La sénatrice (UDI) Nathalie Goulet s’est faite, comme le relevait Laurent Herblay sur son blog, la défenseur ardente du droit au port du burkini. C’est, en soi, son droit le plus strict. Réciproquement, c’est aussi le droit le plus strict de tout citoyen d’être pour le moins effaré qu’un élu de la République puisse tenir de tels arguments (le refus du burkini serait une marque d’islamophobie – comme si le burkini était un marquant identitaire de tous les musulmans – et une atteinte aux libertés – vieux réflexe soixantuitard du « il est interdit d’interdire » qui omet le principe, pourtant élémentaire et républicain, qui fait que pour que la liberté puisse s’exercer en collectivité elle doit faire l’objet d’une encadrement défini par la loi).
Parallèlement, le magazine Marianne nous apprend que la même sénatrice a intercédé auprès de l’ambassade d’Arabie Saoudite en France en vue d’obtenir d’une fondation saoudienne une subvention au bénéfice d’une commune de sa circonscription. Rappelons que l’Arabie Saoudite se fait fort, en particulier par la voie de ses fondations, d’être le promoteur international d’un Islam des plus rigoristes qui n’est pas sans lien avec les diverses mouvances salafistes. Mme Goulet n’y voit manifestement aucun inconvénient : on ne peut, selon elle, pas faire des affaires qu’avec les grandes démocraties. Sauf qu’il ne s’agit là pas uniquement « d’affaires », mais bien de subventions qui peuvent, a minima, poser suspicions sur le « retour sur investissements » qu’il est attendu de la part des élus bénéficiaires. En effet, dans les faits, ces derniers sont bien en train de recevoir, indirectement, l’appui d’une puissance étrangère dans l’exercice de leur mandat d’élu de la République française.
Se pose alors une question quelque peu béotienne : faut-il voir une relation entre la position de Mme Goulet sur le burkini et les liens qu’elle entretient avec l’Arabie Saoudite ?
Se poser la question c’est déjà y répondre. Encore plus s’agissant de ce Goulet à étrangler.