Attentat AMIA: l’ex-président argentin absent à l’ouverture de son procès

Le procès de Menem s’ouvre 7 mois après l’assassinat toujours non élucidé du procureur Nisman

ReutersReuters« AMIA ceremony in Buenos Aires in 2015 »

L’ancien président argentin Carlos Menem ne s’est pas présenté jeudi à l’ouverture de son procès pour obstruction présumée à l’enquête sur l’attentat de 1994 contre un centre de la communauté juive à Buenos Aires.

Les avocats de l’ex-chef de l’Etat, âgé de 85 ans, ont expliqué que son état de santé ne lui permettait pas de se déplacer. « Son médecin lui a prescrit un repos complet », a dit Omar Daer à la presse devant le tribunal fédéral de Buenos Aires.

Carlos Menem, au pouvoir entre 1989 et 1999, et douze autres prévenus sont soupçonnés d’avoir tenté de faire obstacle à l’enquête sur l’attentat contre le siège de l’Association mutuelle israélite d’Argentine (AMIA) qui a fait 85 morts en juillet 1994.

Les autorités argentines ont longtemps soupçonné l’Iran et la milice chiite libanais du Hezbollah d’être derrière l’attentat le plus meurtrier commis sur le territoire argentin. Mais aucune condamnation n’a jamais été prononcée. L’Iran a constamment démenti toute implication.

Des voix en Argentine affirment cependant que le pouvoir, passé et présent, a sciemment freiné l’enquête pour ne pas compromettre la reprise de relations diplomatiques et commerciales avec Téhéran.

Le procès de Menem s’ouvre sept mois après l’assassinat toujours non élucidé d’un procureur, Alberto Nisman, qui accusait l’actuelle présidente Cristina Fernandez d’avoir conspiré pour dissimuler l’implication de l’Iran dans l’attentat.

Nisman a été retrouvé mort, une balle dans la tête et un pistolet à côté de son corps, le 18 janvier, quelques heures avant d’être auditionné par une commission parlementaire.

Son décès mystérieux a déclenché une frénésie de théories du complot et, pour nombre d’Argentins, mis en lumière une culture solidement ancrée dans l’appareil d’Etat d’intimidation et d’intervention dans les affaires judiciaires.

« La société argentine attend une réponse fondée sur la vérité, tandis que ceux qui sont jugés ici ont fait tout ce qui leur était possible pour l’empêcher », a déclaré Sergio Burstein, président d’une association de survivants et de familles des victimes. « Il sera difficile de briser le code du silence », a-t-il ajouté devant la presse.

(i24news avec AFP)

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