Violences urbaines dans l’Oise: des renforts policiers face à une « situation très préoccupante »

Après deux nuits d’échauffourées au cours desquelles les forces de l’ordre ont été visées par des tirs de mortiers d’artifice, trois sections de CRS sont déployées à Beauvais depuis mardi. Le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur pourraient se rendre dans la ville préfecture vendredi.

Vers une accalmie dans les quartiers de Beauvais et Compiègne? Après les violences urbaines qui se sont répétées dans les deux villes depuis dimanche soir, des renforts policiers sont arrivés mardi dans le département pour tenter d’y mettre un terme.

Face à ces échauffourées, le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a écrit mardi au ministre de l’Intérieur, évoquant une « situation très préoccupante ». Et le patron de la région de demander le renfort « des forces de l’ordre dans l’ensemble de ces quartiers afin que l’ordre public soit durablement rétabli au plus vite ». Le Premier ministre Jean Castex pourrait d’ailleurs se rendre dans la ville préfecture, ce vendredi, aux côtés de Gérald Darmanin, dans le cadre d’une « séquence sécurité ».

Condamnant ces violences, la maire (DVD) de Beauvais, Caroline Cayeux, veut y voir le signe que les « actions visant à déstructurer les réseaux de trafics de stupéfiants […] gênent les trafiquants et sont efficaces ».

Mardi soir, trois personnes ont été placées en garde à vue après que les forces de l’ordre ont été visées par quelques tirs de mortiers d’artifice du côté de la Soie Vauban, à Beauvais. Ce mercredi, la situation semble progressivement retrouver son calme.

«Nous allons maintenir la pression»

Dans la ville préfecture, trois sections de CRS, soit 64 fonctionnaires, ont été déployées dans les différents quartiers. À Compiègne, une dizaine d’effectifs de Lille (Nord) sont également venus prêter main-forte à leurs collègues sur le terrain.

Du côté des policiers, si on observe déjà les effets de ces renforts, la vigilance reste de mise. « Nous allons maintenir la pression ces prochains jours afin que les habitants puissent retrouver le calme et que les policiers ne soient plus ciblés par les jets de projectiles et tirs de mortiers », explique Eric Heip, le directeur départemental de la sécurité public.

Les CRS devraient ainsi rester à Beauvais a minima jusqu’à la fin de semaine. « Ça va peut-être les calmer, mais pour combien de temps? », s’interroge déjà Sabrina. Lundi soir, cette habitante du quartier Argentine a vu plusieurs véhicules s’embraser au milieu des feux d’artifice.

Une dizaine de barres de fer et des barrières métalliques retrouvées

« Ils ont foutu le feu partout, les gens n’étaient pas rassurés », relate cette dernière. La veille, des scènes similaires ont été observées du côté de Saint-Jean, où trois policiers ont été légèrement blessés lors d’affrontements avec une trentaine d’individus au visage dissimulé. Depuis, la préfecture a pris un arrêté interdisant la vente, l’utilisation et le transport de mortier à Beauvais. Un dispositif déjà pris quelques jours plus tôt à Compiègne.

Sur le terrain, les actions se poursuivent pour tenter de prévenir en amont ces attaques nocturnes. Sur le toit d’un commerce du quartier Argentine, les policiers ont ainsi enlevé ce mardi après-midi du mobilier urbain stocké pouvant servir de projectiles ou de barricades.

« Ils avaient caché une dizaine de barres de fer, des barrières métalliques, des seaux… On a rempli une demi-benne de camion », précise-t-on du côté de la police municipale beauvaisienne.

«On pensait que cela leur servirait de leçon mais visiblement ce n’est pas le cas»

Car interpeller les individus pendant l’action reste difficile. « Avec les tirs de mortiers, c’est compliqué car ils nous tiennent à distance », commente un policier. Et une fois la situation maîtrisée, les auteurs sont souvent partis. Reste le travail d’enquête pour tenter de les retrouver. « Actuellement des relevés d’ADN sont en cours sur les mortiers », indique un gradé du commissariat de Compiègne.

Au mois de décembre, à Compiègne, un homme de 21 ans avait été condamné à deux ans de prison après que son ADN a été retrouvé sur un feu d’artifice. Si la méthode peut s’avérer efficace, elle n’est pas forcément dissuasive, regrette un policier confronté à des tirs de mortiers encore ce dimanche soir : « On pensait que cela leur servirait de leçon mais visiblement ce n’est pas le cas. »

Beauvais, ce dimanche. Trois policiers ont été blessés dans des affrontements au quartier Saint-Jean. DR

modifié le 3 mars 2021 à 20h48

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