Les Kurdes encerclent les forces du régime Syrien
à Qamishli

Les services de renseignements et de sécurité intérieure kurde ont arrêté 80 combattants du régime Assad, alors que les tensions s’accroissent dans la ville.  
Ce matin, jeudi 17 mars, on apprend que la frontière entre les deux Kurdistan, celui de Rojava en Syrie et celui d’Erbil, côté de l’ex-Irak, a été fermée, pour des raisons encore inexpliquées. 
Qamishli. (image via albaath.news.sy)

BEYROUTH – Les tensions sont encore montées d’un cran dans la ville de Qamishli, en Syrie, à la suite de l’encerclement des positions du régime syrien et des milices qui le servent, par les forces de sécurité kurdes de Rojava, dans cette ville du Nord-Est, où le gouvernement Assad maintient l’un de ses derniers bastions armés dans le canton kurde de facto autonome de Cezire. 

Un média proche des Unités de Protection du Peuple Kurde (YPG) a révélé mercredi matin que l’Asayesh, les services de sécurité intérieure kurdes ont installé un cordon définissant une zone de sécurité autour d’un secteur tenu par les forces du régime, dans cette ville frontalière et qu’elles ont pris pour cible leurs quartiers-généraux en tirant quatre grenades de lance-roquettes autopropulsées.

Kurds

Les forces kurdes coupent la route de l’aéroport menant aux positions du régime et de ses alliés et milices à Qamishli. (image via Qasioun News)

ANHA news a ajouté dans un reportage ultérieur que les membres de l’Asayesh ont mené une campagne d’arrestation de grande ampleur, mettant en détention 80 membres de la sécurité du régime syrien et en s’emparant de sept de ses véhicules blindés.

« Les forces de l’Asayesh continuent de rester déployées à travers toutes les rues de la ville », dit aussi ce reportage.

Selon cet organe de presse favorable aux YPG, ce mouvement de confrontation lancé par l’Asayesh est survenu à la suite de « provocations de la part des forces du régime syrien et de leurs pratiques de gang fasciste contre les civils de Qmishli, y compris en faisant exploser des grenades assourdissantes près d’eux pour les intimider ou les faire décamper ».

ANHA affirme plus loin que les forces de la milice dite des Forces de Défense Nationale, -groupe d’intervention milicien instauré par le Hezbollah à la demande d’Assad- conspiraient à Qamishli en vue de créer « de la sédition » dans la ville en tentant d’arrêter des habitants qui voulaient simplement commémorer l’attaque chimique de la ville d’Halabja, en Irak, le 19 mars 1988, par les hélicoptères de Saddam Hussein, qui avait fait des milliers (environ 5.000) de morts parmi la population kurde.

L’Observatoire syiren des Droits de l’Homme qui suit les évolutions dans le pays déchiré par la guerre, a confirmé l’attaque des sections des YPG contre les forces du régime, en rapportant que les explosions entendues à travers la ville de Qamishli provenaient des postions des forces de sécurité kurdes qui prenaient pour cibles les centres des forces du régime en centre-ville.

Si l’ONG confirme bien l’arrestation de « plus de 60 membres de milices et troupes régulières pro-Assad », elle a ajouté qu’elle n’avait pas encore reçu de bilan des pertes au cours des affrontements de mercredi matin, qui survenaient à la suite des combats de dimanche entre les forces d’Asayesh et du régime syrien dans la capitale de la province d’Hasakeh, à 75 kms plus au sud.

Pendant ce temps, des sources de l’Asayesh kurde ont déclaré que les heurts ont éclaté à la suite de l’arrestation (à Hasakeh) d’un certain nombre de membres du personnel des forces de sécurité kurdes dans les zones de Hara al-Tey et Hay al-Ziboun dans le sud de la ville, qui sont toutes deux sous le contrôle du gouvernement d’Assad. 

« L’Asayesh a arrêté un certain nombre de membres des forces du régime Assad au carrefour des rues Al-Wahda et Al-Aam, d’où ils ont tiré contre les bastions du régime à coup de RPG,” déclarent ces sources à 7al, un site militant syrien.

Ces combats ont débuté le jour même où un rassemblement de partis des régions de Syrie dominées par les Kurdes s’est rencontrée pour une réunion marquante afin de débattre d’un nouveau système  fédéral régissant les provinces du nord du pays. 

Le rassemblement de mercredi doit annoncer la formation du Système Fédéral et Démocratique de Rojava-Nord Syrie qui remplacera l’Administration autogérée et démocratique de Rojava.

En janvier 2014, les autorités kurdes ont déclaré la formation de trois cantons autogérés ( Cezire, Afrin et Kobané) sous une Administration kurde autonome, jusqu’à présent dominée par le Partti de l’Union Démocratique (PYD) et la milice des forces des YPG.

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Cette réorganisation politique n’est reconnu ni par le réégime syrien de Damas, ni par les Etats-Unis, encore moins par la Turquie d’Erdogan. Cependant, elle est devenue une réalité de fait, en particulier depuis que les forces du gouvernement syrien (Assad) ont dû se retirer des régions majoritairement peuplées de Kurdes en 2012, à l’exception de Qamishli et de la ville d’Hasakeh, précisément enjeux de ces affrontements entre Assad et les Kurdes.

Albin Szakola (@AlbinSzakola) . Amin Nasr a traduit les documents en arabe

now.mmedia.me

Adaptation : Marc Brzustowski

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