Netanyahou a gagné en coalisant les « Juifs », mais après

Le bloc de Netanyahu est en route vers la victoire après avoir compté environ 94% des voix : Ra’am passe de justesse, Meretz , Bayit Hayéhoudi et Balad sont éliminés.

Selon les données de vérité et le décompte de plus de quatre millions de voix, le groupe de partisans de Netanyahu est en tête de manière significative. Ra’am franchit le pourcentage de blocage, Meretz , Bayit Hayéhoudi et Balad sont en dessous du pourcentage éliminatoire, à partir de maintenant les données sont quasi complètes, le vote par correspondance concerne principalement les soldats qui votent à droite, en tout cas très peu pour les partis arabes.

En route vers une victoire écrasante : La commission électorale centrale a commencé à publier ce soir (mercredi) les vrais résultats du décompte des voix pour la 25e Knesset. Après avoir compté environ 94% des voix, soit plus de quatre millions d’électeurs, Meretz et Balad sont restés en dehors du pourcentage de blocage. Le bloc Netanyahu s’achemine vers la formation d’un gouvernement avec 65 mandats. Le vote des militaires qui vote par correspondance ne pourra que conforter cette victoire.

Ce n’est pas la victoire de Netanyahou seul, mais ce dernier avait seul la capacité de coaliser avec intelligence et perspicacité cet attelage de plusieurs partis en obligeant entre autres Ben Gvir à s’allier avec Bezalel Smotrich, ce qui était loin d’être acquis au départ. Il a créé une dynamique de groupe, même si en partie, ce fut au détriment du Likoud. Il a joué collectif, là où la gauche a joué individuel. Elle perd d’ailleurs de peu 8 mandats, 4 pour le Meretz, et 4 pour Balad à 15.000 voix près, soit 0.32%.

Mais après l’expérience Bennett-Lapid, la société israélienne a pris conscience du grave danger qu’elle encourait avec une gauche anti-religieuse, cherchant à détricoter le consensus qu’avait mis en place l’ancien parti travailliste de Ben Gourion respectueux de la Torah et cherchant toujours les conseils des grands rabbins d’Israël.

La gauche s’en est prise à la cacherout, au mariage religieux, au respect du shabbat et avait déclaré que, ce qui fut le cœur du Pays d’Israël, à savoir la Judée-Samarie, devait être cédée aux arabes vivant en Israël.

Le monde religieux qui va du juif simple, non pratiquant ou très peu pratiquant, au juif orthodoxe, en passant par le juif traditionaliste, et le militant Juif nationaliste, a pris conscience que la survie même d’Israël en tant que foyer juif, lieu de protection des juifs qui fuient l’antisémitisme était en danger de mort.

Le projet de la gauche israélienne, alliée avec des frères musulmans, cherchait à dissoudre la société juive, en s’en prenant à ses fondements, et en promouvant une société laïque, anti-religieuse, qui glorifie l’homosexualité, la transsexualité, en l’affichant en permanence comme un objectif social à partager, sous peine d’être étiqueté de rétrograde.

Cette vision est, et restera minoritaire. La démographie de la société religieuse est plus performante que celle de la société laïque. D’un côté l’enfant est vu comme une bénédiction, et l’engendrement est un commandement de la Torah, de l’autre, il est vu comme un frein au plaisir, et une contrainte économique et sociale.

Les dynamiques démographiques des uns et des autres vont structurer la société israélienne, et feront que la gauche ne pourra jamais gouverner sans l’apport de la population arabe, si tenté que le projet de société proposé leur convienne.

Pour s’en convaincre, la coalition Bennett Lapid était le mariage de la carpe et du lapin, Bennett venant de la droite religieuse sioniste, allié de Lapid centre gauche antireligieux, avec un parti d’extrême gauche, le Meretz, et un parti arabe lié aux frères musulmans. Le seul point commun, qui ne fait pas un programme de gouvernement : la haine de Netanyahou. Bennett a payé cher sa trahison, puisqu’il s’est enfui de la vie politique, quant à son associée Ayelet Shaked a subi presque courageusement une cuisante défaite. Guidon Saar est parti se réfugier chez Benny Gantz pour survivre, mais lui aussi finira par payer sa trahison par rapport au Likoud.

Le résultat de tout cela est que la gauche israélienne est morte. Le parti travailliste qui avait pour vocation de défendre la classe populaire, avec le Meretz , est le porte-drapeau des petits bobos de Tel-Aviv et Ramat-Aviv, au même titre que Yesh Atid de Lapid. Israël est majoritairement à droite dans les faits, si on agrège Israël Beitenou et Mahané Hamemchala de Benny Gantz soit 65% des voix du corps électorale et 82% du vote Juif. Le futur dirigeant d’Israël risque dans 5 à 10 ans provenir d’un parti religieux. Le monde religieux représente aujourd’hui 33 mandats plus que le Likoud.

Dans 4 ans, c’est-à-dire demain, ce sera la vraie question, que se posera Israël, pour la repousser peut-être aux élections suivantes, mais on n’y échappera pas.

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