«Fine lectrice», «très discrète» : qui est Hélène Perlant, la fille de François Bayrou, violentée lors d’un camp à Bétharram ?
Par Jeanne Durieux
«[Elle] ne souhaite pas se mettre trop en avant par rapport à d’autres victimes», explique Elsa Lafon, directrice générale des éditions Lafon. Voilà qui explique les difficultés à joindre Hélène Perlant, fille de François Bayrou. Cette dernière a révélé dans Le silence de Bétharram (Lafon, 2025) recueil de témoignages publié ce jeudi par le porte-parole du collectif des victimes de Bétharram Alain Esquerre, avoir également subi des violences physiques lors d’un camp d’été.
Cette femme de 53 ans, de caractère discret mais à l’air décidé, a raconté dans une interview accordée à Paris Match les «coups de poing» et les «coups de pied sur tout le corps» reçus du père Lartiguet au cours d’un camp d’été dans les Pyrénées organisé par la congrégation à laquelle appartenait l’établissement. Hélène avait 14 ans. «Toi, la fille Bayrou, insolente comme ton père», l’avait alors attaquée son agresseur, décédé en 2000, en la passant à tabac. À cette époque, François Bayrou, qui assure n’en avoir rien su, était ministre de l’Éducation nationale.
Critique littéraire et fine lectrice
Hélène Perlant, aujourd’hui mère de trois enfants, dit de son côté n’avoir rien voulu dire à son père pendant trente ans pour «le protéger, inconsciemment (…) des coups politiques qu’il se prenait localement», a-t-elle confié à Paris Match, précisant à plusieurs reprises au cours de l’entretien que son père n’avait pas pu comprendre, dans les années 1990, le système de violences qui s’était installé à l’encontre des élèves dans l’enceinte de Notre-Dame de Bétharram.
Agrégée en 1995, Hélène Perlant, aînée des six enfants que compte la fratrie Bayrou, a suivi les traces de sa mère en devenant professeure de lettres en classe préparatoire littéraire à Camille-Jullian – l’un des lycées publics les plus réputés de Bordeaux. Elle a d’ailleurs préféré porter son nom, «pour ne plus être confondue avec [son] père. (…) Je ne voulais plus porter ce poids», a-t-elle encore confié à Paris Match. Avant la médiatisation des violences commises à Bétharram, Hélène Perlant était inconnue de la scène médiatique.
Critique littéraire, cette fine lectrice «n’a pourtant pas hésité une seule seconde» à contacter Alain Esquerre, porte-parole des victimes de Bétharram, alors que ce dernier consignait dans Le silence de Bétharram les nombreux témoignages d’abus de la part du personnel de l’établissement, précise-t-on dans l’entourage du lanceur d’alerte au Parisien. «Elle est chaleureuse et bouillonnante», salue Alain Esquerre dans les colonnes du même quotidien. Hélène Perlant affirme de son côté être parvenue à surmonter ces traumatismes «par la littérature, la peinture, les sciences humaines, de belles rencontres, comme maintenant, avec Alain [Esquerre], Jean-Rémy [Arruyer] et Marc [Lacoste-Seiris, tous victimes de violences à Bétharram, NDLR]», racontait-elle à Paris Match.
JForum.fr avec www.lefigaro.fr
![]() |
![]() |
En témoignant, elle a aussi fait comprendre que son premier ministre de père avait menti dans ses premières déclarations !
Un menteur incapable de défendre sa famille peut-il prétendre à diriger, développer et protéger un pays ?
S il n avait pas été dans la congrégation son bourreau aurait vire dans l extrême délinquance. Le monde laïque a échappé à un monstre.