Lettre ouverte à monsieur Serge Moati

 

   A l’occasion de la naissance de votre nouveau documentaire : Il était une fois Israel, permettez-moi de m’adresser à vous, fraternellement. Par Yehouda Djaoui

Monsieur Moati, comme vous, je suis né à Tunis, j’ai été au Lycée Carnot puis je suis venu en France où j’ai reçu un enseignement républicain. Bien que reconnaissant à la France qui a formé notre personnalité, nous sommes aussi, tous les deux imprégnés de notre identité juive, celle d’un juif sépharade ouvert et attentif à l’autre.

Cependant, alors que vous continuez à vivre en exil, j’ai décidé, il y a trois décennies de venir vivre en Israel, car j’ai voulu que mes enfants et petits-enfants retrouvent leur pays d’origine, le pays de nos ancêtres et celui de notre avenir.

Pour vous, la laïcité demeure l’idéal, celui d’un homme attaché au siècle des Lumières. L’idée qu’un dieu s’insinuerait dans les affaires des hommes vous est intolérable, bien que vous vous disiez croyant et attaché à Israël.

En venant en Israël, j’ai eu le bonheur d’étudier les textes hébraïques avec des sages de la Thora qui m’ont appris l’universalité du judaïsme bien au-delà de la spécificité de son message. Pour moi, l’étude de la Thora n’est pas une aliénation à la seule pratique religieuse, mais au contraire, une libération des carcans de la matérialité de l’homme. Je ne confonds pas les signes extérieurs de religiosité et le comportement morale que la Thora exige de l’homme. Je ne confonds pas, non plus, l’habitus avec le message qui transcende l’homme.

Au lieu de puiser dans les ténèbres de la seule raison humaine, je me suis engagé dans le chemin qui mène à la source de l’âme humaine.

Étudiez avec un guide éclairé

Monsieur Moati, je vous engage à étudier avec un guide éclairé, nos sources hébraïques et vous y découvrirez les sentiers qui vous sortiront du labyrinthe de la culture grecque mortifère.

Alors que les religions chrétiennes et islamiques ont débuté avec un fondateur unique, un homme sans doute éclairé, le judaïsme, lui commence par le Créateur de l’homme dans sa plénitude, par Adam et Eve ces êtres primordiaux détenteurs des potentialités de toute l’humanité.

Souvenez-vous, vous comme moi, nous étions réduits à l’esclavage en Egypte, Mitzraim en hébreu ce qui veut dire l’étroitesse. Nous sommes sortis de cette aliénation physique et après des pérégrinations dans le désert, vous comme moi, nous avons reçu la Thora. Cette lumière n’a pas été donnée à un unique privilégié, mais a tout le peuple qui a entendu et vu ces Paroles.

La Thora du Sinaï constitue dès lors la patrie spirituelle de tout juif comme le dit si bien Abraham Livni.  Cette Thora du Sinaï n’est pas une fin mais un moyen d’arriver à la Thora de Sion ; ce qui nécessite la conquête de cette Terre Promise. La finalité de la sortie d’Egypte n’est pas de vivre à titre individuel la Thora dans le désert mais de la vivre ensemble à Sion.

   La Thora du Sinaï n’est qu’a l’état de semence, elle a besoin de germer et de se développer sur la terre d’Israel. La Thora du Sinaï descend du ciel vers la terre, la Thora de Sion est la même Thora lorsqu’elle remonte de la terre vers le ciel.[1]

Monsieur Moati, ne tombez pas dans le piège des Palestiniens

Cher Monsieur Moati, relisez l’épisode des Explorateurs, ces hommes considérables parmi les fils d’Israël qui ont dédaigné le pays de la Promesse et qui ont eu peur d’affronter les difficultés de sa conquête.

Nos textes ne nous pas cachent l’apparition de nombreux ennemis qui sont sur notre chemin, pour retarder notre retour et en s’attaquant lâchement aux traînards.

Monsieur Moati, libre à vous d’être en retard avec l’histoire de votre Peuple, de votre terre et de la Thora de Sion mais, de grâce, ne réduisez pas ce retour à sa dimension politique politicienne, Au lieu d’être amputé de votre droite, retrouvez l’entièreté de votre corps et libérez votre esprit.

Ne tombez pas dans le piège des Palestiniens, ce peuple inventé pour gêner notre retour. Il n‘y a jamais eu de peuple palestinien, jamais de culture palestinienne, jamais de capitale palestinienne. La Palestine était uniquement une province négligée de l’empire ottoman et Jerusalem n’est jamais cité dans le Coran. Souvenez-vous, aussi du jugement du roi Salomon. N’est-ce pas la fausse mère qui préférait voir l’enfant coupé en deux plutôt que le voir revenir à sa véritable mère ?

Monsieur Moati, ne vous trompez pas, nous sommes en guerre avec des ennemis qui préfèrent la mort a la vie. Relisez les écrits de Mahomet et vous verrez que pour l’Islam la paix ne peut se faire qu’après la reddition totale de leurs ennemis ! Transmettez ce message à l’Europe sur la voie de son islamisation.

Monsieur Moati, revoyez votre jugement a la lumière de la réalité sur le terrain et non pas a l’aune de votre humanisme tolérant mais aventureux.

Monsieur Moati, bravo pour votre cri du cœur et votre amour d’Israel mais, hélas l’enfer est pavé de bonnes intentions.

[1] Abraham LIVNI Le retour d’Israel et l’esperance du monde. Editions du Rocher.

Par Yehuda Djaoui

Lettre ouverte à monsieur Serge Moati

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8 Commentaires
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Jean pierre Vion

À l’auteur de cette lettre ouverte : je suis un honnête goy mais j’ai aimé quasiment chaque ligne, chaque argument de votre lettre , je crois que le précieux petit pays d’Israel à besoin de citoyens comme vous assurément mais la France a aussi besoin de bons juifs de cours comme M. Moati . Avec chacun des intellectuels , souvent juifs, nous comprenons à quel point , nous français, avons besoin de leur analyses et reflexions

C. Hamon

Peine perdue, …. L’irrécupérable Serge MOATI, se croit au dessus de toute critique.

A lui seul, c’est un condensé, de Stephane Hessel, Charle Enderlin, Esther Benbassa, Michel Warschawski, Shlomo Sand, Patrick Cohen, Ofer Bronchtein, Marc Levy, Bernard Guetta, Claude Askolovitch, Rony Brauman, Michéle Siboni, Marius Schattner, et Giséle Halimi,…. Réunis !

Bon, cette liste n’est pas exhaustive.

Hervé

Rectification, je voulais écrire « bienpensance »

Hervé

Naturellement, comme tous les Juifs de cour, en particulier ceux qui débitent des sornettes dans les médias TV, sans les nommer Cohen et Moratti, par exemple. Il est de bon ton de suivre la voie de la bien-pensante, même s’ils savent pertinemment que leurs bla-bla-bla peut tuer dés coreligionnaires. Mais le principal c’est de conserver leur boulot dans ces médias TV, tous atteints par la maladie palestinentielle, surtout qu’ils ne sont pas sans ignorer que le nouveau peuple « palestinien » issue de certains pays arabes, a pris son envol en 1967.

Madredios

Sre Moati est un juif de cour qui veut plaire à tout le monde.
Il a trop peur de faire de la peine aux islamo-gaucho-boboistes.

jacques

L’assimilation de ce bouricot,ne saurait effacer son identite partout dans le monde et surtout en France.

JMAD

Kol HaKavod pour la totalité de cette lettre !! Je suggère que tout ce qui figure à l’alinea 4 sur le peuple palestinien soit transmis à nos responsables (?) politiques quelle que soit leur tendance.

Aaron le Rachid

Ce Moati-là n’est plus que la moati* de lui-même

*lire : moitié