Le président palestinien Mahmoud Abbas a qualifié dimanche 14 janvier de « claque du siècle » l’offre de paix du président américain Donald Trump. Il en a ainsi profité pour réitérer son rejet d’une médiation américaine dans le processus de paix.

Mahmoud Abbas s’exprimait à l’ouverture d’une réunion des dirigeants de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Ramallah, dont l’objectif était de réfléchir à une riposte à la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d’Israël.

Trump veut présider des négociations de paix

La suspension de l’historique reconnaissance d’Israël remontant à 1988 est l’une des options proposées à la discussion du Conseil central palestinien, l’un des organes de l’OLP, l’entité reconnue internationalement comme représentant les Palestiniens des Territoires et de la diaspora, avaient indiqué des délégués.

« Nous disons à Trump que nous n’accepterons pas son plan, l’affaire du siècle s’est transformée en claque du siècle », a affirmé Mahmoud Abbas, donnant le ton de la réunion, qui doit se poursuivre ce lundi 15 janvier. Le président palestinien semble faire référence au voeu exprimé par Donald Trump de présider à l’accord diplomatique « ultime » entre Israéliens et Palestiniens.

« Il n’y a plus d’Oslo »

Après son rejet de toute médiation américaine, un pilier historique du processus de paix, Mahmoud Abbas a assuré qu’Israël « avait mis fin » aux accords d’Oslo sur l’autonomie palestinienne signés en 1993, la référence des pourparlers de paix.

« Je dis qu’il n’y a plus d’Oslo, Israël a mis fin à Oslo », a-t-il répété, ajoutant que des décisions pour l’avenir devaient être prises durant cette rencontre. Le 13 septembre 1993, après six mois de négociations secrètes à Oslo, Israël et l’OLP se reconnaissaient mutuellement et signaient à Washington en présence du président Bill Clinton une « Déclaration de principes » sur une autonomie palestinienne transitoire de cinq ans. Quelle que soit la conclusion des plus de 120 membres du Conseil central, la décision échoira en dernier ressort au président palestinien.

Des violences depuis décembre

L’éventualité d’une riposte palestinienne donne la mesure de la colère provoquée par la décision le 6 décembre de la Maison Blanche de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël. Cette rupture unilatérale avec des décennies de diplomatie américaine et internationale, interprétée comme la dénégation des revendications palestiniennes sur Jérusalem-Est annexée et occupée, a suscité des violences qui ont causé la mort de seize Palestiniens.

Elle a provoqué la fureur de la direction palestinienne, qui a gelé les contacts avec l’administration Trump. Aucun dirigeant palestinien ne devrait rencontrer le vice-président Mike Pence attendu à Jérusalem les 22 et 23 janvier après avoir reporté une visite initialement prévue mi-décembre. À la tête de l’Autorité palestinienne depuis 2005, Mahmoud Abbas, 82 ans, avait auparavant affirmé que les États-Unis s’étaient disqualifiés comme intermédiaire des discussions de paix.

Un parti-pris pro-israélien

Pour les dirigeants palestiniens, la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël n’est que l’expression de trop d’un clair parti pris pro-israélien, déjà manifesté par le non-engagement en faveur de la création d’un État palestinien, la discrétion observée sur la poursuite de la colonisation israélienne des territoires palestiniens occupés ou encore la menace de fermeture du bureau de l’OLP à Washington.

Dimanche 14 janvier au soir, le président palestinien n’a pas mentionné la reconnaissance d’Israël mais a dénoncé la « poursuite de la colonisation » comme un obstacle à la solution à deux États, la référence de l’ONU pour résoudre l’un des plus vieux conflits de la planète.

« Ceux qui attendaient un aperçu d’une nouvelle stratégie palestinienne pour mettre fin à l’occupation ou un changement vers une solution à un État auront été déçus », a estimé Hugh Lovatt, coordinateur pour Israël et la Palestine au Conseil européen pour les relations extérieures.

Le HuffPost avec AFP

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