Article précédent sur la question :

Syriens : les Palestiniens sont des hypocrites © (17 avril 2016)

Une présentatrice de TV prend à partie un activiste palestinien concernant le mépris affiché des Palestiniens envers la Révolution syrienne : le nombre de personnes ayant fui l’Irak et la Syrie au cours des trois derniers mois est égal au nombre total de réfugiés de la “Nakba” palestinienne

Voir la vidéo sous-titrée en anglais



Au cours d’une interview diffusée le 24 juillet sur la chaîne TV de l’opposition syrienne Orient News, la présentatrice Dima Wannous a demandé à son invité, Muhammad Masharqa, porte-parole de l’Assemblée libre palestinienne-syrienne, pourquoi la cause palestinienne était la “cause numéro un dans le monde” depuis des années, alors même que le nombre total de Palestiniens déplacés est égal au nombre de personnes ayant fui la Syrie et l’Irak au cours des trois derniers mois.

La réponse de Masharqa, pour qui la création de l’Etat d’Israël fut “une entreprise colonialiste avec des objectifs occidentaux” n‘a pas satisfait Wannous, qui a déclaré qu’à la différence des Palestiniens, les Syriens n’avaient pas pardonné à Saddam ses crimes contre son propre peuple, simplement parce qu’il aurait combattu leur ennemi.

L’Assemblée libre palestinienne-syrienne, créée en mai dernier à Gaziantep en Turquie, met en valeur l’implication palestinienne dans la révolution syrienne.

Dima Wannous : Pourquoi la (cause palestinienne) est-elle devenue la cause numéro un dans le monde ? Je veux dire que les calamités qui ont frappé les autres nations arabes ne sont pas moins tragiques que la tragédie du peuple palestinien.

Muhammad Masharqa : Vous pouvez considérer la situation sous un angle différent. L’entreprise colonialiste qui a donné lieu à la création de l’Etat d’Israël ne visait pas seulement le peuple palestinien mais toute la région arabe. Toute la destruction du monde arabe peut être ramenée au fait qu’il y a un poste avancé dans la région pour les puissances colonialistes, qui s’appelle « l’Etat d’Israël ». […]

Dima Wannous : En 1948, au cours des années de la Nakba, le peuple palestinien a été chassé de ses maisons et de sa terre. Environ 750 000 personnes ont été déplacées. Vous connaissez les chiffres mieux que moi. 750 000 Palestiniens ont été déplacés, dont seulement 150 000 ont été chassés de Palestine. Les autres sont restés dans leur patrie historique, mais dans d’autres endroits. Si vous prenez le nombre total de 750 000, il est égal au nombre de personnes qui ont fui la Syrie et l’Irak au cours des trois derniers mois. Je répète ma question sous une autre forme, parce que vous ne m’avez pas répondu la première fois. Pourquoi la cause palestinienne est-elle la cause numéro un au monde ?

Muhammad Masharqa : Ce n’est pas la cause numéro un au monde…

Dima Wannous : Et bien, au bout de cinq ans, de nombreux Syriens se demandent pourquoi leur cause a déjà été oubliée par la plupart des gens. En outre, les Palestiniens critiquent les Syriens parce que leur révolution est islamique, et qu’elle n’a pas réussi à créer une idéologie démocratique libre. Ils affirment que la révolution syrienne provient des mosquées, etc. Comment se fait-il que votre cause soit la première cause au monde ? Avec tous les crimes perpétrés par l’ennemi israélien – combien de personnes ont été tuées au cours de la « journée de la terre » palestinienne ? Vous le savez mieux que moi. Six personnes ont été tuées. C’est ce que j’ai lu.

Muhammad Masharqa : Ecoutez, il est important de chercher les réponses dans l’histoire. Dans quel contexte Israël a-t-il été créé ? Ce contexte était-il palestinien ou bien concernait-il toute la région ?  De ce point de vue… il constituait… Il a coopéré avec le régime de l’apartheid d’Afrique du Sud, et avec d’autres formes de colonisation équivalentes, reposant sur des mythes. Mais il avait des objectifs politiques et économiques clairs depuis le début. La centralité de la cause palestinienne vient de là. C’est une donnée objective. Ce n’est pas parce que les Palestiniens étaient doués pour la propagande.

Dima Wannous : En d’autres termes, vous avez bénéficié du fait que l’ennemi était juif et israélien…

Muhammad Masharqa : Non, c’était une entreprise colonialiste avec des objectifs occidentaux. […]

Dima Wannous : Saddam Hussein a été idolâtré par les foules pour avoir tiré 36 ou 39 missiles Scud sur Tel Aviv alors qu’il perpétrait des crimes quotidiens contre son propre peuple. Les Palestiniens appréciaient beaucoup Saddam Hussein pour ses actes [contre Israël]. Si nous voulons parler de l’approche palestinienne de la libération des peuples, [nous constatons qu’] il est concevable pour eux de soutenir un meurtrier, un assassin et un dictateur – tous ces qualificatifs s’appliquent à ces dirigeants – uniquement parce qu’il a tiré des missiles sur Tel Aviv. Mais qu’en est-il du peuple irakien ?

Muhammad Masharqa : Il faut considérer cela dans le contexte de la culture historique de cette nation, depuis le Prophète Mohammad et jusqu’à nos jours. Cette culture considère toujours le dirigeant individuel… Tous les peuples évoquent l’image d’Omar Ibn Al-Khattab, que nous considérons comme étant le juste Calife…

Dima Wannous : Vous parlez des peuples en général, mais je parle des Palestiniens.

Muhammad Masharqa : La culture palestinienne ne vient pas d’une autre planète…

Dima Wannous : Non, en effet, mais sur ce sujet c’est différent, parce que les Syriens ne seraient pas tombés amoureux de Saddam – s’il était encore en vie – s’il avait commencé à se battre contre le régime syrien…

Muhammad Masharqa : C’est précisément la manière de voir les choses de la culture arabe islamique. Depuis l’époque d’Omar Ibn Al-Khattab… Nous parlons de Saladin, le sauveur, le héros, le chef qui nous inspire. C’est la culture des Arabes. C’est la culture arabo-islamique. […]

Dima Wannous : La plupart des Palestiniens soutiennent aujourd’hui Hassan Nasrallah, le considérant comme un instrument de libération, mais aujourd’hui, Hassan Nasrallah mène sa « libération » à Alep, pas en Palestine.

Muhammad Masharqa : Qui connaît les statistiques ?

Dima Wannous : Ce n’est pas une question de statistiques. Nous regardons et lisons des informations sur ce qui se passe. Il est évident que je ne peux pas demander à chaque Palestinien son opinion.

Muhammad Masharqa : A mon avis, cette généralisation est inexacte. Comme tous les peuples de la terre, les Palestiniens sont divisés sur ces questions.

Voir la vidéo sous-titrée en anglais

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

2 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
nicolas

Effectivement, la cause palestinienne est la no un au monde, parce qu’elle veut la destruction des Juifs. Sans les Juifs, les palestiniens en premier, les musulmans entre autre ne seraient que des crottes de chien.

Pierre

L’un comme l’autre sont incohérents dans leurs propos.