Les chances de survie du Premier ministre Netanyahu se noient sous un assaut politique, juridique et médiatique concerté

Les inculpations fracassantes pour corruption et acte d’abus de confiance intentées contre le Premier ministre Binyamin Netanyahu, 70 ans, ne sont qu’une étape dans la campagne sans relâche visant à le renverser. Sa décision de se battre pour prouver son innocence et de convaincre les électeurs lors de la troisième élection israélienne en un an, au début de 2020, lui a fait tomber sur les épaules tout le poids des institutions légales, politiques et médiatiques. TOutes ces influences hostiles n’auront de cesse de tout faire pour modifier la loi sur l’immunité pour l’obliger à démissionner de son poste, sans attendre un jugement sans équivoque de la part du tribunal qui le déclarerait ouvertement coupable.

S’il existe un complot de coup d’Etat concerté pour l’évincer, comme il le fait valoir, c’est loin d’être terminé. Depuis que le procureur général a annoncé les actes d’accusation jeudi dernier, une voix après l’autre a proposé de contourner le processus judiciaire si c’était le seul moyen de renvoyer Netanyahu du poste de Premier ministre avant sa comparution devant le tribunal. Le samedi 22 novembre, Eliahu Matza, ancien juge à la haute cour, s’est joint au groupe des forces d’application de la loi lorsque, dans une interview à la radio, il a demandé à la Knesset de renvoyer à la Cour suprême la décision de juger de son pouvoir de former un gouvernement. En vertu de la loi, il s’agit de la seule juridiction concernant le parlement.

C’était, en passant, une tentative sournoise d’exploiter la crise pour promouvoir les machinations de longue haleine de la cour suprême, en vue d’affirmer son autorité sur le parlement (déniée, ces dernières années, par l’ex-Ministre de la Justice Ayelet Shaked).

Sur le front politique, l’opposition Kahol Lavan, dont le dirigeant, Benny Gantz, n’a pas réussi à former un nouveau gouvernement, comme Netanyahu avant lui, a exhorté les autorités à forcer le Premier ministre à renoncer à tous ses portefeuilles ministériels.

En réponse à ce chœur de détracteurs, Netanyahu a publié samedi une déclaration vidéo s’engageant à respecter toutes les décisions judiciaires rendues dans son dossier. « Un tribunal de première instance est le seul cadre [pour déterminer la culpabilité ou l’innocence] du début à la fin », a-t-il déclaré. Si cette déclaration visait à contrer l’accusation selon laquelle, en se livrant à une lutte, il incitait à une mutinerie civile contre le système judiciaire, cela aurait peut-être été la bonne solution, mais il est peu probable que cela fonctionne. Les partis qui ont réussi à le jeter sous le feu politico-juridique ne sont pas près de s’arrêter jusqu’à ce que leur travail ne soit terminé et que la remarquable décennie au pouvoir de Netanyahu ne soit sur le point de se terminer.

Il convient de noter que les accusations portées contre Arnon Mozes, son complice accusé, du quotidien de masse Yediot Aharanot et contre le couple Elovich sont plus graves que celles portées contre le Premier ministre. Pourtant, ils se sont peu attirés les remarques des médias. Le Premier ministre Netanyahu est le seul accusé. Il n’a que de très maigres espoirs de survivre à la machine politique à lui boyer les os qui cherche à le briser à chaque tournant. À chaque assaut, son soutien populaire risque de fondre un peu plus et ses fidèles seront saisis par la peur. On entend crier que tous les trois sont présumés innocents jusqu’à preuve du contraire. Si un acte d’accusation peut entraîner la destitution du Premier ministre, cela veut dire  que la police et les autorités judiciaires ont alors pris le contrôle du gouvernement.

Le père fondateur d’Israël, le regretté David Ben Gourion, aurait pu avertir Netanyahou de ce qu’il tirait de sa propre expérience. À la fin d’une carrière épique, Ben Gourion a été mis au défi par des forces déterminées à l’évincer. Il a riposté en invoquant le système judiciaire, exigeant qu’une commission d’enquête fasse la lumière sur une opération clandestine ratée. Ben Gourion a également appelé les électeurs à le défendre. Il a appelé en vain.

Le procureur général de l’époque, Aharon Barak, avait ordonné à feu Yitzhak Rabin de démissionner de son poste de Premier ministre, acte qui marquait la chute historique du parti travailliste au pouvoir. Un autre Premier ministre israélien, le regretté Ariel Sharon, s’est rendu compte que l’application de la loi était sur le point de le rattraper, et a quitté le navire du Likoud. Il a créé le parti Kadima et est passé de la droite à la gauche modérée, sauvant ainsi sa carrière politique.

Netanyahu peut ou non proposer un dispositif ingénieux pour rester en poste. Mais, à en juger par la situation actuelle, il semble n’avoir d’autre choix que de quitter la politique et de se consacrer à innocenter son nom devant les tribunaux – un processus qui pourrait durer des années.

PM Netanyahu’s chances of survival are drowning under a concerted political, legal, media onslaught

Adaptation : Marc Brzustowski

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Bonaparte

@ HAGGAI :
 » Avec le soulagement des juifs diasporiques – qui n’ont jamais risqué une goutte de sang pour Israel-  » .

Ne cherchez pas à diviser les Juifs , nous le sommes assez comme çà .

En France on peut mourir parcequ’on est Juif .

Par ailleurs l’apport des Juifs de la diaspora n’est pas négligeable .

Il est vrai aussi que nous partageons les joies et les peines du Peuple d’israël .

Alors n’en rajoutez pas vous aussi : le peuple juif a besoin d’être uni .

HAGGAI

Avec le soulagement des juifs diasporiques – qui n’ont jamais risqué une goutte de sang pour Israel- il s’agit très vite de trouver un Rabin II pour signer tres vite un OSLO II…donc se débarasser au plus vite de cette tete de mule de BIBI… A cet effet Israel vient d’acheter a la France le missile FILLON a base de juges et médias portés a temperature politique dejà utilisé en france avec le succès connu!!

Bonaparte

Nos ennemis doivent se régaler .

Tous ceux qui le soutiennent devraient descendre dans la rue et rappeler qu’il faut compter sur eux malgré tout .

Car israël c’est aussi ceux qui votent pour l’intérêt et la sécurité de chacun et pour celui du pays .

Bonaparte

Quel gachis .

Il est parmi les meilleurs Premiers Ministres d’Israël depuis sa création .

Un bilan et une expéreince hors pair

Il a fait des jaloux , en cherchant à l’abattre Israël aura beaucoup à perdre dans l’un des moments les plus dramatiques de son histoire .

Je ne vois personne d’autres que lui pour diriger le pays .

Quand ce ne sont pas nos ennemis qui cherchent à nous détruire , pas besoin d’aller loin pour les trouver : Ils sont chez nous .

shimon ohayon

il n y a pas que les gauchistes du gouvernement ceux de la rue aussi et les russophones qui sont responsables de cette situation les membres du likoud eux meme par leur division a creer x partis de droite alors je doute qu ils reussisent en 20 jours a se ressaisir et pour le pays soutenir BIBI qui a su faire face a tous d Obama a Abbas en gerant l opposition l economie les conflits et les relations internationales avec brio je ne vois pas de meilleur candidat pour lui succeder c est le patriarche et je pense qu il s en ira parce quand il l aura decider alors oui je soutiens Bibi a 100 pour cent j en ai rien a foutre des histoires de cigarre ou de champagne c est lamemtable c est un assassinat politique

Calimero

Je suis triste pour ce qu’il arrive à Israël. Quelques personnes de la Police, Magistrature et la Presse ont fait un coup d’Etat en Israël pour abattre le PM d’Israël. Qui pourras arrêter ce coup d’Etat ? Car cela voudra dire qu’Israël n’est plus une démocratie et sa population vie désormais sous une dictature d’un type nouveau. Cette manière de commettre un coup d’Etat avec l’aide de la Police, Magistrature et la Presse se passe aussi en Amérique. De cette façon des démocraties de longue date basculent vers des dictatures.

En Israël le premier coup d’Etat a eu lieu en 1995 à l’assassinat de Rabin. Il a été réussi 5/5 avec la complicité par la Shabac, la Police, la Magistrature et la Presse. Ils ont réussi à faire croire que l’assassin de Rabin était Yigal Amir, pendant que les assassins étaient le nouveau gardien et le nouveau chauffeur de Rabin misent en place par qui vous savez. Il s’agit de faire d’une pierre 2 coups, d’accuser « les extrémistes de droite d’être des assassins d’un PM pendant que le commanditaire a pu tranquillement se débarrasser d’un PM gênant pour la gauche capitularde devant le terrorisme arabe.

Cette fois-ci, la méthode de coup d’Etat est moins sanguinaire, mais plus cruelle humainement parlant. Qui pourra enfin divulguer la vérité sur ces 2 coups d’Etat, que les coupables soient punis et que cela n’arrive plus jamais en Israël ?

Hepner

même si bibi est innocent, il mérite un peu de prison quand même. non?

SINCLAIR

Pour ma part MONSIEUR le PREMIER minMINISTRE Benjamin NETANYAHOU n’a pas dit son dernier mot loin de là, le fait de prononcer sa mise en examen le jour même où Benny Gantz n’a pas pu former son gouvernement pure coincidence…?

ZAK

C’est écoeurant cet acharnement contre M. NETANYAHOU. La gauche,le judiciaire et les médias sont abjects. Malheureusement cette gauche puante sévit de même dans tous les pays occidentaux. Ces idéologues gauchistes sans idées mais surtout sans scrupules n’admettent pas le verdict populaire ou que quelqu’un pense différemment. Je ne vois pas, dans la courte histoire contemporaine d’ISRAËL, un meilleur premier ministre, même actuellement dans le monde. Je ne sais plus qui a dit : les politiques sont sans scrupules et se font élire par des peuples sans mémoire; si ISRAËL est ce qu’il est aujourd’hui, c’est grâce à BIBI; si les israéliens peuvent voyager, avec un Shequel que l’on peut changer partout dans le monde, c’est grâce à BIBI, et j’en passe et des encore meilleurs.

LACHKAR Norbert

J’AI TOUJOURS ETE A FOND POUR BIBI ET LE LIKOUD,MAIS MAINTENANT JE PENSE QU’IL FAUT ABSOLUMENT REFAIRE L’UNITE EN ISRAEL,C’EST VITAL POUR LE PAYS,POUR LES ISRAELIENS ET POUR TOUS LES JUIFS DE LA TERRE.NOUS NE SOMMES DEJA PAS NOMBREUX ET SI EN PLUS NOUS NOUS DIVISONS,NOUS FAISONS LA PART BELLE A NOS ENNEMIS.ON A TOUJOURS DIT QUE LES JUIFS ETAIENT TRES INTELLIGENTS,C’EST MAINTENANT QU’IL FAUT LE PROUVER.JE PENSE QUE BIBI DEVRAIT S’EFFACER LE TEMPS DE REGLER SES DEMELES AVEC LA JUSTICE ET CHERCHER L’INTERET DU PAYS QUI N’EST PAS DE RESTER AU POUVOIR A TOUS PRIX.DE TOUTES MANIERES JE PENSE QUE CE N’EST PAS UNIQUEMENT LE PREMIER MINISTRE QUI GOUVERNE TOUT SEUL MAIS TOUTE UNE EQUIPE ET DONC JE CROIS QU’IL FAUT DONNER SA CHANCE A GANTZ MEME S’IL EST UN PEU NOVICE EN LA MATIERE.IL NE FAUT PAS OUBLIER QUE LES JUIFS SONT TOUS FRERES ,IL FAUT DE SUITE RECREER L’UNITE ENTRE EUX.LA SITUATION EST GRAVE !!!!!!

yacotito

gantz est non seulement novice, mais c’est pas une lumiere. Il n’y a qu’à voir ses faux pas durant la guerre contre le Hamas et surtout, son opposition à une attaque israelienne sure Téhéran, quand il etait encore temps. En outre la manière avec laquelle il s’est comporté envers Netanyahu est dégueulasse. je ne voterai jamais pour lui

Asher Cohen

Cet article m’apprend qu’en 1977, ce serait le procureur général d’Israël qui aurait ordonné à Rabin de démissionner de son poste de premier ministre. Je pense que la chute du parti travailliste au pouvoir commence dès l’après octobre 1973 avec certes le rapport Agranat, le départ de Golda Meir du gouvernement, remplacée par Rabin, puis se poursuit avec tous les scandales de corruption dans l’appareil d’état travailliste révélés dans les années qui suivent. Plusieurs historiens soutiennent que Rabin aurait décidé de démissionner de lui-même, laissant Bégin et la Droite arriver au pouvoir. Mais je répète ce que j’ai écris sous un précédent article: Rabin est, malgré cela, redevenu premier ministre en 1992 et a signé les accords d’Oslo, sans manquer de serrer la main d’Arafat. La question est donc: quel niveau de Moralité peut-on exiger d’un premier Ministre de l’Etat Juif, et y-aurait-il 2 poids-2 mesures à ce sujet?