.

En 2013, la statue avait suscité la controverse lorsqu’elle avait été exposée en plein cœur du ghetto de Varsovie.

Le Simon Wiesenthal Center avait ainsi condamné sa présence, considérée comme « une provocation insensée qui insulte la mémoire des victimes juives des Nazis ».

https://www.lemonde.fr/arts/article/2016/05/09/une-statue-d-hitler-par-maurizio-cattelan-adjugee-pour-plus-de-15-millions-d-euros-a-new-york_4915681_1655012.html

https://www.lemonde.fr/arts/article/2016/05/10/cinq-uvres-choc-de-maurizio-cattelan_4916928_1655012.html

D’autres œuvres du même auteur patenté chez Pinault : 

Soutenu par des collectionneurs comme François Pinault ou Dakis Joannou,

  • « La Nona Ora » (la neuvième heure) créée en 1999

Le pape Jean Paul II tué par une météorite : la vision de cette œuvre n’avait laissé personne indifférent lors de sa création en 1999. Il faut dire que le rendu réaliste (la figure de l’homme d’Eglise, en cire, est grandeur nature) tranche avec l’absurde de la situation : le pape terrassé, en costume de cérémonie et étendu sur une moquette rouge, brandit toujours sa croix vers le ciel… ciel d’où est tombé cette roche restée posée sur lui.

  • « Untitled » (enfants pendus)

Trois jeunes garçons pendus, la corde au cou, les pieds nus, à un arbre séculaire du centre de Milan. Cette œuvre installée en 2004 dans l’espace public ne pouvait que choquer, elle a aussi tué : un riverain ne supportant plus cette « torture esthétique » avait entrepris de décrocher les mannequins lorsqu’il a chuté de plusieurs mètres. L’artiste s’était déclaré « désolé » dans un entretien au Corriere della Sera, expliquant que cette œuvre était selon lui « un moyen de susciter la réflexion et la discussion »« Chacun peut voir ce qu’il veut. Chacun a la liberté de se détourner s’il ne veut pas voir l’art ou la réalité », avait-t-il souligné. L’affaire avait fait grand bruit, et les autorités avaient définitivement évacué ses pendus, commandés et financés par la Fondation Nicola Trussardi, « par sécurité ».

A Milan, sur la place du 24-Mai, où il avait pendu trois mannequins d’enfants à un chêne, un homme outré s’est fendu le crâne en voulant décrocher ces sculptures. L’œuvre a été retirée — mais l’incident a été largement popularisé par le journal télévisé — et continue d’exister à travers les documents d’actualité de l’époque.

Quelques années plus tard, en 2010, l’artiste avait à nouveau sévi dans l’espace public milanais avec une sculpture en marbre représentant une main géante dont tous les doigts étaient coupés sauf le majeur. Un doigt d’honneur de 11 mètres de haut installé à l’occasion d’une exposition personnelle dans la ville devant le Palais de la bourse, et intitulé « L.O.V.E. ».

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Annexes :

Qu’est-ce que la collection Pinault et qui est-il? 

Il nait aux Champs-Géraux, une commune rurale au sud-est de Dinan dans les Côtes-du-Nord (aujourd’hui Côtes-d’Armor), à la limite de l’Ille-et-Vilaine. Son père est un marchand de bois d’origine paysanne. François Pinault quitte l’école à 16 ans. Après s’être engagé volontaire en Algérie en 1956, il rencontre Louise Gautier, la fille du marchand de bois fournisseur de la scierie de son père qui l’embauche. Après son mariage en 1960 avec celle-ci, mariage qui durera cinq ans et dont il a 3 enfants — François-Henri, qui a aujourd’hui repris la direction du groupe fondé par son père, Dominique, avocat, et Laurence, directrice de théâtre (tous les trois ont grandi dans un pavillon de la banlieue de Rennes) —, il reprend l’entreprise avec l’aide du Crédit lyonnais et l’appui de son beau-père qui lui prête même 447 000 francs et la renomme Établissements Pinault,.

C’est sa seconde femme, Maryvonne Campbell, antiquaire à Rennes, qu’il épouse en 1970, qui lui fait découvrir le monde de l’art.

Patron du club de football local à la demande du Maire

Lorsqu’il décide, à la demande du maire de Rennes, de se porter acquéreur du Stade Rennais en 1998, le richissime homme d’affaires breton François Pinault prend une décision qui sauvera probablement le club d’une disparition promise. Même si Pierrick Massiot, adjoint aux finances d’Edmond Hervé et administrateur du Stade Rennais jusque-là, est celui qui, en remettant provisoirement les comptes à flot, a empêché qu’il coule définitivement (Ouest-france, 31/10/2017).

Sur le Stade Rennais, pourtant, les proches de la famille Pinault sont unanimes, père et fils ne se fâcheront jamais. Tout juste ont-ils des discussions un peu chaudes et dictées par la passion lorsqu’ils discutent du match. Mais, toutes les décisions stratégiques sont assumées en commun, même si l’inspiration peut venir de l’un ou de l’autre, et, même si elles sont mises en œuvre davantage par l’un que par l’autre.

Leurs réseaux sont différents. Les ex du PSG, la filière TF1 (Tapie, Arsène Wenger, Le Lay), les amitiés chiraquiennes, et le canal historique rennais pour le père. Les copains d’enfance à Rennes (Jacques et Vincent Delanoë), d’HEC (Christophe Chenut), ou autres relations du monde des affaires pour le fils.

Leurs méthodes pour faire passer un message sont aussi différentes. Directes, passionnées, voire brutales quand il s’agit du père. Moins impulsives, plus rationnelles et plus constructives quand il s’agit du fils. Le père est un autodidacte. Le fils est un pur produit de l’excellence éducative française.

Pinault, l’écclectisme politique :

de l’amitié avec Le Pen à la Légion d’Honneur de François Hollande

Dans la biographie que lui ont consacré les journalistes Pierre-Angel Gay et Caroline Monnot, on apprend que François Pinault a longtemps été proche du FN, -le « clin d’oeil de verre » de la statue « him », plus haut, ne surprendra donc pas –  et notamment de Jean-Marie Le Pen, ce qu’il aurait tenté par la suite de minimiser afin de ne pas nuire à ses affaires. Alors que François Pinault affirme dans une interview à L’Express en mars 1992 qu’il n’a « jamais apporté le moindre soutien » au leader du Front national, plusieurs témoignages confirment de nombreuses entrevues, amitiés communes (notamment Jean Marie Le Chevallier, un proche des débuts quand celui-ci était responsable des Républicains indépendants de Rennes et qui finira maire FN de Toulon), et le prêt de son avion personnel à Jean-Marie Le Pen.

La proximité avec Chirac puis Sarkozy

François Pinault (au centre) en compagnie de Dominique de Villepin (à gauche) et Emmanuel Cueff (à droite), en août 2006.

Si certains le disaient plus proche de Jacques Chirac et de Dominique de Villepin, entretenant même quelques amitiés au PS, d’autres ont affirmé qu’il avait plaidé la cause de Nicolas Sarkozy auprès de l’ancien président après l’engagement de Sarkozy auprès d’Édouard Balladur, pour la présidentielle de 1995. Il est aussi propriétaire de l’hebdomadaire Le Point dont le centre de gravité est au centre-droit et de tradition libérale.

Le « milliardaire favori » de Hollande

En 2012, François Pinault fait connaître son intention de voter pour François Hollande. Il s’associe avec Julie Gayet et Charles Gillibert (49 % des parts chacun) dans la société de production cinématographique Cinémaphore en juillet 2013. Le 10 février 2014, le Canard Enchainé lève le voile sur le lien unissant François Hollande et son « milliardaire favori ». Leur amitié daterait de 2011. Pour la promotion de Pâques 2017, la dernière du quinquennat de François Hollande, François Pinault est élevé à la plus haute distinction française grand-croix de la Légion d’honneur.

Pinault, le « specullector », ou l’art de la spéculation

Depuis 2001, François Pinault transmet progressivement les rênes de son groupe à l’aîné de ses quatre enfants3 (François-Henri, diplômé de HEC Paris en 1985), pour se consacrer à sa passion, l’art contemporain. François Pinault est un riche collectionneur d’art et possède une collection estimée à 1,4 milliard de dollars. Il a pris goût à l’art moderne et contemporain à la fin des années 1980. Il constitue dans les années 1990 une importante collection privée d’art contemporain en France. En 1998, il réalise l’acquisition de la maison britannique de ventes aux enchères Christie’s pour 1,2 milliard d’euros.

En 2005, François Pinault achète le Palazzo Grassi, ex-propriété de la famille Agnelli puis de FIAT, situé à Venise sur les bords du Grand Canal, et y ouvre au public sa première exposition d’art contemporain. Il décide en mai 2006 de présenter une partie de sa collection personnelle, après avoir abandonné en 2004 un projet de construction, lancé en 1999, d’un musée sur l’île Seguin à Boulogne-Billancourt à cause de « délais administratifs trop longs » à son goût.

En , il obtient après une forte lutte contre la fondation Guggenheim, un accord de principe pour l’achat et les travaux de la Douane de Venise, qui devient une extension sur 5 000 m2 de ses collections présentées au Palazzo Grassi depuis 2005, notamment pour les œuvres monumentales. En 2008, l’architecte Tadao Ando réalise le projet architectural, et Jean-Jacques Aillagon organise l’ensemble du projet muséal sur Venise45.

Au mois d’avril 2016, François Pinault officialise avec la mairie de Paris le projet d’installer une partie de la Collection Pinault, un lieu d’exposition à la Bourse de commerce de Paris, dans le 1er arrondissement de la capitale. Les travaux doivent commencer en janvier 2017 et la première exposition est prévue à la fin de l’année 2018

Face aux nombreuses subventions publiques et au statut fiscal avantageux de la fondation, plusieurs voix s’élèvent. En juin 2003, notamment, le Journal des Arts révèle que François Pinault a vendu deux tableaux majeurs de sa collection (un Klein et un Rothko), pour un montant non déterminé. Or, les fondations bénéficient d’une réduction d’impôt de 60 %, en contrepartie de l’impossibilité de céder les œuvres.

Le journaliste spécialiste de l’art contemporain, Jean-Gabriel Fredet, a classé François Pinault parmi les « specullectors » : mot valise résultant de la contraction de « spéculateur » et « collectionneur ». Il indique que François Pinault, outre les avantages fiscaux, utilise sa collection d’art « comme un portefeuille boursier »50.

Sous couvert de philanthropie (et avec au passage de fortes subventions fiscales), ses expositions à Venise – et bientôt à la Bourse de commerce de Paris – serviraient surtout à donner une exposition médiatique à ses propres œuvres, avant de les revendre via la société Christie’s dont il est le propriétaire51.

À la foire de Bâle de 2006, François Pinault souhaitait pouvoir consulter les œuvres avant l’ouverture au public, pour acheter à l’avance les meilleures affaires : muni d’un faux badge de galeriste, il a donc visité la foire avant l’ouverture, avant de se faire repérer et exclure. Son ami galeriste, Emmanuel Perrotin, qui lui avait prêté son badge, a été interdit de foire pendant un an, tout en affirmant que « tout le monde pratique ce genre de technique ».

À d’autres occasions, François Pinault se serait déguisé en manutentionnaire pour entrer dans les foires avant leur ouverture.

L’exposition « Jeff Koons – Versailles », en 2008, a généré une polémique concernant le rôle de François Pinault et ses relations avec Jean-Jacques Aillagon alors directeur du château de Versailles.

Cette exposition, dirigée par ce dernier, a notamment mis en avant trois des artistes que François Pinault collectionne. Possédant la majorité des œuvres exposées à cette occasion, il a bénéficié d’une visibilité et crédibilité très importante, et leur cote s’est trouvée favorisée. François Pinault a prêté 6 œuvres de l’artiste en sa possession et en a revendu trois « pour plusieurs millions de dollars » grâce à l’augmentation de la cote de l’artiste faisant suite à cette exposition de Versailles.

Cela a conduit plusieurs journalistes à estimer que « le domaine public de Versailles était utilisé pour favoriser les intérêts privés du grand collectionneur français ».

De plus, le rôle de Jean-Jacques Aillagon est critiqué dans la mesure où c’est un proche de François Pinault. Après avoir été Ministre de la Culture, il a travaillé pour la société Palazzo Grassi SPA à Venise ainsi que pour la société Pinault Collection. Puis, de retour dans le public, Jean-Jacques Aillagon dirige l’établissement public de Versailles, où il organise l’exposition de Koons. Il redevient alors salarié de François Pinault comme administrateur délégué du Palazzo Grazzi, Directeur de Pinault Collection alors que son chef de cabinet Martin Bethenod est Directeur général de la société Collection Pinault-Paris, société qui va gérer le futur musée de la Bourse de Commerce de Paris.

Pinault, off-Shore

À la fin des années 1980 et jusqu’en 1992, François Pinault a mis en place un système de double facturation sur des sociétés offshore : Pan Atlantic (domiciliée à Manhattan) et Seabex (domiciliée à Londres). Celles-ci alimentaient un compte en Suisse permettant d’échapper au contrôle renforcé des changes mis en place par le gouvernement socialiste : « Pan Atlantic et Seabex fonctionnaient comme des sociétés écran. Leurs comptes ont été gérés sous de fausses identités et sous de fausses signatures, par des collaborateurs successifs de François Pinault. »

En 1988, François Pinault revend la société Guermonprez, acquise quelque temps auparavant. La société revendue dépose le bilan quelques semaines après la vente, à la suite de la constatation de créances fictives et de faux stocks. L’acheteur, Christian Martin, porte alors plainte au pénal pour « délit de faux bilan, escroquerie et complicité d’escroquerie » avant d’accepter une transaction d’un montant de 700 000 francs contre le retrait de la plainte.

Dix ans plus tard, lors de la revente de la société Lafa-Ranger par François Pinault à Bernard Roques et Claude Caplan, les comptes apparaissent également truqués : de « graves irrégularités » sont commises avant la cession par le groupe Pinault, et elles ont été « commises volontairement ». Pour ce motif, le tribunal arbitral infligera une condamnation de 220 millions de francs d’indemnités à François Pinault, en reconnaissant la faute délictuelle du dirigeant breton.

En 1992, la vente d’Isoroy au groupe allemand Glunz donne lieu également à contestation. Le contentieux, arbitré secrètement par un tribunal suisse, a là encore donné lieu à la condamnation des méthodes du groupe Pinault, et au versement de dédommagements de 71 millions de francs.

(Extraits disponibles en sources libres, notamment sur Wikipédia, au nom du collectionneur éclairé).

 

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

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Bonaparte

Au lieu de se rendre à ce  » musée  » qui aurait fait fürher sous Vichy autant aller voir le  » Dictateur  » de Chaplin .

Au moins on se marre .

alain saporta

Comme je le dis souvent,si demain nous avons en France un gouvernement Extrême de droite comme de gauche nous reverrons fleurir la francisque,les croix de feux le poing levé et j’en passe il ne faut pas s’étonner quand on publie a nouveau les écrits de Céline et que le Best-seller d’Adolphe Mein Kampf se vend comme des petits pains nous sommes en 2018 mais j’ai l’impression de revenir aux années 1936/1938
alors une statue d’Hitler même à genoux c’est vraiment de trop
A nous de ne plus acheter des produits du bienfaiteur………………………….

alexandra

Comble du mauvais gout, de la laideur et de la bêtise.
De la provocation de pré-ado en crise …
Dire qu’il y a des gens pour acheter aussi cher des immondices pareils alors qu’il existe tant d’artistes qui créent des oeuvres de toute beauté et ont du mal à vivre de leur art !