Pessah: Qui sont les 5 Rabbins de la Haggada (2/2)

 Source: lamed.fr

RABBI ELAZAR (BEN AZARIA)

Rabbi Elazar ben Azaria est né peu avant la destruction du Temple d’une famille riche dont la lignée remontait jusqu’à Ezra. Sa propre fortune était colossale; il devait verser à l’Empereur chaque année 13.000 veaux en tant qu’imposition.

Quand Rabbane Gamliel fut destitué, c’est Rabbi Eléazar qui, malgré son jeûne âge – il avait 18 ans ! – fut nommé à sa place.

Quand Rabbane Gamliel fut destitué à la suite de ses discussions avec Rabbi Yehochoua, c’est Rabbi Eléazar qui, malgré son jeûne âge – il avait 18 ans ! – fut nommé à sa place, tellement grandes étaient ses connaissances et son intelligence. Il fit part d’une mission à Rome en même temps que Rabbane Gamliel, Rabbi Yehochoua et Rabbi Akiba. C’était un homme humble malgré sa noblesse et sa position.

Ses explications et ses leçons émerveillaient même Rabbi Yehochoua qui, un jour où ses élèves lui rapportèrent un enseignement de Rabbi Elazar, déclara : « J’ai 80 ans et jamais je n’ai entendu pareille explication! Tu peux t’estimer heureux, notre patriarche Abraham, d’avoir un descendant tel que Rabbi Elazar !! Qu’elle est riche et heureuse la génération possédant un tel maître!! » (‘Hagiga 3).

Rabbi Yehouda Hanassi, l’ordonnateur de la Michna surnommait Rabbi Elazar  » l’éventaire d’un marchand ambulant, car il avait des connaissances aussi variées que l’était la marchandise de ces colporteurs.

Rabbi Elazar ne resta pourtant pas longtemps au poste important que lui avait procuré la querelle entre Rabbane Gamliel et Rabbi Yehochoua. Ces deux maîtres s’étant réconciliés, Rabbane Gamliel retrouva son rang, mais Rabbi Elazar resta chef du Tribunal rabbinique.

Quand le Temple fut détruit Rabbi Elazar était encore un enfant. Par ailleurs on ne trouve pas mention de lui dans l’insurrection qui eu lieu en l’an 132. Il semble donc qu’il mourut auparavant à un âge relativement jeune.

RABBI AKIBA (BEN JOSEPH)

Rabbi Akiba, considéré comme le plus grand des maîtres de la Michna, est un fils de convertis qui resta jusqu’à l’âge de 40 ans absolument ignorant des choses de la Torah. II sentit un jour naître en lui le désir d’étudier lorsque, pauvre berger du riche Calba Saboua, il vit une pierre qu’une source dont l’eau s’échappait goutte par goutte avait profondément creusée. Comme il avait déjà un fils, il alla s’asseoir avec lui sur les bancs de l’école et commença par l’étude de l’alphabet.

C’était peu avant la destruction du Temple. Vint ans après cet événement, Rabbi Akiba est déjà signalé parmi les Grands en Israël à l’école de Yavné. Il fut élève de Rabbi Eliezer ben Horkenoss et de Rabbi Yehochoua ben ‘Hanania, mais surtout de ce dernier ; il eut également pour maître Rabbi Na’houm Gamzou, connu pour l’expression qu’il utilisait souvent:  » Gam zou letova  » – ceci également est pour le bien « , dont il adopta la philosophie.

L’existence qu’il mena fut pendant longtemps très misérable. Il ramassait du bois; en vendait la moitié pour se sustenter, conservait (autre à s’éclairer, pour étudier, et à se coucher.

 » A qui peut-on comparer Akiba, disaient ses maîtres ? – A un jardinier parcourant ses plates-bandes; il s’arrête auprès de chacune d’elles, cueille ce qui est mûr et dispose le tout dans un grand tablier. Rentré chez lui, il fait ensuite le tri de tout ce qu’il a récolté. C’est ainsi que procède Akiba ».

Son assiduité à l’étude était telle que l’on disait à son sujet:  » Jamais il n’a dit dans la Maison d’Etude :  » Il est temps de partir !  » sauf la veille de Pessa’h, pour ne pas retarder le Sédère et permettre aussi aux enfants d’y participer, et la veille de Yom Kippour, pour permettre de manger avant le jeûne ». (Pessa’hime 49a). Même lorsque son fils, Rabbi Chimone, fut gravement malade, il continua à enseigner en prenant cependant continuellement de ses nouvelles.

Après avoir épousé la fille de Calba Saboua, sa situation matérielle s’améliora et il s’installa à Bné-Brak. Il n’en continua pas moins à compter parmi les Grands de Yavné et prit part, en particulier, dans le conflit qui opposa Rabbane Gamliel à Rabbi Yehochoua, son maître.

C’est lui qui conseilla à ce dernier de se soumettre à la volonté de Rabbane Gamliel. Après la destitution de celui-ci, on pensa même, un moment, attribuer son poste à Rabbi Akiba. Quand Rabbane Gamliel reprit sa place, Rabbi Akiba fit partie, avec Rabbi Eliezer et Rabbi Yehochoua, d’une délégation à Rome auprès de l’empereur Domitien.

Parmi ses élèves figurent Rabbi Meïr et Rabbi Chimone ben Yo’haï.

C’est, l’espoir de la Libération qui l’a fait s’engager pleinement derrière Bar Coziba au moment de la révolte et donner à ce dernier le surnom de Bar Co’hba.

Rabbi Akiba a fait beaucoup de voyages à l’étranger pour visiter les Communautés de la Diaspora ; on suppose qu’il le fit surtout pour obtenir leur appui en vue de l’insurrection contre Rome sous les règnes de Trajan et d’Adrien. Il avait, en effet, la certitude que le « Libérateur » devait venir d’un moment à l’autre.

C’est dans cet espoir qu’il avait offert à sa femme un bijou en or représentant la ville de Jérusalem. Mais c’est, cet espoir qui l’a fait s’engager pleinement et engager également ses élèves derrière Bar Coziba au moment de la révolte et donner à ce dernier le surnom de Bar Co’hba (fils de l’étoile), voyant en lui l’étoile annonciatrice d’une ère nouvelle.

Malgré la défense édictée par les autorités romaines d’occupation d’étudier la Torah, Rabbi Akiba continua d’enseigner à de nombreux élèves. Arrêté par les Romains, il fut torturé et mis à mort à Césarée. Il exalta son âme en prononçant le dernier mot  » E’had  » de la profession de foi, en l’an 136.

Il avait été, entre autres, un des ordonnateurs de la Michna et c’est son travail que paracheva plus tard Rabbi Yéhouda. Il professait par ailleurs, qu’il n’y a pas dans la Torah un mot, une lettre ou même un signe de trop et que tous ces détails demanderaient à être expliqués ;il fallait donc être particulièrement attentif à conserver précieusement le texte de la Torah.

Quand il disparut ses collègues dirent à son sujet:
« Depuis la mort de Rabbi Akiba se sont trouvés obturées les sources de la sagesse » (Sota 48 b).

RABBI TARFONE

Rabbi Tarfone a vécu encore pendant le Second Temple et il a servi en tant que Cohen. Son nom est d’origine grecque (trufaun) et signifie : maître.

II demeurait à Lod et fut élève de Rabbane Gamliel. Il fut qualifié de  » tas de noix  » ce qui signifiait : quand on enlève une noix d’un tas, celui-ci s’écroule ; de même quand on posait une question à Rabbi Tarfone il apportait un nombre infini de preuves et d’arguments à ses dires.

Après la destruction du Temple, il continua, en vue de préserver les prérogatives de la prêtrise, à recevoir les prélèvements qui lui revenaient de par la Torah. Il était le maître de Rabbi Lévi et le collègue aîné de Rabbi Akiba.

Très riche de par les dons que lui apportaient ses fidèles en tant que Cohen, Rabbi Tarfone ne faisait pourtant pas la charité à la mesure de sa richesse. Aussi Rabbi Akiba, sous le prétexte de lui faire faire une bonne affaire, lui fit donner une grosse somme qu’il utilisa pour les pauvres.

Lorsque Rabbi Tarfone se renseigna sur l’affaire traitée, Rabbi Akiba lui dévoila sa ruse et son collègue, comprenant la leçon, l’embrassa pour le remercier de lui avoir fait faire une si belle Mitsva et mit une plus grosse somme d’argent à sa disposition pour le même genre « d’affaire » (Cala 26).

Rabbi Tarfone est connu pour l’immense respect et la grande sollicitude envers sa mère.

Rabbi Tarfone eut la douleur de perdre tous ses fils de son vivant et de ne garder qu’une fille. Ce malheur s’était abattu sur lui, dit-on, parce qu’il avait l’habitude de jurer en disant :  » Que je perdre mes fils si je n’ai pas raison… « 

Rabbi Tarfone est connu pour l’immense respect et la grande sollicitude envers sa mère: un jour que la sandale de celle-ci s’était déchirée dans la rue, il la fit marcher jusqu’à la maison sur la paume de ses mains qu’il posait par terre devant elle.

Il s’est élevé avec beaucoup d’énergie contre la secte des judéo-chrétiens qui se développaient à son époque et à combattre leurs écrits. Il mourut au cours du siège de Bétar. Selon certaines sources il serait mort martyr en même temps que Rabbi Akiba.

Rabbi Tarfone avait été  » le père spirituel de toute la Communauté d’Israël « .

Source: lamed.fr

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