Question : La mitsva de la tsédaka (justice) ou comment réaliser la réparation du monde (le tikoun olam)?

Halakha du 28 Chevate 5775

Le don de la tsédaka, mitvsa de la Torah, est un acte religieux.

Pas de tsédaka pendant Shabbat.

La Halakha rapporte qu’il vaut mieux manger Chabbat comme en semaine plutôt que d’accepter la Tsédaka pour améliorer le repas du Chabbat. Seulement si le niveau de pauvreté est tel que l’on n’a pas de quoi vivre, il est obligatoire d’accepter de la Tsédaka. 

Il été fixé par les Rabbins que la tsédaka doit équivaloir au minimum à 10% des revenus (c’est ce qu’on appelle le maasser: le dixième, la dîme) et ne doit pas dépasser 25% de ses revenus, car on ne doit pas non-plus se ruiner soi-même en donnant de la tsédaka.

La préservation de la dignité du bénéficiaire est essentielle dans la tsédaka.

Le don idéal est celui qui permet au bénéficiaire de devenir autonome.

Le Talmud contient de nombreuses citations forgées par les Sages:

« La tsédaka équivaut à tous les autres commandements réunis »

« Celui qui accomplit la tsédaka anonymement est plus grand que notre Maître Moïse »

« Grande est la tsédaka car elle rapproche des temps messianiques »

Un non Juif a le droit de donner de l’argent a une œuvre juive, et inversement aussi.

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Les 8 niveaux de la Tsédaka

Maïmonide (le Rambam) définit dans sa codification de la Loi (le Michné Tora) huit situations qui correspondent aux huit degrés de l’acte de tsédaka, dans l’ordre décroissant, c’est-à-dire de l’acte optimal à sa forme minimale.

1) Le niveau le plus élevé est lorsqu’on soutient un juif qui n’a pas d’argent pour subvenir à ses besoins, et qu’on lui donne ou qu’on lui prête de l’argent, ou bien lorsqu’on lui fournit une source de Parnassa en s’associant avec lui dans une affaire par exemple, afin qu’il n’ait absolument pas recours à la Tsédaka. Sur une telle attitude, il est dit : « Tu le soutiendras… et il vivra avec toi. ». C’est-à-dire, soutiens-le jusqu’à qu’il n’ait plus besoin des Tsédakot et des faveurs des autres.

2) Le niveau inférieur au précédent est lorsqu’on donne la Tsédaka à des nécessiteux sans savoir à qui on la donne, et sans que les bénéficiaires sachent qui est leur bienfaiteur. Dans ces conditions et avec la notion de discrétion, la Mitsva de Tsédaka est accomplie « Lichmah » (de façon totalement désintéressée), car personne ne connaît l’acte de Tsédaka que l’on a accompli, et on ne retire aucune satisfaction dans ce monde-ci d’un tel acte. Le Rambam écrit aussi que, lorsque l’on donne de son argent de cette façon-là, par exemple, lorsque l’on offre de l’argent à la caisse de Tsédaka, on doit veiller à vérifier que le gestionnaire soit une personne fiable et assez intelligente pour savoir gérer correctement, car sinon il n’est plus question de Mitsva de Tsédaka. On enseigne aussi dans la Guémara Bava Batra : quelle est la Tsédaka qui peut sauver la personne d’une mort violente ? C’est celle que l’on donne sans savoir à qui on la donne, et sans que le bénéficiaire ne connaisse son bienfaiteur.

3) Le niveau inférieur est lorsque le bienfaiteur connaît le bénéficiaire, mais que le bénéficiaire ne connaît pas son bienfaiteur. Par exemple, lorsque les Grands d’Israël allaient discrètement et déposaient la Tsédaka aux portes des nécessiteux. On inclut dans cela le fait de se soucier de confectionner des colis de provisions pour les foyers des nécessiteux, ou de leur envoyer des objets de valeurs.

4) Le niveau suivant est lorsque le bénéficiaire connaît le bienfaiteur, mais que le bienfaiteur ne connaît pas le bénéficiaire. Par exemple, lorsque les Grands Sages plaçaient de l’argent dans un drap qu’ils suspendaient dans leurs dos en marchant dans les quartiers pauvres, afin que prenne celui qui doit prendre.

5) Le niveau inférieur au précédent est lorsque l’on donne au nécessiteux dans sa main avant qu’il n’ait réclamé la Tsédaka.

6) Le niveau inférieur au précédent est lorsque l’on donne au nécessiteux après qu’il ait réclamé la Tsédaka.

7) Le niveau inférieur au précédent est lorsqu’on donne moins que ce que l’on doit donner, mais qu’on le donne avec le sourire, un visage enthousiaste.

8) Le niveau inférieur au précédent est lorsque l’on donne en étant triste de donner son argent aux autres.

Il est une grande Mitsva – supérieure à toutes – d’aider les Talmidé H’ah’amim (érudits dans la Torah) nécessiteux, par exemple les Avréh’im (kolelman) qui étudient la Torah avec une réelle assiduité, sans avoir de quoi vivre. Celui qui les aide verra résider le mérite de la Torah dans tout ce qu’il entreprend.

Ceci est le mérite de la Tsédaka, qui sauve de grandes pertes, comme il est dit : « l’acte de la Tsédaka sera symbole de paix ».


C’est une sainte obligation qui incombe à chaque juif que de donner de la Tsédaka aux nécessiteux avant la fête de Pessa’h, afin qu’ils aient de quoi acheter le nécessaire pour Pessa’h.

 

Il existe – grâce à D. – des organismes de Tsédaka dignes de confiance, et il est possible de leur confier l’argent de « Kimh’a Dé-Pis’ha »(Tsedaka avant Pessa’h) qu’ils redistribueront aux nécessiteux. De même, il existe des endroits dans lesquels les administrateurs des synagogues collectent des fonds auprès des fidèles, et sont responsables de la redistribution de cet argent aux nécessiteux. Il faut veiller à ne confier l’argent qu’à des organismes dignes de confiance.

 

Le mois de Nissan, qui vient après Adar (mois prochain), est le mois propice à la Rédemption finale du peuple d’Israël, comme l’enseignent nos maîtres dans la Guémara Rosh Ha-Shana (11b) :

« C’est à Nissan que nos ancêtres ont été délivrés, et c’est encore à Nissan que le peuple d’Israël est appelé à être délivré.»

 

Le moyen le plus efficace pour hâter la Guéoula (Rédemption finale) est la Tsédaka, comme l’enseigne le Midrash Tana Débé Eliyahou (Seder Eliyahou Rabba chap.23) :

« Nos ancêtres n’ont été délivrés d’Egypte que lorsqu’ils établirent par un pacte de se prodiguer du bien mutuellement, comme il est dit dans la Shira (Az Yashir Moshé) :

« Tu guides par ta bonté ce peuple que tu viens de délivrer… » (Shemot 15-13)

 

La bonté (‘Hessed) entraîne la délivrance.

 

Il est également dit au sujet de la Rédemption finale :

« Observez la justice et pratiquez la bonté, car ma délivrance est sur le point d’arriver, et ma justice va se dévoiler» (Isha’ya 56-1).

Sources :

 « Un jour, une Halakha » de Rubben Salfati, halakha.over-blog.fr

cheela.org

torah-box.com

halakha.over-blog.fr

halachayomit.co.il

akadem.org/Tsedaka-VERBATIM.pdf, Tsédaka, la main invisible Par David Saada Texte du cours visible sur http://www.akadem.org/pour-commencer Décembre 2012

 

Recueil : Florence Cherki

 

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