Les talibans envoient des armes à la frontière iranienne

Les talibans afghans déplacent des armes vers la frontière iranienne au milieu des tensions sur l’eau

Des affrontements meurtriers ont éclaté la semaine dernière alors que Téhéran insistait sur son quota d’eau de la rivière Helmand.

Les dirigeants talibans afghans ont envoyé du matériel militaire à la frontière avec l’Iran au milieu d’un différend sur le partage de l’eau qui a conduit à un échange de tirs la semaine dernière.

L’Iran a accusé les talibans d’avoir violé un traité de 1973 en retenant l’eau du bassin iranien du Sistan. Les talibans, cependant, ont attribué la réduction du débit aux sécheresses consécutives dans la région.

Faisant référence aux tirs entre les forces iraniennes et les talibans le 27 mai sur le débit de l’eau de la rivière Helmand, Admad, un habitant qui n’a pas souhaité révéler son nom complet a déclaré au National : « Une caravane de matériel militaire a été déplacée vers Islam Qala la semaine dernière après les affrontements dans la province de Nimruz ».

Plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montraient un important convoi de véhicules blindés, ainsi que des armes lourdes abandonnées par les forces américaines qui se retiraient, se déplaçant à travers les provinces. Les médias locaux ont également rapporté que les talibans avaient ordonné le retrait des camions-citernes des zones frontalières d’Islam Qala et de Dogharon.

De nombreux véhicules militaires étaient en mauvais état, a déclaré Ahmad, « Certains de ces rangers et chars étaient rouillés par endroits, certains endommagés. C’étaient tous des véhicules utilisés par l’armée afghane et les Américains », « Certains des membres talibans étaient assis sur les chars et prenaient des vidéos avec leurs téléphones. D’autres applaudissaient et chantaient. C’était de la folie complète. J’étais terrifié », a-t-il déclaré.

La posture de guerre entre les deux régimes sanctionnés par l’Occident a fait craindre un autre conflit dans la région ravagée par la guerre. Les talibans font preuve d’un niveau d’incompétence diplomatique dans la gestion des affaires internationales de leur régime

« Ils échouent complètement à utiliser les mécanismes existants et, surtout, échouent à engager les diplomates iraniens à Kaboul qui sont profondément liés au CGRI à Téhéran et ont une histoire de relations avec les factions talibanes », a-t-il déclaré, faisant référence au Révolutionnaire islamique d’Iran. Corps de garde.

M. Jamal a déclaré qu’il existait un certain nombre de mécanismes pour résoudre les différends entre les deux pays, notamment des commissaires aux frontières et un traité de gestion des frontières vieux de 60 ans « qui, malgré son âge, a été utilisé efficacement pour prévenir les escarmouches frontalières et les guerres à part entière. ”.

Cependant, certains analystes de la sécurité pensent que le renforcement pourrait simplement être pour l’optique. « Ma lecture est que les talibans déplacent des équipements militaires vers la frontière davantage pour soutenir la bataille de mots qui se déroule actuellement entre eux et divers responsables du gouvernement iranien », a déclaré Jonathan Schroden, directeur de CNA, une organisation de recherche et d’analyse.

« Les talibans ont une longue histoire de leadership avec le récit et d’utilisation d’activités de type militaire pour soutenir ce récit, et cela me semble plus ou moins similaire », a-t-il déclaré.

Bien que les talibans fléchissent leurs « armes héritées », ils n’ont peut-être pas l’avantage militaire sur l’Iran qu’ils perçoivent, a déclaré M. Jamal. « Le matériel militaire dont ils ont hérité les met en position d’infliger des dommages importants à l’Iran s’il est utilisé correctement. Cependant, il est difficile de voir comment les talibans auraient un avantage matériel appréciable sur l’Iran dans une guerre conventionnelle », a-t-il déclaré.

M. Schroden a accepté. « Les talibans doivent reconnaître que l’Iran dispose d’avions militaires, de drones et d’armes antiblindés, et que les talibans n’ont aucun moyen de contrer ces capacités », a-t-il déclaré. « Le moyen le plus sûr pour les talibans de perdre la dispute dans laquelle ils se trouvent actuellement avec l’Iran serait d’aggraver la situation militairement », a-t-il ajouté.

Alors que les talibans n’ont pas commenté le renforcement militaire de la frontière occidentale, leur ministère des Finances a nié la fermeture des frontières commerciales. « Nous rejetons les fausses informations publiées à cet égard et souhaitons mentionner que la douane Islam Qala de Herat fonctionne normalement et fournit les services nécessaires », a déclaré mercredi un responsable aux médias locaux.

Cependant, M. Jamal a fait valoir que les véritables dommages seraient causés à la vie des personnes qui connaissent déjà des crises humanitaires sans précédent. « Le vrai mal ne sera pas dans ce que chaque partie peut faire militairement à l’autre – ce sera dans les effets que cela aura sur leurs peuples, la sécurité des frontières, le commerce bilatéral, l’économie et la capacité à gérer conjointement les eaux transfrontalières, qui sont de plus en plus critique pour les deux parties », a-t-il déclaré.

Les Afghans surveillent de près la situation. Le passage frontalier d’Islam Qala est une importante voie de commerce et de transit entre les deux pays. « Plus que la guerre, nous avons peur de la hausse des prix des denrées alimentaires et d’autres produits si les frontières se referment », a déclaré Ahmad.

Il sert également de corridor clé pour les migrations et les activités humanitaires et de base pour de nombreuses agences d’aide internationales qui soutiennent les réfugiés et les déportés revenant d’Iran.

« Nous assistons à davantage d’expulsions depuis la réouverture de la frontière », a-t-il déclaré.

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