Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu (L) and German Chancellor Angela Merkel address a press conference at the chancellery in Berlin on October 21, 2015. AFP PHOTO / TOBIAS SCHWARZ

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à gauche) et la chancelière allemande Angela Merkel pendant une conférence de presse commune à Berlin; le 21 octobre 2015. (Crédit : Tobias Schwarz/AFP)

Benjamin Netanyahu a entamé lundi en Allemagne une tournée de trois jours au cours de laquelle il espère convaincre les Européens, déterminés jusqu’ici à sauver l’accord sur le nucléaire iranien, d’infléchir leur position.

Il faut à tout prix empêcher l’Iran « de développer une quelconque capacité nucléaire », a estimé en amont de cette visite l’ambassadeur israélien en Allemagne, Jeremy Issacharoff, dans une interview accordée à l’AFP.

« Nous avons peut-être des divergences de points de vue sur les moyens de contrôler l’Iran dans le domaine nucléaire, mais nous poursuivons un objectif commun », a-t-il ajouté.

Adversaire ardent de l’accord nucléaire et du régime iranien, le Premier ministre israélien doit rencontrer dans l’après-midi la chancelière Angela Merkel et tenir avec elle une conférence de presse vers 14h30 GMT.

Il fera ensuite la même chose mardi à Paris avec le président français Emmanuel Macron, puis mercredi avec la Première ministre britannique Theresa May.

« Garder l’accord »

Allemagne, France et Royaume-Uni sont trois des signataires de l’accord nucléaire conclu en 2015 entre les grandes puissances et Téhéran pour tenir la République islamique éloignée de l’arme nucléaire.

Leurs dirigeants défendent résolument l’accord, malgré le retrait américain annoncé le 8 mai avec fracas, et oeuvrent de concert sur le sujet avec la Russie et la Chine, les deux autres signataires du texte.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a reçu jeudi à ce sujet à Berlin son homologue chinois Wang Yi pour souligner que l’Allemagne « veut garder l’accord sur le nucléaire et faire en sorte que l’Iran s’y maintienne également ».

Le ministre chinois a critiqué à cette occasion le manque de fiabilité des Etats-Unis de Donald Trump. « C’est un truisme du droit international que de rappeler que les accords internationaux doivent être respectés » et « les grands pays devraient donner l’exemple, pas faire le contraire », a-t-il dit.

S’ils estiment que l’accord existant reste le meilleur moyen de brider les ambitions nucléaires iraniennes, les Européens sont aussi conscients des limites d’un compromis qu’Angela Merkel a récemment qualifié de « pas parfait ».

Ils ont proposé de négocier un complément avec Téhéran, couvrant son programme balistique ainsi que sa politique d’influence au Moyen-Orient, du Liban, à la Syrie jusqu’au Yémen, considérée comme déstabilisatrice par les Occidentaux et jugée par Israël comme une menace directe pour son existence.

Sur ces points au moins, Benjamin Netanyahu et ses interlocuteurs européens pourraient se retrouver.

Fin de brouille

« Je discuterai avec eux des moyens de bloquer les aspirations nucléaires et l’expansion iranienne au Moyen-Orient », a dit M. Netanyahu avant la visite. Ces questions sont « vitales pour la sécurité d’Israël », a-t-il ajouté.

Israël s’inquiète que l’Iran ne se dote de la bombe atomique dont il se voit comme la cible désignée, a fortiori si la République islamique poursuit ses activités balistiques.

Les Européens sont eux-mêmes directement sous pression des Etats-Unis dans ce dossier.

Washington a fixé un ultimatum aux entreprises étrangères pour qu’elles cessent de faire affaire avec l’Iran, une mesure visant principalement les Européens, notamment des entreprises françaises et allemandes.

La venue de M. Netanyahu à Berlin scelle dans le même temps officiellement la fin d’une période diplomatique tendue entre les deux pays, historiquement alliés. Elle avait culminé par une brouille l’an dernier autour de la politique de l’Etat hébreu à l’égard des Palestiniens et des ONG critiques de son action.

Berlin a depuis des semaines multiplié les messages de soutien à Israël lors des bombardements à Gaza ou sur des positions militaires en Syrie.

Par ailleurs, Angela Merkel ne cesse de mettre en garde contre une résurgence de l’antisémitisme de son pays provenant à la fois de l’arrivée de nombreux migrants originaires de pays arabo-musulmans et de l’extrême droite.

Ce week-end, un des leaders du parti d’extrême droite AfD, Alexander Gauland, a qualifié Adolf Hitler et ses atrocités de « pipi de chat » (« fiente d’oiseau » littéralement en allemand) à l’aune de l’histoire millénaire germanique à ses yeux glorieuse.

AFP

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