Sylvia Pinel/Crédit photo AFP
A l’occasion de leur convention nationale, les cadres du PRG ont investi l’ancienne ministre Sylvia Pinel candidate à l’élection présidentielle. Comme Emmanuel Macron, elle ne passera pas par la case primaire.

La maison radicale, jusqu’ici loyale au gouvernement, se rebelle. Samedi, les cadres ont voté largement en faveur d’une candidature de la responsable du parti Sylvia Pinel à l’élection présidentielle (344 voix pour, 46 contre, 18 abstentions). La vice-présidente de la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, ministre du Logement de 2014 à 2016, se présente hors primaire. «Nous souhaitons porter le message des radicaux de gauche, notre projet pour la défense des valeurs comme la laïcité, l’école républicaine, la sécurité», cite-t-elle.

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En 2012, elle faisait partie de l’équipe de campagne de François Hollande. Après avoir rejeté la Belle Alliance populaire en juin, la présidente du PRG rompt désormais formellement avec Solférino. «La question de la primaire ou d’un soutien à tel ou tel candidat n’est pas notre sujet. Le PRG n’est pas un courant du PS et notre contrat de majorité expire en 2017», affirme-t-elle samedi. Interrogée sur «l’irrévocabilité» de sa démarche, Sylvia Pinel botte en touche. «Je viens d’être investie, je porterai le projet devant les Français.»

«Je ne suis pas femme à me jeter dans les bras d’un inconnu. Surtout quand ils ne sont pas ouverts»

Une possible participation de François Hollande à la primaire gênait les cadres du parti. Tout comme le scénario de voir gagner et donc soutenir Arnaud Montebourg, «candidat le moins radical-compatible». «Une participation à une primaire a du sens si elle s’inscrit dans une logique de conquête du pouvoir. Les débats internes au PS ne font qu’ajouter de la confusion et ne nous concernent pas. Nous sommes au gouvernement, nous avons un bilan à défendre. Et qu’on ne nous fasse pas le procès de la division alors qu’Emmanuel Macron est lui-même candidat», commente Guillaume Lacroix, numéro 2 du PRG. Pour les élections législatives et sénatoriales, ce cadre radical assure qu’il n’y aura pas non plus d’accord avec le PS. «Nous présenterons des candidats», annonce-t-il, sans pouvoir chiffrer précisément. Après la candidature autonome d’EELV, c’est un nouveau camouflet pour la gauche gouvernementale.

Au cours de cette convention nationale, dans le XIIe arrondissement de Paris, le nom d’Emmanuel Macron a évidemment été cité. Les parlementaires Jacques Mézard et Alain Tourret ont proposé un soutien du parti au leader d’En Marche! à la tribune, sans succès. «Ce qui a été décidé aujourd’hui correspond à une stratégie pour faire monter une candidature de Manuel Valls. Personne n’est dupe, et il y aura de toute façon une autre décision dans un ou deux mois», commente Jacques Mézard, qui n’a pas pris part au vote. Jean-Michel Baylet, ministre de l’Aménagement du territoire, minimise: «Les pro-Macron sont minoritaires au PRG, on l’a bien vu aujourd’hui.» Les macronistes du PRG vont-ils être exclus du parti? «Je leur demande de respecter l’unité. Ils doivent prendre leurs responsabilités», menace Sylvia Pinel. Devant les militants, elle s’est opposée à l’ancien banquier. «Je ne suis pas femme à me jeter dans les bras d’un inconnu. Surtout quand ils ne sont pas ouverts (…) Je veux croire en nous plutôt qu’au mythe de l’homme providentiel.» Sur la question du nombre de parrainages, la candidate se dit confiante. L’assise d’élus locaux étiquetés PRG lui permet de présenter une candidature à l’élection présidentielle, comme en 2002 avec Christiane Taubira. L’ancienne garde des Sceaux avait alors recueilli un peu plus de 2% des voix.

Le Figaro

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