L’intérêt britannique à la visite du Prince William en Israël
Alors que la Grande-Bretagne cherche sa place dans le monde, après la décision de quitter l’UE, elle utilise des outils de «soft power», comme le Prince William et le reste de la famille royale, pour renforcer les liens avec d’autres pays. La superpuissance high-tech Israël se trouve parmi eux.

La visite du Prince William en Israël est élégamment, royalement en retard de plusieurs décennies. Enfin, le groupe régulier des opposants au seinb du Foreign Office britannique a été défait et, grâce au gouvernement du Premier ministre Theresa May, Israël reçoit une visite officielle d’un membre de la famille la plus connue au monde. C’est un geste important – même s’il est tardif – pour marquer le 70ème anniversaire de l’indépendance d’Israël.

La famille royale elle-même ne peut pas décider où aller lors de ses visites officielles internationales, et donc la visite du duc de Cambridge est, à la base, une décision diplomatique prise par le gouvernement britannique. Et pourtant, la famille royale souligne un principe qui disparaît souvent de notre discours public: le soft power.

Le terme «soft power» a été inventé par le chercheur Joseph Nye, et son but est, en termes simples, de mettre en évidence l’influence d’un pays qui n’est pas obtenue par la force. Elle n’est pas, non plus, obtenue par des exigences économiques, des sanctions, une menace militaire ou une menace en général – mais par son pouvoir de persuasion. En termes simples, la puissance douce est le pouvoir de ce gosse à l’école dont tout le monde veut être l’ami.

Prince William à la plage de Frishman (Photo: Reuters)

Le Prince William à la plage de Frishman (Photo: Reuters)

La langue anglaise, la famille royale britannique, la tradition impérialiste, l’idée du Commonwealth, la musique britannique comme les Beatles, tout cela fait partie de la puissance douce (soft power) que possède la Grande-Bretagne. Le Royaume-Uni arrive en deuxième position après la France dans le classement mondial du soft power, et il s’efforce de l’alimenter davantage.

Et il n’y a rien qui illustre mieux la puissance douce que la monarchie, dont le but est symbolique, apparemment dépourvu de toute autorité, et cherchant à éviter tout type de conflit politique.

Prince William avec des joueurs de beach-volley à la plage de Frishman (Photo: GettyImages)

LePrince William avec des joueurs de beach-volley à la plage de Frishman (Photo: GettyImages)

 

En termes politiques, c’est vrai : le Prince William, comme le reste de la famille, est une pièce d’échecs utilisée pour atteindre les objectifs stratégiques fixés par le gouvernement britannique. Plus concrètement, la Maison de Windsor a une énorme importance économique ; La Grande-Bretagne fait des milliards de livres par an grâce à la marque de la monarchie et le fait que c’est une attraction touristique. Si les Britanniques estimaient que leurs monarques ne contribuaient pas au pays, en termes économiques aussi, ils se seraient depuis longtemps transformés en république.

Prince William lors d'un événement de football avec des enfants juifs et arabes (Photo: EPA)

Le Prince William lors d’un événement de football avec des enfants juifs et arabes (Photo: EPA)

 

Mais il y a une forte signification symbolique ici – qui s’exerce, en vertu de la continuité de la monarchie dans les îles britanniques depuis l’époque de Guillaume le Conquérant. L’une des plus grandes erreurs commises par les élites en Occident est le mépris qu’elles portent envers les symboles qui créent du sens et de l’identité. À l’ère de la mondialisation, la monarchie britannique est néanmoins plus populaire que jamais ; peut-être parce que les gens ont besoin de s’ancrer dans la tradition à mesure que le monde devient plus rapide et changeant.

Le prince William rencontre le président Rivlin

Le prince William rencontre le président Rivlin

 

La visite du Prince William en Israël a aussi un aspect tout à fait pratique : la Grande-Bretagne a besoin de tous ses alliés possibles, maintenant. Contrairement à l’élite politique de gauche et de droite, le public britannique a décidé de quitter l’Union européenne. Cette décision creuse le fossé entre les Britanniques et l’Europe continentale, un fossé qui existe depuis de nombreuses années.

Le Prince William visite Yad Vashem (Photo: Palais de Kensington)

Le Prince William visite Yad Vashem (Photo: Palais de Kensington)

 

Le sentiment d’isolement des Britanniques est de plus en plus grand, car lorsqu’ils se tournent vers leur grand partenaire de l’autre côté de l’océan Atlantique, les États-Unis, ils rencontrent le président Donald Trump. Selon les rumeurs, la relation entre le Premier ministre britannique et Trump est pire que celle entre la chancelière allemande Merkel et Trump.

Prince William à la plage de Frishman (Photo: GettyImages)

Le Prince William à la plage de Frishman (Photo: GettyImages)

 

La Grande-Bretagne a abandonné l’Europe et fait face à une Amérique isolationniste, qui est éloignée des principes fondamentaux du Royaume-Uni. Dans une telle situation, la Grande-Bretagne doit renforcer ses relations avec les pays lointains. Spécifiquement en Asie de l’Est – le centre de la prospérité mondiale – mais Israël, avec son industrie florissante dans les hautes technologies, fait aussi partie de la nouvelle carte économique mondiale, à laquelle la Grande-Bretagne a désespérément besoin de se connecter.

Prince William à l'ambassade britannique (Photo: EPA)

Le Prince William à l’ambassade britannique (Photo: EPA)

 

Son départ de l’Union européenne laisse la Grande-Bretagne affaiblie, contestée et en quête de sa place dans le monde. En fait, elle cherche aussi à « Réunir le Royaume» au Royaume-Uni, car l’Ecosse n’est pas trop contente du divorce de l’UE, qui lui a été imposé. Dans une telle situation, les missions diplomatiques britanniques sont plus importantes que jamais, et la famille royale n’est qu’un instrument de plus dans la boîte à outils plutôt rétrécie dont les Britanniques disposent en 2018.

ynetnews.com

Adaptation : Marc Brzustowski

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

6 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Guidon

En tant qu’ami d’Israël et parce qu’il y a de bonnes relations entre les deux pays Boris Johnson veut réunir une conférence arabo-europeenne pour imposer les lignes rouges arabes face a Israël et aux Etats-Unis. C’est vraiment reconfortant d’avoir de tels amis. La seule question qui me taraude maintenant l’esprit c’est que veulent nos ennemis par rapport a ses positions ?

Trender

C’est vrai que dans le cap palestinien, qu’il voulait visiter, son cortège a reçu des pierres,en Israël au moins, il a bien été reçu, et ça même s’il ne l’avoura jamais , ça peut contribuer, à réduire sa sympathie pour les palestiniens, au moins avec Israël, il reste dans le monde civilisé…lol

Rosa SAHSAN

Aucun intérêt avec la visite de ce type en Israël. C’est exactement ce que j’ai écrit sur un autre site. Le William croit encore que nous sommes encore sous mandat britannique.
De plus il a tenu devant Abbas des propos très ambigus par rapport à Israël et Jérusalem.
ROSA

stevenl

Toute l’ Europe est en decadence. Elle a le culot de se batter contre ses deux meilleurs allies: USA et Israel!!!

[…] Alors que la Grande-Bretagne cherche sa place dans le monde, après la décision de quitter l’UE, elle utilise des outils de «soft power», comme le Prince William et le reste de la famille royale, pour renforcer les liens avec d’autres pays. La superpuissance high-tech Israël se trouve parmi eux.Lire la suite sur jforum.fr […]

deborah amable ohayon

on attendait quoi…..de la premiere visite d un membre de la couronne anglaise visite informelle et voila un effrayant DERAPAGE ……le mandat britanique est termine depuis longtemps pas pour le royaume uni qui nous parle de Jerusalem ….terrictoire occupe il a dit ??? il a 70 ans de retard JERUSALEM CAPITALE D ISRAEL hier les grands USA deplace leur ambassade et d autres suivent le President Donald TRUMP …..IL N EST PAS INFORME ON VA PAS SYMPATHISER on n est plus dans le conte de fee des princes et des princesses