Forensic inspectors examine the site of an explosion at the headquarters of the Lebanese Blom Bank in Beirut, Lebanon June 12, 2016. REUTERS/Mohamed Azakir

Le Hezbollah fait sauter les banques qui le sanctionnent.

La Confrontation entre le Hezbollah et les banques est « quasiment inévitable », avait averti l’agence iranienne Fars.

Fars News avertit que le Hezbollah pourrait préparer « des représailles inattendues » contre les banques libanaises qui continuent de se conformer aux sanctions américaines.

 

BEYROUTH – Une agence de presse iranienne a mis en garde les banques libanaises en disant qu’elles risquent de déchaîner la colère du Hezbollah, si elles continuent à se conformer aux sanctions imposées par les Etats-Unis contre le parti et son « environnement d’incubation » dans la communauté chiite libanaise.

Ce reportage très édifiant, intitulé : « L’agression financière contre le Hezbollah : l’Armée bancaire de Lahhad », en faisant référence à l’Armée du sud-Liban, la force supplétive de Jérusalem, au cours de la présence sécuritaire d’Israël dans la zone de sécurité du Sud-Liban, a été publié quelques heures avant qu’une bombe ne détonnez à l’extérieur d’une banque dans le centre de Beyrouth, dimanche.

« Dans ne cadre des lois relatives aux sanctions américaines contre le Hezbollah… et après la confrontation financière qui s’est transférée de la scène internationale à la sphère libanaise… la confrontation entre le Hezbollah et les banques est devenu presque inévitable », écrit Fars News, l’agence semi-officielle d’Iran dans son article très inhabituel.

Il critique très durement les institutions financières à la suite de la récente fermeture d’approximativement 100 comptes en lien avec le Hezbollah, en disant que « certains d’entre eux, dirigés par le Gouverneur de la Banque Centrale Riad Salameh, insistent pour offrir plus qu’un intérêt de pure forme à la loi américaine ».

« Il y a ceux qui cherchent à faire plonger les banques en confrontation directe avec le Hezbollah », affirme l’article.

Selon Fars News, le Hezbollah considère le gel des comptes  comme une confrontation, non seulement avec le parti lui-même, mais avec son environnement d’incubation », en faisant référence à la communauté chiite au Liban ».

Le reportage cite un « proche associé » du Hezbollah disant qu’alors que le Hezbollah « comprend la situation des banques au Liban » et les inquiétudes des banquiers du pays, il veut que les sanctions ne touchent exclusivement que le Hezbollah et pas les Chiites du pays, sinon le parti lancera une « réaction inattendue ».

Le reportage met garde du fait que le Hezbollah pourrait prendre un certain nombre de mesures : cela pourrait comprendre le boycott des banques, exiger qu’elles fermement leurs succursales dans les zones du pays où le Hezbollah s’attire un certain soutien populaire, c’est-à-dire les faubourgs du sud de Beyrouth, la Vallée de la Beqaa et le Sud-Liban.

Bien que l’article soulève la possibilité que le Hezbollah prenne des mesures « légales » dans son bras de fer avec les banques et le « Gouvernement de la Banque Centrale en particulier », il menace encore que le Hezbollah serait également prêt à entreprendre un « nouveau 7 mai », faisant référence à la prise de Beyrouth par la force paramilitaire du Hezbollah, en 2008, à la suite de la décision du cabinet , à l’époque, de démanteler le réseaux des télécommunications du parti Hezbollah.

« Certaines personnes se trompent complètement quand elles pensent que, puisque le Hezbollah est occupé en Syrie, il va se précipiter pour calmer la situation aux dépends de son propre peuple (communauté chiite) », affirme Fars News, en ajoutant que les décisions du parti au cours des événements de mai 2008 visaient uniquement à se protéger et à protéger la communauté qui dépend de lui.

« La crise aujourd’hui exige la prudence des banques… sinon nous nous retrouverons, à la fin, face à un nouveau 7 mai ».

Fars News avertit aussi de conséquences politiques plus vastes de cette épreuve de force qui couve entre les banques libanaises et le Hezbollah, en disant qu’un effondrement potentiel du secteur bancaire « laisserait nombre de complices de la campagne américaine contre la communauté chiite au Liban, y compris les Sunnites et les Chrétiens qui soutiennent Washington, connaître le même sort que les complices d’Israël ».

« L’effondrement du secteur bancaire signifie que ces banques et ceux qui y sont en charge feront partie de l’avant-garde des perdants (losers) ».

Fars News a publié son reportage  moins de 12 h avant l’explosion qui a frappé l’agence de la Banque Blom dans le quartier de Verdun à Beyrouth. Le Ministre de l’Intérieur Nohad Machnouk a déclaré que l’explosion « a clairement pris pour cible » la Banque, alors que le chef de cette vaste institution financière a démenti que sa banque ait pu faire l’objet d’une frappe à cause des actions qu’elle a entrepris contre un « certain groupe » dans le pays, une référence implicite au conflit croissant concernant la mise en œuvre des sanctions contre le Hezbollah.

Mercredi, le Gouverneur de la Banque Centrale Riad Salameh a déclaré à CNBC que cent comptes liés au Hezbollah ont été clôturés dans le pays, déclenchant une riposte colérique de la part du bloc parlementaire du Hezbollah, un peu plus tard dans la même journée, qui a affirmé que la politique monétaire du Liban a perdu sa souveraineté ».

Une loi américaine votée le 15 décembre 2015 requiert, une fois encore, les sanctions les plus strictes contre le Hezbollah autant que contre tout individu ou organisation lui appartenant et toute institution financière n’importe où dans le monde, qui « facilite notoirement la moindre transaction » avec le Hezbollah.

En réponse, la Banque Centrale Libanaise a diffusé la circulaire n°137, le 3 mai, appelant les banques libanaises à se conformer à la législation américaine ; des actions ont déjà été prises par les banques contre de nombreux responsables du Hezbollah.

Le train de sanctions et l’adhésion des secteurs bancaires libanais à cette loi ont enragé le Hezbollah. Un des ministres du parti au gouvernement, Hussein al-Hajj Hassan, a déclaré, lors d’une session du cabinet à la mi-mai que ces sanctions « transgressent toutes les lignes rouges » et qu’elles représentent une part dans cette « guerre d’élimination ».

Cependant, le 18 mai, le Hezbollah a fait l’éloge d’une directive envoyée par Salameh, qui appelait les banques à se consulter avec la Banque Centrale avant de clôturer des comptes ».

Albin Szakola (@AlbinSzakola) rédacteur en chef de Now Lebanon, a écrit cet article. Amin Nasr a traduit les sources arabophones.

Lebanon’s Central Bank. (AFP/Ramzi Haidar)

Publié le : 13/06/2016 02:12 PM

now.mmedia.me

Adatation : Marc Brzustowski

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires