OBAMA A DEMANDÉ À KERRY D’IGNORER LA DATE BUTOIR (MÉDIA)

« Nous sommes à quelques mètres de l’arrivée » (Fabius)

A quelques heure de la date butoir mardi 31 mars, le président américain Barack Obama aurait indiqué à John Kerry et au Secrétaire d’Etat à l’Energie Ernest Moniz d’ignorer la date-limite et d’insister sur le fait que le président était prêt à quitter les négociations en maintenant les sanctions sur l’Iran pour voir si cela changeait la dynamique des pourparlers, rapporte le New York Times citant des sources proches du dossier.

Les Iraniens « retournaient notre propre délai contre nous pour voir si nous céderions du terrain », a déclaré un haut responsable au NYT sous couvert d’anonymat.

Mercredi soir, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a fait savoir que « les négociations sur le nucléaire iranien sont à quelques mètres de l’arrivée mais ce sont les plus difficiles ».

« On est à quelques mètres de l’arrivée, quelques dizaines de mètres mais on sait aussi que ce sont toujours les plus difficiles », a déclaré M. Fabius, ajoutant : « ce n’est pas encore fait ».

« L’enjeu est très important car il s’agit de la lutte contre la prolifération nucléaire et d’une certaine manière la réintégration de l’Iran dans la communauté internationale », a déclaré encore M. Fabius.

Il a répété que la France souhaitait un accord robuste et vérifiable.

« Il y a encore quelques points sur lesquels il y a des progrès à faire, en particulier du côté iranien », a-t-il dit alors que les négociations entre les grandes puissances et l’Iran sont entrées dans leur deuxième semaine.

Interrogé pour savoir quand il espérait une conclusion, il a répondu : « le plus tôt possible ».

M. Fabius avait quitté la ville suisse mercredi à l’aube pour participer au Conseil des ministres à Paris et avait prévenu qu’il reviendrait dès que ce serait utile.

Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif avait exhorté plus tôt mercredi les grandes puissances à « saisir le moment » pour parvenir à un accord sur le nucléaire, soulignant que cette occasion ne se répèterait peut-être pas.

« Il est temps pour nos partenaires dans la négociation de saisir le moment et l’opportunité (d’un accord) qui ne se répètera peut-être pas », a déclaré M. Zarif à des journalistes, alors que les tractations s’éternisent depuis une semaine à Lausanne.

Des avancées, pas de percée, encore du travail à faire: les négociations sur le nucléaire iranien continuaient mercredi à Lausanne sans nouvelle date butoir fixée pour parvenir à un compromis, et pourraient donc se poursuivre encore un ou deux jours, selon des diplomates.

Les discussions achoppent toujours sur les mêmes points, même si des progrès ont été enregistrés, selon des diplomates occidentaux et iraniens.

Ces deux points sont: les sanctions et la recherche et le développement, permettant à l’Iran de développer des centrifugeuses plus performantes.

Les centrifugeuses permettent d’enrichir l’uranium et cette question est au coeur du problème. Enrichi à 90%, l’uranium est destiné à la fabrication d’une bombe atomique, et la communauté internationale soupçonne Téhéran de vouloir acquérir cette arme, ce que l’Iran a toujours démenti.

Les grandes puissances (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie, Chine et Allemagne) veulent donc brider le programme nucléaire iranien et le contrôler étroitement pour s’assurer que Téhéran ne se dotera jamais de la bombe, en échange d’une levée des sanctions internationales qui étranglent son économie.

Ce dernier point pose aussi problème. L’Iran est soumis à un régime strict de sanctions américaines, européennes, et surtout onusiennes.

« Ils veulent savoir précisément comment elles seront suspendues, abrogées, dans quel ordre, lesquelles… », a expliqué un diplomate du P5 +1, le groupe des grandes puissances.

La levée -progressive ou immédiate- des sanctions, la façon de les réimposer en cas de violations de ses engagements par l’Iran sont également discutées au sein du P5 +1, où Russes et Chinois, traditionnellement hostiles aux sanctions, sont plus disposés à les alléger rapidement que d’autres (Etats-Unis, France). Mais ça ne remet pas en cause la dynamique de la négociation et la solidarité du groupe des grandes puissances, a assuré cette source.

(i24news avec AFP)

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