Au moins quatre réservoirs de brut étaient toujours en feu, mercredi 6 janvier, dans les deux principaux ports pétroliers de la Libye. Ces incendies, difficilement maîtrisables, sont la conséquence des combats qui font rage entre les gardes des installations pétrolières et le groupe Etat islamique (EI), a indiqué la Compagnie nationale du pétrole (NOC).

Le groupe djihadiste tente depuis le début de la semaine de s’emparer de deux terminaux du golfe de Syrte : celui d’Al-Sedra, le plus grand site de stockage de pétrole en Libye, et celui de Ras Lanouf. Selon un responsable de la direction de la sécurité des sites, les deux ports contiendraient chacun entre 420 000 et 460 000 barils de brut.

Le bilan humain de ces affrontements est lourd. « Nous avons perdu dix de nos hommes depuis le début de l’attaque » de l’EI lundi visant les terminaux, a indiqué à l’Agence France presse un porte-parole des gardes des installations pétrolières posté à al-Sedra.

Instabilité politique

Dans un communiqué publié mardi, la NOC a lancé un « appel à l’aide » :

« Nous appelons tous ceux restés loyaux à la Libye à selever pour sauver ce qui reste avant qu’il ne soit trop tard. »

Le président de la NOC, Mustafa Sanalla, espère « que cette épouvantable violence va faire prendre conscience aux leaders politiques de tous bords des menaces qui nous entourent » et « encourage » ces derniers « à mettrede côté leurs désaccords » pour « s’unir contre notre ennemi commun, pas demain, ni la semaine prochaine, mais maintenant ».

La Libye est en effet en proie au chaos, alors que deux autorités rivales – l’une basée dans l’Est et reconnue par la communauté internationale, l’autre siégeant dans la capitale Tripoli – se disputent le pouvoir. C’est sur l’instabilité politique libyenne qu’a pu prospérer l’Etat islamique dans le pays.

L’ONU s’efforce depuis plusieurs mois de mettre en place un gouvernement d’union nationale. Un accord politique a été signé sous l’égide de l’ONU le 17 décembre au Maroc entre des membres des deux Parlements rivaux et représentants de la société civile libyenne. Prévoyant la formation d’un gouvernement d’entente nationale basé à Tripoli, il doit être entériné avant le 17 janvier par le Parlement.

L’émissaire de l’ONU Martin Kobler a de nouveau souligné la nécessité pour le Parlement libyen reconnu par la communauté internationale, basé dans l’Est, d’approuver rapidement la formation de ce gouvernement, avertissant que tout retard profiterait à l’EI.

Le Monde.fr

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires