En 1994, Israéliens et Palestiniens signent le Protocole de Paris, par la suite intégré aux accords d’Oslo pour la paix. L’accord régit les relations économiques et instaure une union douanière entre Israël et les territoires palestiniens.

Israël contrôlant les frontières, Israël prélève la TVA et les droits de douane sur les produits importés par les Palestiniens. Il doit les reverser régulièrement à l’Autorité palestinienne.

Ces taxes constituent la plus importante source de revenus de l’Autorité, selon certaines évaluations environ 70% de ses recettes. L’économie palestinienne est un nain qui se tient sur les épaules d’Israël, à  la moindre secousse de la base, l’ensemble de l’édifice est ébranlé. L’économie palestinienne repose effectivement lourdement sur sa relation avec Israël.

Cinquante-neuf pour cent de l’importation palestinienne provient d’Israël et 81 % des exportations palestiniennes vont vers l’État d’Israël,selon un observatoire économique.

Cette dépendance est à double tranchant, car si Israël constitue un poumon économique pour l’Autorité palestinienne, en retour Abbas et ses forces de sécurité coopèrent avec Israël dans la lutte anti-terroriste.

L’accord a fonctionné pendant un certain temps avec quelques soubresauts mais il a tenu la route.

Le ministère des Finances israélien collecterait environ 700 millions de shekels (170 millions d’euros) de taxes chaque mois sur les importations palestiniennes et déduirait de cette somme 100 millions de shekels (24 millions d’euros) pour financer certains services délivrés aux Palestiniens.

Le Protocole était censé être provisoire, tout comme le processus de paix défini comme intérimaire. Avec l’enlisement du processus, le Protocole est  demeuré malgré tout en vigueur et l’économie palestinienne reste sous la dépendance israélienne.

Toutefois cet équilibre fragile a subi un assaut en vertu d’une loi votée en 2018, qui permet à Israël de geler le reversement des taxes dues aux Palestiniens à hauteur des allocations que ceux-ci versent aux auteurs des attaques anti-israéliennes.

Le gouvernement de Benjamin Netanyahu avait décidé de geler 138 millions de dollars (122 millions d’euros) destinés à l’Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas du fait que l’AP verse en retour des allocations aux familles des Palestiniens tués dans le cadre du conflit ou détenus par Israël, en fonction des peines qui leur ont été infligées.

Ces prisonniers sont largement considérés par les Palestiniens comme des héros de la lutte contre l’occupation israélienne. Le président Abbas justifie le soutien aux familles des prisonniers et des « martyrs » comme « un devoir national ». Ce qui heurte gravement la sensibilité des familles israéliennes des victimes du terrorisme palestinien, qui voient dans ces versements un encouragement évident au terrorisme.

Les terroristes et leurs familles gagnent clairement leur vie en assassinant des israéliens avec l’espoir que le jour viendra de leur libération en cas d’échange de prisonniers.

Les terroristes libérés des prisons israéliennes pourront alors sortir avec un pécule qui pour certains, les plus meurtriers d’entre eux, représenterait des sommes non négligeables.

La directrice de l’ONG palestinienne Addameer pour les prisonniers indique que cet argent constitue « une assurance sociale pour garantir leur subsistance ». Plus de 5.000 Palestiniens sont détenus en Israël selon Addameer.

Le montant de ces aides aux terroristes n’a jamais été divulgué par l’Autorité. Un des députés israéliens à l’origine de la loi de 2018 a estimé qu’elles s’élevaient à 1,2 milliard de shekels l’an dernier soit (290 millions d’euros).

Cependant Abbas n’avait  pas voulu céder, au contraire, il s’est fait un point d’honneur à déclarer soit Israël reverse l’intégralité des taxes, soit l’Autorité palestinienne n’acceptera aucun reversement.

L’autorité palestinienne comptait voir des pays arabes compenser le manque à gagner.

Le relais financier n’a pas eu lieu et à celà s’ajoute une baisse drastique de l’aide étrangère directement versée au budget de l’Autorité,elle est passée en cinq ans de 10% du PIB à seulement 3,5% .

En 2018, les États-Unis ont coupé des centaines de millions de dollars d’aide aux Palestiniens. L’Autorité palestinienne avait  été forcée d’imposer des mesures d’austérité en coupant de près de moitié le versement des salaires de ses employés. Ces mesures ont porté un coup dur à une économie déjà minée par un chômage avoisinant 30 % dans les Territoires palestiniens.

Selon les données de la Banque mondiale,Hussein al-Cheikh a indiqué que l’Autorité palestinienne et Israël avaient accepté d’examiner la question des allocations versées par Ramallah.C’est un pas en avant vers la résolution de la crise, mais la crise n’est pas finie.

Les deux parties ont cependant accepté l’idée de ne pas être d’accord sur la question du salaire des prisonniers et des familles des terroristes palestiniens.Deux responsables palestiniens, qui se sont exprimés sous couvert d’anonymat, ont déclaré qu’Israël continuera à retenir 42 millions de shekels par mois, équivalant à la somme versée par l’AP  aux Fonds pour les Martyrs.

Le mois dernier, dans un discours à l’Assemblée générale des Nations Unies, Abbas a juré  continuer à verser des salaires aux familles des prisonniers sécuritaires palestiniens et aux familles de terroristes tués.

Toutefois, en coulisse il s’avère que totalement acculé par un déficit financier très  alarmant, Mahmoud Abbas  a cédé et accepté de percevoir les sommes retournées par Israël amputées de l’aide palestinienne aux terroristes.

La Banque mondiale a qualifié  »d’intenable » la situation économique dans les Territoires palestiniens.

Les responsables sécuritaires israéliens s’inquiétent de l’impact d’un effondrement économique palestinien et des conséquences sécuritaires possibles sur la stabilité de la Judée Samarie.

La Treizième chaîne israélienne a fait savoir également qu’ Israël envisagerait d’autres mesures économiques pour apaiser la situation en Judée Samarie.

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Jg

Lâcher tant d argent en même tant alors que Macron aurait pu compléter le manque a gagner !

Marc A

C’est amusant de voir que le meilleur moyen de s’en prendre aux terroristes, c’est de leur couper les vivres.