Relations tendues entre Israël et les Etats-Unis

  Rien ne va plus entre Joe Biden et Benjamin Netanyahou puisque le président américain refuse toujours de recevoir le premier ministre israélien à Washington alors que sa nomination date du 29 décembre 2022. En cause le projet de refonte judiciaire et les constructions nouvelles dans les implantations de Cisjordanie et de Jérusalem qui restent les points d’achoppement. Joe Biden estime que le projet judiciaire a faussement été retardé puisqu’il figure toujours dans l’agenda de la Knesset. En effet, malgré le gel annoncé, le projet de loi se poursuit. Le secrétaire de la Knesset affirme qu’il s’agit d’une mesure «technique», or l’un de ses projets de loi les plus controversés a néanmoins été soumis à la Knesset pour les votes finaux, ce qui lui permettrait d’être soumis à l’approbation à une date ultérieure. Cela permet à la coalition de convoquer les votes finaux avec un préavis de 24 heures, mais plusieurs députés de l’opposition ont déclaré que cette décision constituait un «pistolet sur la tempe»  de l’opposition à la table des négociations.

Les Américains ont relevé cette anomalie et ont chargé l’ambassadeur Tom Nides de transmettre un message à Netanyahou à ce sujet. Washington a été critiqué pour son immiscion dans les affaires intérieures d’Israël. Joe Biden s’est justifié en déclarant : «Nous ne voulons pas interférer… Nous n’interférons pas. Ils connaissent ma position. Ils connaissent la position de l’Amérique. Ils connaissent la position juive américaine. Comme beaucoup de fervents partisans d’Israël, je suis très inquiet. Et je crains qu’ils ne comprennent cela. Ils ne peuvent pas continuer dans cette voie. Et j’ai en quelque sorte précisé cela. J’espère que le Premier ministre agira de manière à essayer de trouver un véritable compromis. Mais cela reste à voir».

Netanyahou a trouvé cette remarque déplacée : «Israël est un pays souverain qui prend ses décisions par la volonté de son peuple et non sur la base des pressions de l’étranger, y compris des meilleurs amis. Je connais le président Biden depuis plus de 40 ans et j’apprécie son engagement de longue date envers Israël. L’alliance entre Israël et les États-Unis est incassable et surmonte toujours les désaccords occasionnels entre nous».

L’ambassadeur Nides a voulu calmer le jeu : «le Premier ministre israélien sera invité à la Maison Blanche dès que leurs horaires pourront être coordonnés. Je suis sûr qu’il viendra relativement bientôt. Je suppose qu’après la Pâque, évidemment aucune date n’a encore été fixée. Il ne fait aucun doute qu’il viendra rencontrer Biden. Ils se verront personnellement, j’en suis sûr, très bientôt». Mais la Maison Blanche a ensuite précisé qu’aucune date pour une telle réunion n’était prévue et qu’aucune invitation ne devrait être lancée dans un proche avenir.

L’administration américaine a réagi avec violence. Elle a accusé Netanyahou et son ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, «d’avoir fait une grossière erreur de calcul sur la réaction américaine. Il est hors de question que Jérusalem veuille être là où elle est aujourd’hui. Comme l’a indiqué le président, ce qui se passera ensuite dépend de Ron et Bibi. Les politiciens israéliens de droite peuvent essayer de salir l’administration Biden comme ils le souhaitent, mais ce n’est pas utile».

Ben-Gvir a déclaré que les États-Unis doivent comprendre «qu’Israël est un pays indépendant et pas une autre étoile sur le drapeau américain». Par ailleurs Joe Biden a exprimé de profondes inquiétudes quant à la décision de Netanyahu de limoger le ministre de la Défense Yoav Galant car il est considéré comme son interlocuteur privilégié et le plus modéré au sein du gouvernement de Netanyahu.

Le chef du parti d’Unité nationale, Benny Gantz a approuvé les Américains : «Biden a envoyé ce soir un signal d’alarme urgent au gouvernement israélien et a noté que les relations préjudiciables avec les États-Unis – notre meilleur ami et notre allié le plus important – sont un attaque stratégique». Gantz a conseillé à Netanyahou «de réintégrer Galant immédiatement à son poste, de confisquer les responsabilités du ministre des Finances Bezalel Smotrich sur les implantations juives de Cisjordanie et de mettre un terme au saccage du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir».

Et c’est dans cette atmosphère tendue que le Consul général d’Israël à New York et à l’ONU, Asaf Zamir, a choisi de démissionner pour des raisons idéologiques en raison de son opposition au projet judiciaire : «Je suis profondément préoccupé par la direction que prend le pays en ce moment».

Source : benillouche.blogspot.com – Par Jacques BENILLOUCHE

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Pierre

Biden n’est que la marionnette de Obama.