La guerre en Syrie et en Irak semble se terminer et le temps d’une redistribution des cartes dans la région approche.

Les obstacles sur la voie d’un règlement pacifique des problèmes sont encore nombreux, mais les puissances impliquées dans le conflit ont déjà entamé les grandes manœuvres diplomatiques en vue d’une conférence internationale qui devrait poser les fondements d’un accord. Les intervenants de ce processus géopolitique sont nombreux, mais nul doute que l’acteur principal en est la Russie de Poutine.

Ce dernier semble avoir compris que pour garder le contrôle de la situation, il devait se méfier de deux puissances régionales importantes, l’Iran et la Turquie. L’alliance de la Syrie avec l’Iran était indispensable pour gagner la guerre contre Daesh et les mouvements djihadistes sunnites, mais il sait qu’à long terme l’hégémonie des Alaouites, alliés des Chiites, ne peut perdurer et constitue un risque permanent.

Poutine a sauvé Assad de la défaite, mais il n’entend pas lui redonner les pouvoirs dont il disposait à la veille de la guerre civile, et il est fort probable que le président syrien devra faire des compromis, voire même peut-être céder sa place.

La Russie ne souhaite pas voir l’Iran développer sa puissance militaire au-delà d’un certain seuil, et notamment en étendant ses troupes au Liban, via le Hezbollah. Afin d’atteindre cet objectif, les Russes doivent s’entendre avec l’autre puissance montante de la région, la Turquie avec laquelle ils ont de nombreuses divergences, qui ont déjà failli dégénérer par le passé.

Même si la Turquie a joué un jeu dangereux dans le conflit, elle reste un pays musulman lié à l’OTAN, que l’on ne peut pas négliger. Il est clair qu’Erdogan a des exigences pour accorder son soutien au processus, notamment sur la question des Kurdes, qui risquent une fois de plus d’être les dindons de la farce, après avoir largement contribué au succès des puissances occidentales face à Daesh.

Moralement l’Occident a une dette envers les Kurdes, mais on le sait la morale compte peu, et il se trouvera toujours des spécialistes pour distinguer les bons kurdes des mauvais kurdes. La conférence de Sotchi qui s’est tenu fin janvier s’est soldée par un échec, mais les Russes continuent leurs efforts sur le terrain.

Au lendemain de la visite éclair de Netanyahou au Kremlin, une importante délégation russe est arrivée en Israël avec à sa tête le chef du conseil national de sécurité russe Nikolaï Patrushev et les secrétaires d’Etat à la défense, la justice, et aux affaires étrangères.

A l’ordre du jour de nombreuses questions concernant le nucléaire iranien, le Golan, la situation au sud-Liban et le renforcement du Hezbollah. Autant de sujets qui inquiètent aussi bien Moscou que Jérusalem et sur lesquels Poutine et Netanyahou ont compris qu’ils devaient maintenir entre eux un dialogue permanent, voire une coopération stratégique à long terme.

Depuis le début de son mandat, Netanyahou a instauré une règle, consistant à discuter avec Poutine, malgré les désaccords sur le conflit et les votes de Moscou contre Israël. Les échanges commerciaux sont en hausse, non seulement sur des denrées alimentaires, mais aussi sur produits liés à la sécurité intérieure, et à la lutte contre le terrorisme.

Obama voyait cette relation d’un très mauvais œil, tandis que Trump considère que ce dialogue direct est bénéfique à l’équilibre du monde. La politique illisible d’Obama n’a fait que renforcer l’omnipotence de Poutine, et il est encore trop tôt pour faire le bilan de celle de Trump, même si on constate que sur le dossier coréen son attitude a clairement calmé les ardeurs du jeune tyran de Pyong Yang, de même qu’elle a éteint les velléités de pyromane d’Abou Mazen…

Michaël Bar-Zvi Tet

Zayn Bechevat  5778

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