n moment particulièrement embarrassant est survenu quand Isaac Herzog et Tzipi Livni ont rencontré le secrétaire britannique des Affaires étrangères Philip Hammond le 16 Juillet lors de sa brève visite en Israël. Herzog et Livni, les dirigeants de la principale faction de l’opposition à la Knesset, le camp sioniste, ont bombardé Hammond d’une salve de plaintes et de questions concernant les différentes zones d’ombres qui subsisteraient selon eux dans l’accord entre l’Iran et les puissances mondiales, ainsi que ses nombreuses lacunes.

Hammond leur a fourni des réponses détaillées. Ensuite, le nom du général Qasem Soleimani a surgi. Soleimani dirige la Force Qods du Corps des gardiens de la révolution iranien, qui opère en dehors de l’Iran

Un moment particulièrement embarrassant est survenu quand Isaac Herzog et Tzipi Livni ont rencontré le secrétaire britannique des Affaires étrangères Philip Hammond le 16 Juillet lors de sa brève visite en Israël. Herzog et Livni, les dirigeants de la principale faction de l’opposition à la Knesset, le camp sioniste, ont bombardé Hammond d’une salve de plaintes et de questions concernant les différentes zones d’ombres qui subsisteraient selon eux dans l’accord entre l’Iran et les puissances mondiales, ainsi que ses nombreuses lacunes.

Israël considère la Force Qods comme le principal vecteur dont l’Iran dispose pour propager la terreur. Herzog a demandé comment il était possible que dans l’accord final, les puissances mondiales n’aient pas retiré Soleimani de la liste de 32 Iraniens, libérés de restrictions de mouvements à l’international. Inclure le nom de Soleimani sur la liste annexée à l’accord en a abasourdi plus d’un en Israël.

Hammond a dit qu’il ne s’agissait pas du même Soleimani. Herzog et Livni n’en croyaient pas leurs oreilles. Le secrétaire britannique des Affaires étrangères ne savait-il pas que l’accord qu’il avait signé avec l’Iran comprenait aussi les termes de la levée des sanctions concernaient aussi le commandant de la Force Qods? Lors de la conférence de presse qui a suivi la signature de l’accord nucléaire à Vienne le Juillet 14, le secrétaire d’État John Kerry a ignoré la même question, tandis que le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif maintenait qu’il ne s’agissait pas du même Soleimani.

Selon Herzog, la question posée aux Américains a révélé qu’il s’agit bien du même Soleimani. Les responsables américains ont fait valoir pour leur défense que si Soleimani était retiré de la liste de sanctions internationales maintenues, son nom demeure sur toutes les autres listes noires américaines. Israël, cependant, n’a pas été rassuré par cette clarification. Pour Israël, le laisser passer de libre circulation accordé à la figure de proue du terrorisme iranien, révèle plus que tout autre chose, la naïveté de l’accord historique entre l’Iran et les puissances du monde, et le danger qu’il représente. Hammond s’est rendu en Israël un jour après qu’il avoir dit, devant les caméras, qu’il supposait qu’Israël « ne voulait pas d’accord du tout avec l’Iran» et que «Israël veut un état permanent de confrontation. » Sa conférence de presse conjointe avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui a suivi, s’est transformée en un duel poli de questions réponses qui illustrent, malgré les sourires et les faux semblants, la mesure de la tension qui règne entre des partis. Israël se trouve, avec la direction du Parti républicain des États-Unis, seul face au monde entier. La conférence de presse avait tout d’une fosse aux lions dans laquelle ils se sont livrés à des échanges saignants devant les caméras. Puis ils se sont promis de poursuivre leur différent en privé, ce qu’il ont fait.

Le refus d’Israël d’entrer dans des pourparlers avec les Etats-Unis pour convenir d’ « une compensation stratégique  » et d’un ensemble de mesures de soutien, s’est vu confirmé cette semaine par un discours de Susan Rice, Conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, qui a concéder que les Américains ont bien fait une proposition dans ce sens à Jérusalem il y a quelques semaines, et qu’elle a été déclinée. Un suivi détaillé a été publié le 15 Juillet dans le quotidien israélien Haaretz. Suite au refus israélien de discuter de la question, l’offre a été faite à nouveau cette semaine par le président américain Barack Obama lui-même lors d’une conversation téléphonique tendue avec Netanyahu suite à la signature de l’accord à Vienne. Une telle tension n’a jamais existé entre ces deux alliés historiques. (Dans ce contexte le nouvel émissaire américain en Israël le dimanche 19 risque à nouveau de faire choux blanc.NDLR)

Dans l’établissement de la défense israélienne, beaucoup sont d’avis qu’Israël devrait accepter l’offre des États-Unis, et de cesser la lutte sans merci que se livrent Netanyahou et Obama sur la place publique et qu’il faudrait commencer à se préparer « au jour d’après. » L’avis en vigueur au sein des Forces de défense israéliennes (IDF) et d’autres agences de sécurité en Israël est que l’accord nucléaire en lui-même n’est pas si terrible et qu’il ne fait, en fait, que repousser la nucléarisation de l’Iran à 10 ou 15 ans, plus tard au moins.

Le problème de l’accord réside ailleurs et notamment en ce qu’il fait de l’Iran la solution et pas le problème. Selon la déclaration d’un haut responsable militaire parlant sous couvert d’anonymat, la levée des sanctions aura pour conséquence qu’une partie des milliards de dollars qui seront injectés en l’Iran, iront directement renflouer les tentaculaires cellules terroristes de l’Iran. Selon ce fonctionnaire, au cours de cette dernière décennie, l’Iran a progressivement réduit son soutien annuel au Hezbollah. Au cours des cinq dernières années ce soutien a été réduit de 10-15% par an. Le fonctionnaire a déclaré qu’à partir de maintenant, des milliards vont commencer à circuler dans les mains des terroristes iranien actifs dans le monde entier, avec une différence importante : une nouvelle légitimité. En fait, il a été donné à l’Iran un permis de tuer. L’armée israélienne estime que le coût de cette décision retombera sur tous les anciens alliés des États-Unis dans la région et, finalement, sur Israël lui-même. Compte tenu de cet état de fait, l’armée israélienne serait heureux de passer sur ce différend avec les États-Unis pour aborder des questions plus pratiques sur le terrain et de le traduire en augmentation significative de l’aide des États-Unis, et de la coopération stratégique àn tous les niveaux. Compte tenu de l’insistance de Netanyahu à ne pas négocier ces compensations avec les États-Unis, l’armée israélienne a commencé à discuter discrètement des possibilités d’en jeter les bases. Un haut fonctionnaire à la défense a déclaré sous couvert d’anonymat, suite à un débat à huit clos sur le sujet : « beaucoup de choses pourraient être faites dans le domaine de la défense et la sécurité, grâce à une augmentation de l’aide militaire annuelle sur une décennie ; depuis la levée du gel sur des armes de pointe qu’Israël n’a pas encore reçues, l’ancrage et l’approfondissement de la coopération en matière de renseignement, et la ratification de l’appui des États-Unis balayant d’Israël sur le front diplomatique « . La mise en place d’une stratégie de défense coordonnée et communément orchestrée entre Israël et les Américains, devrait être mise en place avec surtout une liste longue et détaillée de scénarios sur le mode « quoi faire si », devraient être examinée. À la lumière de la nouvelle situation de nombreuses questions ont été soulevées: qu’est-ce qui serait considéré comme une violation iranienne de l’accord final ? Qu’est-ce qu’ Israël serait en mesure de faire si violation il y avait? Dans quelles circonstances Israël pourrait-il agir sous couvert de légitime défense?

A ce stade, comme mentionné précédemment, Netanyahu ne veut rien entendre de tel. Derrière les portes closes de son bureau, le premier ministre dit qu’il n’a pas l’intention d’accepter une quelconque récompense en échange de cet accord, et qu’il n’y a pas de compensation – en argent ou en nature – qui pourrait empêcher l’Iran de devenir un état du seuil. Netanyahu rejette avec mépris les critiques qui lui sont adressées dans l’arène politique israélienne et fait valoir qu’Israël était très actif dans les négociations, l’élaboration des sanctions et à lutté ferme pour mettre le dossier nucléaire iranien au sommet de l’agenda politique international. Il dit qu’il ne regrette pas une seule des positions qu’il a prises ni des activités qu’il a entreprises ces derniers mois.

Le 16 Juillet dernier, lors d’un briefing pour les journalistes israéliens, Wendy Sherman, la sous-secrétaire d’État de l’administration américaine en charge du dossier nucléaires iranien dans les négociations, a avoué avoir soutenu les revendications de Netanyahu et que l’aide d’Israël durant les négociations avait été crucial pour sa réussite. Sherman se référait principalement aux experts israéliens qui ont contribué à atteindre les parties de l’accord concernant le réacteur à eau lourde à Arak et l’arrêt du traitement du plutonium. Netanyahu était impressionné par ses compliments. Pour l’heure il peaufine ses dernières cartouches qu’il réserve dans la bataille du Capitol qu’il va livrer.

Ben Caspit traction JForum

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