Quel est le facteur central de l’amélioration constante des relations stratégiques Poutine -Netanyahu? L’attitude de la Maison Blanche sous Obama

La coopération stratégique israélo-russe initiée par Binyamin Netanyahu et le Président russe Vladimir Poutine, déjà excellente, s’est encore améliorée de façon remarquable depuis début d’octobre 2015.

L’obstacle fondamental à cette amélioration n’est autre que la pression incessante exercée par la Maison Blanche de barack Obama sur le Premier Ministre israélien Binyamin Netanyahu.

Par conséquent, à maintes reprises, Jérusalem s’est laissé entraîné dans des entreprises régionales qui allaient, à la fois, à l’encontre des intérêts flagrants du Président russe Vladimir Poutine et préjudiciables aux propres intérêts de sécurité nationale d’Israël, uniquement pour calmer ce qu’on peut qualifier comme un comportement d’Obama « furieux et vindicatif ».

L’instauration des points d’entente stratégique mis sur pied au cours de la brève visite de Netanyahu à Moscou le 21 septembre pour des discussions avec Poutine s’est avérée bien plus compliquée qu’on ne le supposait à l’origine. Bien que la délégation de 11 officiers supérieurs des renseignements et de l’armée ait obtenu des arrangements concrets et à avenir avec ses homologues russes, les événements sur le terrain ont rapidement démontré que les incompréhensions demeuraient des deux côtés.

Israel's Prime Minister Benjamin Netanyahu, right, during impromptu meeting in Moscow with Vladimir Putin on Sept. 21. / EPA

Le Premier Ministre d’Israël Benjamin Netanyahu,à droite, au cours de la rencontre impromptue à Moscou avec Vladimir Poutine le 21 Sept.. / EPA

Il est d’abord survenu un incident sur les Hauteurs du Golan relatif au rôle prédominant joué par le Général de brigade du Corps des Gardiens de la Révolution iranienne Saeed Azadi. Azadi est arrivé à Quneitra, en Syrie, au début septembre 2015, au titre de remplaçant tardif du Général Ali allah Dadi, du même CGRI, tué dans une élimination ciblée le 18 janvier 2015, avec plusieurs notables iraniens et du Hezbollah, alors qu’il était en visite d’inspection sur la frontière israélienne près de Quneitra.

Azadi coiffait deux casquettes : celle de commandant des forces irano-Hezbollah soutenant l’armée syrienne dans les combats du sud de la Syrie et celle de conseiller en chef et de commandant de facto des forces du Hezbollah et de l’Iran préparant l’ouverture d’un nouveau front contre Israël depuis les Hauteurs du Golan.

Après les éliminations ciblées d’Israël en janvier 2015, c’est le commandant théorique de Jihad Mughniyeh, Samir Kuntar qui est, de fait, devenu le commandant revendiqué, pour le compte du Hezbollah.

Le 25 septembre, Azadi a ordonné à ses forces de tirer quelques roquettes sur les hauteurs du Golan du côté israélien. Jérusalem a protesté et on lui a assuré qu’il s’agissait d’un tir « perdu ». Le jour suivant, Azadi a ordonné un deuxième tir de quelques roquettes. A l’époque, Azadi opérait depuis les quartiers-généraux de la 90ème Brigade syrienne, juste à l’extérieur de Quneitra. Cette fois, Israël a répliqué en lançan un missile Tamuz contre le poste de commandement de l’artillerie de la 90ème Brigade syrienne, provoquant des dégâts et blessant plusieurs soldats et officiers syriens, dont le Commandant-adjoint.

Poutine a alors contacté Netanyahu pour protester du fait de cette frappe israélienne contre l’armée syrienne et pour rappeler à Netanyahu la requête du Kremlin demandant qu’Israël arrête de frapper l’armée syrienne en représailles à cause des « tirs rebelles » traversant la frontière des Hauteurs du Golan. Netanyahu a répliqué en disant qu’Israël n’avait aucun problème avec les Syriens et les opérations de leurs alliés contre les djihadistes, même près de la frontière israélienne. Israël, cependant, ne tolérerait aucune des opérations anti-israéliennes de l’Iran et du Hezbollah. Netanyahu a exhorté Poutine à faire en sorte que Damas restreigne les opérations anti-israéliennes parallèles qui sont conduites sous la férule d’Azadi.

Le Président Poutine a promis que la Russie exercerait un contrôle bien meilleur et plus resserré sur ses alliés et supplétifs, tout en réitérant qu’Israël ne doit pas faire obstacle aux offensives menées par l’armée syrienne depuis le secteur de Damas jusqu’à la frontière jordanienne au sud.

L’incident suivant est survenu en octobre, au large de la côte Est de Chypre.

Une patrouille israélienne de quatre F-15 en mission de reconnaissance s’est trouvée confrontée à six Su-30SM russes qui venaient de décoller de Hemeimeem pour enquêter sur la sortie de lurs homologues israéliens. Le Russes ont fait une vaste manoeuvre et ont commencé à s’approcher (dangereusement) des Israéliens en volant visiblement en formation d’attaque. Les deux camps se sont « reniflés » l’un l’autre et ont complété le travail d’identification. Les F-15 ont alors viré vers le sud et les SU-30SM ont viré vers l’Est. Il n’a été procédé à aucun tir et à aucun moment il n’y a eu de menace réelle de confrontation violente. Quoiqu’il en soit, les deux côtés ont pris conscience qu’un tel incident aurait pu être évité grâce à une meilleure coordination. En définitive, une coordination resserrée était requise, puisqu’aussi bien les Russes que les Israéliens surveillent des zones géographiques bien plus vastes que l’autre camp n’est prêt à le reconnaître ou à le supposer officiellement. L’instabilité locale s’est encore élevée quelques jours plus tard, quand des SU-30SM ont décollé pour identifier visuellement un avion des forces aériennes américaines près d’Alep, qui a refusé de s’identifier. 

 

Moscou et Jérusalem ont très vite réagi.

Le 6 octobre, l’adjoint au chef d’Etat-Major russe, le Colonel-Général  Nikolai Bogdanovski a dirigé une délégation de haut rang à Tel Aviv pour rencontrer son homologue israélien, le Major-Général Yair Golan. Ils ont coprésidé une rencontre de deux jours destinée à instaurer les mesures pratiques en vue d’une meilleure « coordination régionale » entre les deux Etats et leurs forces armées. Les duex camps se sont mis d’accord sur un mécanisme visant à éviter « des incompréhensions » dans l’espace aérien syrien et ses zones adjacentes. 

Le résultat fondamental de la visite russe a été l’instauration de deux lignes rouges : une entre Tel Aviv et Moscou, au niveau des Chefs-Adjoints d’Etat-Major et le secobnd entre les centres de contrôle des opérations aériennes à Tel Aviv et directement entre Jabla près de la base aérienne d’Hemeimeem au niveau des Chefs des opération aériennes. De cette façon, les deux camps ont été en mesure de mieux se comprendre l’un l’autre et pas seulement d’éviter les accidents au dernier moment. 

Un accord central permet à Israël d’avoir les mains libres pour s’occuper de ses ennemis en Syrie et au Liban, alors que la Russie ferait de son mieux pour contenir l’Iran et la Syrie en insistant pour bloquer le transfert des « armes offensives » au Hezbollah de façon à ce qu’Israël ait moins besoin de devoir frapper directement. Pour sa part, Israël a réitiré son engagement à ne pas s’ingérer dans la défaite des forces djihadistes dans le sud de la Syrie, y compris en ce qui concerne les entités parrainées par la CIA qui y sont prédominantes. Israël a aussi fourni des renseignements à la Russie sur l’opposition syrienne dans le cadre d’un processus de formulation d’une stratégie conjointe de partage complet d’information. En outre, à la requête du Kremlin, les lignes rouges israéliennes se coordonnent à présent grâce à une porte dérobée sur le trafic aérien de la coalition menée par les Etats-Unis, alors même que l’Administration Obama faisait de la bravade politique en refusant publiquement d’obtempérer aux demandes russes de coordination.

Pendant ce temps, le Président Poutine a continué à faire des pieds et des mains pour rassurer Israël.

A la mi-octobre, il a envoyé en expédition en Israël son ami proche et confident, le Grand Rabbin, de Russie Berel Lazar, à la tête d’une délégation de quelques 50 chefs de communautés juives. L’unique but de cette délégation était d’exprimer par des paroles et des actes, la solidarité avec les Juifs d’Israël. Le Rabbin Lazar et sa délégation ont visité et prié au Caveau des Patriarches à Hébron, sur le Tombeau de Rachel à Bethélhem et dans les tunnels près du Kotel à Jérusalem. Ce sont tous des lieux saints du Judaïsme dont la propriété est contestée par l’Autorité Palestinienne.

Le Rabbin Lazar a rencontré le Premier Ministre Netanyahu et lui a déclaré que Poutine lui a confié la mission « de venir délivrer un message affirmant que le terrorisme ne doit pas triompher ». La tournée de cette délégation a été organisée en fonction de cet objectif. « Par conséquent, en dépit de ces temps présents cruels et difficiles, nous avons décidé de nous rendre en visite dans toutes les localités où la terreur frappe ces derniers jours », a expliqué le Rabbin Lazar. Cette démonstration de solidarité est aussi importante pour les Juifs de Russie. « Un Israël fort donne une Diaspora forte et une Diaspora forte conforte un Israël fort. Nous tenir ensemble les uns aux côtés des autres rend les choses plus faciles pour chacun d’entre nous ».

Dans les semaines suivantes, le Président Poutine a continué à faire l’éloge de la coopération et de la coordination israélienne.

Les opérations russes en proximité des Hauteurs du Golan ont suivi une escalade lors de la deuxième moitié d’octobre 2015. Les forces aériennes russes ont lancé une campagne de bombardements concentrée sur les forces djihadistes près des Hauteurs du Golan. Cette campagne de bombardements a continué son escalade durant les trois semaines suivantes. Les SU-25 russes ont fourni un soutien aérien rapproché aux forces syriennes, iraniennes et du Hezbollah attaquant les positions djihadistes le long d’un large front jusque sur la frontière jordanienne. Certaines de ces frappes n’étaient guère loin de la frontière israélienne dont plusieurs cibles dans la région de Dera’a, qui se trouve à moins de 10 kms de la frontière. Une poignée de SU-25 ont brièvement violé l’espace aérien d’Israel. Israël a fait décoller des F-16C pour patrouiller autour d’eux, mais rien de fâcheux ne s’est produit.

Israël est devenu plus inquiet à la fin octobre 2015, lorsque le Général-Major du CGRI, Qassem Soleimani s’est rendu en visite à la base de la 90ème Brigade de l’Armée syrienne près de Quneitra, afin de s’entretenir des opérations régionales.

Il est arrivé quelques jours après que le Commandant des forces iraniennes et du Hezbollah dans la région, le Colonel du CGRI Nader Hamid se soit fait tuer au cours de combats contre les djihadistes. Alors qu’il était à Quneitra, Soleimani a cité des rapports des renseignements disant qu’Hamid avait, en réalité été tué lors d’une élimination ciblée israélienne, parce qu’il s’aventurait trop près de la fontière des Hauteurs du Golan. Les commandants syriens et iraniens lui ont assuré qu’Hamid avait été tué en action. Quoiqu’il en soit, Soleimani a inspecté les lignes de front dans la zone de Quneitra dont des positions avancées à environ 1, 5 km à 2 km de la frontière israélienne. Il a réprimandé les commandants locaux du Hezbollah en leur disant qu’ils n’en faisaient pas assez, mais a aussi promis des renforts iraniens pour dynamiser les 500 combattants du Hezbollah présents dans la région.

Jérusalem s’est inquiété de savoir si la visite de Soleimani et sa promesse de renforts étaient destinées à contribuer à l’effort de guerre contre les djihadistes ou contre la frontière israélienne. Le Kremlin a assuré à Jérusalem que l’accord concernant la paix sur les hauteurs du Golan était en béton.

La nuit du 30/31 octobre, les forces aériennes israéliennes ont conduit deux raids de bombardement majeur en Syrie, le premier depuis le début de l’intervention russe. La première cible était une base du Hezbollah près du villafe de Ras-al-Ein dans les montagnes du Qalamoun sur la frontière libano-syrienne. Six avions de combat-bombardiers israéliens sont arrivés du Liban et ont détruit la base et des convois d’armes lourdes qui se préparaient à traverser la frontière vers le Liban. Peu de temps après cela, une formation de six à huit avions-bombardiers lont frappé les entrepôts de la 155ème Brigade de l’armée syrienne à Al-Qatifa, à quelques 70 kms à l’Est de Damas. Le raid de bombardement a détruit des dépôts d’armes préparés pour ûn transfert d’armes au Hezbollah. Les forces aériennes israéliennes ont détruit deux points vitaux de la route de livraison d’armes iraniennes au Hezbollah. Moscou n’a fait aucun commentaire public.

Pendant ce temps, une offensive parrainée par les Russes près des Hauteurs du Golan a poursuivi son escalade jusqu’à la fin novembre. Le 1er décembre, les unités syriennes et alliés ont étendu les avancées de leur offensive entre Dera’a et Quneitra. Les quelques jours suivants, les batailles présentant les plus grands défis se situaient sur une ligne de collines s’étendant du sud de Quneitra jusqu’au carrefour des trois frontières jordano-israléo-syriennes ; elle est située en parallèle et près de la frontière israélienne.

Tout au long de cette période, les officiers russes de soutien aux tirs se sont assurés qu’il n’y ait pas d’obus perdus traversant la frontière israélienne.

La situation s’est encore un peu plus compliquée, lorsque les forces locales de l’Etat Islamique (Daesh), Jabhat al Nusra et Ahrar ash-Sham ont commencé à se combattre les uns les autres pour dénoncer qui portait la responsabilité de l’effondrement de leurs lignes. L’Etat Islamique a expédié plusieurs terroristes-suicide martyrs et des voitures piégées contre les centres du Jabhat al Nusra dans la zone de Quneitra, provoquant de graves dommages et un nombre important de pertes humaines. Pour répliquer, Jabhat al Nusra et Ahrar ash-Sham ont tenté de provoquer les forces syriennes en les poussant à frapper Israël et déclencher des représailles contre la 90ème Brigade qui est très proche de la frontière.

Les forces syriennes n’ont pas réagi. Mais, tout aussi bien, les forces djihadistes ont emmené et déposé leurs blessés à la barrière de la frontière israélienne, en sachant que les équipes médicales de Tsahal prendraient soin d’eux.

Vers la mi-décembre 2015, les forces syriennes et( du Hezbollah étaient en mesure de contenir les lourds combats menés dans le secteur du complexe stratégique de Tel Douba près de Quneitra. Cette zone est très proche de la frontière israélienne. Grâce à l’appui de très lourds bombardements russes, les forces syriennes ont été capables d’évincer les forces djihadistes de leurs positions près de la frontière. Cependant, le 21 décembre 2015, les forces djihadistes locales et leurs renforts arrivés du nord de la Jordanie ont lancé une contre-offensive sur Tel Douba, dangereusement proche de la frontière israélienne. Elles ont réussi à forcer l’armée syrienne à battre en retraite de l’un des principaux avants-postes de Tel Douba. Les Syriens ont lancé leur propre attaque le 23 décembre, alors que les Russes, une fois encore leur fournissaient un soutien aérien et de l’artillerie, très près, mais jamais à travers la frontière israélienne.

Pendant ce temps, le Président Poutine a continué à chanter les louanges de la coordination et de la coopération avec Israël.

Le 30 novembre, le Premier Ministre Binyamin Netanyahu et le Président Poutine se sont rencontrés à Paris. Netanyahu a mis en exergue la grande contribution de la coopération militaire israélo-russe pour prévenir les « accidents inutiles ». Tous deux ont fait allusion aux tirs turcs qui ont abattu un avion SU-24 russe. « Les événements de ces derniers jours ont prouvé l’importance de notre coordination, de nos mécanismes de désescalade, de nos tentatives pour coopérer les uns avec les autres, afin d’éviter des accidents inutiles, des tragédies et je pense que nous y avons réussi », a déclaré Netanyahu. En réponse, Poutine a fait l’éloge du « mécanisme de coopération » établi par nos Etats-Majors. Il a crédité Netanyahu de l’initiative qu’il a prise en se rendant à Moscou le 21 septembre. « Laissez-moi souligner que le mécanisme que vous avez promu et que vous avez proposé, qui présuppose des contacts avec notre armée afin d’empêcher les incidents ou à cause des évolutions traumatiques dans la région, est efficace », a déclaré Poutine à Netanyahu.

Le 11 décembre, le Président Poutine a, une fois encore, fait l’éloge de la coopération et de la coordination avec Israël comme le type de coordination que le Kremlin aimerait voir se mettre en place avec d’autres, comme les Etats-Unis et l’OTAN, alors que la Russie fait monter en puissance sa campagne aérienne en Russie.

Durant une rencontre avec le Haut Commandement russe, le Président Poutine a ordonné qu’il devait coordonner ses opérations anti-terroristes et un certain nombre d’autres actions avec le Haut Commandement israélien. « Il est important de renforcer la coopération avec tous les pays qui sont déjà intéressés à éliminer les terroristes. Je parle des contacts visant à assurer la sécurité avec les postes de commandement de la Force aérienne israélienne et avec les forces de la coalition anti-Daesh conduite par les Etats-Unis », a déclaré Poutine.

Les forces aériennes israéliennes ont à nouveau frappé durant la nuit du 19 au 20 décembre, cette fois à Damas. Deux F-15I israéliens ont lancé des missiles SPICE 2000 contre un bâtiment de Jaramana, un quartier de l’Est de Damas. Le bâtiment s’est effondré, tuant sur le coup Samir Kuntar (le chef des réseaux anti-israéliens du Hezbollah dans le sud de la Syrie et sur les hauteurs du Golan), Farhan Issam Shaalan (chef de l’Organisation  de la Résistance Nationale Syrienne), deux officiers supérieurs des renseignements du CGRI iraniens, Mohammed Riza Fahemi et Mir Ahmad Ahmadi et plusieurs autres de leurs lieutenants. Ils se réunissaient dans le but de planifier le prochain cycle d’opérations terroristes parrainées par l’Iran contre Israël, à partir des zones du Golan récemment sécurisées par l’armée syrienne. 

Les responsables israéliens de premier plan ont considéré cette opération comme une preuve que la Russie n’essayait pas d’empêcher Israël de traiter comme il l’entend ses propres questions de sécurité. Le Kremlin s’est contenté de hausser les épaules face à tous les efforts médiatiques tâchant de mettre au défi la coopération israélo-russe, en faisant remarquer que les deux F-15I se trouvaient au-dessus de la Mer de Galilée à 90 kms de leur cible lorsqu’ils ont tiré leurs missiles.

Le Président Poutine et le Premier Ministre Netanyahu ont tenu une conversation téléphonique le 22 décembre. Ils sont tombés d’accord « pour coordonner encore plus leurs actions afin de combattre le terrorisme au Moyen-Orient ». Tous deux ont aussi discuté de la crise syrienne. « Vladimir Poutine a insisté sur le fait qu’il n’y avait pas d’alternative à des négociations inter-syriennes sous les auspices des Nations Unies, tout en poursuivant un combat sans compromis contre l’Etat Islamique et d’autres groupes extrémistes agissant en Syrie », selon ce que rapportent les responsables russes. Le porte-parole de Poutine Dmitry Peskov a refusé de commenter l’éventualité qu’Israël ait pu coordonner l’élimination ciblée de Kuntar avec la Russie.

« Il existe un mécanisme de fonctionnement et des échanges d’informations entre les Etats-Majors Généraux. C’est l’armée à qui il faudrait poser cette question et lui demander s’il y a eu la moindre notification par avance sur ce sujet », a déclaré Peskov.

Des responsables très hauts placés des appareils de Défense et des renseignements arabes sont convaincus qu’une nouvelle ère d’étroite coopération entre les services de renseignements de la Russie et d’Israël a commencé, au détriment des forces djihadistes.

Ils insistent sur le fait que les récents bombardements des dépôts d’armes et des convois du Hezbollah, autant que l’élimination ciblée de Kuntar de de son groupe doivent être attribués à une « collusion russe » avec les renseignements israéliens. En outre, ces responsables arabes sont à présent convaincus que l’élimination ciblée par les forces aériennes russes du chef du Jaysh al Islam Zahran Alloush et de sept autres commandants djihadistes importants de la zone de Damas était le résultat d’une coopération avec les services secrets israéliens.

L’Air Force russe a fait s’écrouler un immeuble du secteur d’Utaya au nord de la base aérienne de Marj al-Sultan à Damas, juste au moment où des commandants importants étaient assis là pour une réunion secrète concernant l’avenir de leur djihad dans les environs de Damas. Selon ces responsables arabes de haut rang, l’élimination ciblée d’Alloush, un protégé spécial des renseignements saoudiens a correspondu au premier résultat spectaculaire de la coopération israélo-russe en matière de renseignements.

En effet, dans les premières heures du petit matin du 26 décembre 2016, les forces aériennes russes ont mené un autre raid débouchant sur des éliminations ciblées de premier choix : elles ont détruit un bâtiment près d’al-Zorba, au sud d’Alep, le long de l’autoroute M5 d’Alep à Damas, au cours de la rencontre des commandants régionaux du Jabhat al Nusra, de l’Harakat Ahrar ash-Sham, de l’Harakat Nouriddeen d’al-Zinki, du Jaysh al-Islam, et du Liwaa Suqour ash-Sham. Le leader Ahmad Abu al-Baraa, de l’Harakat Ahrar ash-Sham qui présidait la réunion et tous les autres participants ont été tués. 

Nullement découragée, l’Administration Obama continue de tenter par tous les moyens de saper les conditions de la coopération anti-djihadiste israélo-russe.

L’instrument fondamental en est la pression incessante du Président Obama sur le Premier Ministre Netanyahu pour qu’il concède un nouveau rapprochement avec le Président turc Reçep Tayyip Erdogan. Cette pression de Washington a persisté même si la viabilité de cette initiative est contestée par les responsables israéliens les plus importants ayant une expérience de longue haleine vis-à-vis d’Ankara. 

Les responsables israéliens pensent que l’initiative d’Obama a uniquement pour objectif d’assurer des livraisons de gaz israélien dans le but de soulager une éventuelle pénurie de gaz, si les Russes interrompent leur fourniture, en représailles aux tirs qui ont abattu le SU-24 des forces aériennes russes, le 24 novembre 2015. Vers la fin 2015, le Président Obama fait encore pression sur le Premier Ministre Netanyahu pour qu’il poursuive de telles négociations, malgré les doutes et la défiance des cercles majeurs de la défense et des renseignements autour de Netanyahu et l’opposition manifeste de la propre côterie autour d’Erdogan.

 

Par Yossef Bodansky, rédacteur principal, Global Information System / Defense & Foreign Affairs

Adaptation : Marc Brzustowski.

http://www.worldtribune.com/key-factor-in-improved-putin-netanyahu-strategic-ties-barack-obama/

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[…] aqueix article de l’analista Yossef Bodansky sobre els lligams trellats entre Putin i Netanyahu publicat a Jewish Fórum, edició francesa, ahir mateix que estan congriant les aliances […]

Mailys

Excellent article, merci beaucoup et meilleurs vœux à tous.

DANY83270

Merci pour cet article parfaitement limpide qui explique les tenants et aboutissants qui ont permis de construire la relation de confiance israélo-russe; relation qui s’est installée en dépit de tous les pièges tendus par Obama pour la faire capoter; c’est ainsi qu’ on s’aperçoit que Poutine est un joueur d’échecs d’un niveau intellectuel largement supérieur à celui d’Obama.

Nitzotz

Merci pour cet article de fond, très intéressant !

Jcg

Quelle catastrophe planetaire ce hussein obama !