L'industriel allemand Oskar Schindler arrive à l'aéroport de Jérusalem, où il est honoré pour avoir sauvé plus de 1000 juifs pendant la Deuxième Guerre Mondiale. (Crédit : Keystone/Getty Images via JTA)
Une fondation tchèque cherche à préserver et restaurer l’usine où Oskar Schindler a sauvé 1 200 juifs des nazis, mais l’initiative a affronté une certaine opposition des habitants, dont beaucoup ont une opinion bien moins positive de l’industriel.

Jaroslav Novak, écrivain local, a mis en place la Fondation mémorielle pour la dotation Oskar Schindler pour se battre pour l’établissement d’un musée sur les lieux de l’usine abandonnée dans le village de Brněnec, en Bohème.

Bien que la fondation de Novak possède à présent le site historique, il manque des financements pour mener à bien son projet. Il espère que l’Union européenne et des organisations juives se joindront à lui pour l’aider.

« C’est le seul camp de concentration nazi en République tchèque qui est toujours dans le bâtiment d’origine, a-t-il déclaré au Guardian. Vous ne pouvez pas permettre à cela et à toute l’histoire de Schindler de disparaître. Je me bats pour cela depuis 20 ans. »

La partie basse de l’usine de Schindler près d’un bâtiment démoli du 19e siècle. (Crédit : Eva Munk/JTA)
La partie basse de l’usine de Schindler près d’un bâtiment démoli du 19e siècle. (Crédit : Eva Munk/JTA)

Schindler était un industriel membre du parti nazi qui a sauvé des juifs en les employant dans son usine pendant la Seconde Guerre mondiale.

A l’hiver 1944, alors que la guerre approchait de sa fin et que les nazis se précipitaient pour détruire les camps de concentration et les prisonniers, Schindler a fait venir quelque 1 200 juifs de son usine d’émail à Cracovie, où ils faisaient face à une mort quasi certaine à Auschwitz, à Brněnec.

Il est largement perçu comme un héros (notamment grâce au film réalisé en 1994 par Steven Spielberg, « La liste de Schindler », basé sur le romain du même nom publié en 1982 par Thomas Keneally), et a été reconnu par Israël comme Juste parmi les Nations en 1993, le plus haut honneur attribué aux individus non juifs qui ont courageusement sauvé des vies juives pendant l’Holocauste.

Liam Neeson interprète Oskar Schindler dans « La liste de Schindler », film sorti en 1993. (Crédit : capture d’écran)
Liam Neeson interprète Oskar Schindler dans « La liste de Schindler », film sorti en 1993. (Crédit : capture d’écran)

Mais en République tchèque, certains perçoivent Schindler d’une toute autre manière.

Beaucoup de locaux se rappellent essentiellement de l’entrepreneur pour son espionnage pour l’Allemagne nazie avant la guerre. Schindler était un Tchécoslovaque né dans les Sudètes séparatistes avant leur annexion par l’Allemagne. D’autres se rappellent d’un joueur alcoolique et coureur de jupons.

Jitka Gruntova, ancienne députée communiste, a décrit Schindler comme «un traître et un criminel de guerre» dans un livre.

Gruntova a également affirmé que le travail de Schindler pour sauver des juifs était une «légende fabriquée» et que tous les témoignages en sa faveur étaient faux.

« Je n’ai trouvé aucune preuve de Schindler sauvant des prisonniers, a-t-elle déclaré au Guardian. J’en ai conclu qu’il ne sauvait que lui-même, principalement en écrivant un synopsis post-guerre de ses activités présumées. Je ne doute pas qu’il existe certains témoignages en sa faveur mais ils proviennent, autant que je sache, de personnes qui appartenaient à son cercle proche. »

Un portrait d’Oskar Schindler au musée mémorial de l’Holocauste de Yad Vashem, à Jérusalem, le 4 mars 2015. (Crédit : AFP/Gali Tibbon)
Un portrait d’Oskar Schindler au musée mémorial de l’Holocauste de Yad Vashem, à Jérusalem, le 4 mars 2015. (Crédit : AFP/Gali Tibbon)

L’historien Radoslav Fikejz a répondu au quotidien britannique que « oui, Schindler était un nazi, un criminel de guerre et un espion. Mais j’ai rencontré 150 juifs qui étaient sur sa liste et étaient dans le camp de Brněnec, et ils disent que ce qui est important, c’est qu’ils soient vivants. »

Les bâtiments de Schindler ont été utilisés pour la dernière fois par une entreprise appelée Vitka, qui était autrefois un florissant fabricant textile. Mais après la faillite de Vitka en 2004, une série de corporations a vendu ses machines au prix du fer et a dépouillé le bâtiment de toute sa valeur.

Novak a déclaré qu’il espérait persuader le ministère tchèque de la Culture de juger le site digne de protection, après avoir sécurisé des financements des autorités locales.

« Notre objectif principal est de restaurer le bâtiment et ses environs pour la ramener à son état historique, comprenant les tours de guet et l’hôpital », a déclaré Novak au Pravo.

Il a estimé que la restauration coûterait environ 5,5 millions de dollars.

« L’argent n’est pas encore là », a-t-il déclaré, mais il a ajouté avec espoir que « cela ne veut pas dire qu’il ne le sera pas. »

The Times of Israël 

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