Le Hezbollah : Un État dans l’État et un empire financier global

Le Hezbollah, groupe terroriste chiite basé au Liban, a su métamorphoser son influence bien au-delà des frontières libanaises. De simple organisation militaire, il est devenu un acteur clé dans le financement mondial du terrorisme, utilisant divers moyens illégaux pour générer des fonds. Ses sources de revenus s’étendent du trafic de drogue à des activités de blanchiment d’argent, notamment en Afrique et en Amérique du Sud, tout en s’appuyant sur le soutien direct et indirect de l’Iran.

L’Iran reste le principal bienfaiteur du Hezbollah, lui fournissant environ 750 millions de dollars par an. Cet argent est souvent transféré par le biais de missiles ou de formation militaire fournie par des conseillers iraniens, selon le professeur Eyal Zisser, expert du Liban. Cependant, les fonds iraniens sont principalement utilisés pour des opérations au Liban et en Syrie. Face à des besoins croissants et à un environnement géopolitique complexe, le Hezbollah a diversifié ses sources de financement.

Depuis la Seconde Guerre du Liban, le Hezbollah s’est tourné vers la production de drogue, notamment du Captagon, une drogue synthétique qui circule massivement dans le Moyen-Orient. Selon Miri Ezin, chercheuse à l’Université Reichman, cette production de drogue génère environ 30 % du budget annuel de l’organisation. Le Liban et la Syrie sont devenus des centres de production et d’exportation, avec des routes de contrebande qui traversent la Jordanie pour atteindre l’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe.

Le Hezbollah ne se limite pas à la production de drogue pour financer ses activités. Des rapports montrent son implication dans des réseaux de blanchiment d’argent complexes, notamment en Amérique du Sud, où le commerce de véhicules d’occasion et le trafic de cocaïne servent à amasser des fonds. L’Afrique, particulièrement le triangle Argentine-Uruguay-Paraguay, est également un point névralgique du trafic de drogue et du blanchiment de diamants du sang, utilisés pour financer l’organisation.

Le Hezbollah utilise également des associations prétendument caritatives pour collecter des fonds, notamment parmi la diaspora chiite. Ces structures, tout en fournissant des services à la population chiite libanaise, servent également à blanchir de l’argent et à renforcer l’influence idéologique de l’organisation. La « banque » du Hezbollah, Al-Qard Al-Hassan, est un exemple frappant, offrant des prêts sans intérêts tout en jouant un rôle dans le blanchiment de fonds provenant des activités criminelles du groupe.

L’influence du Hezbollah au Liban est telle qu’il fonctionne presque comme un gouvernement parallèle, gérant hôpitaux, écoles, entreprises de construction, et infrastructures. Ce réseau complexe de soutien permet à l’organisation de se maintenir malgré les pressions internationales, tout en poursuivant ses activités terroristes et son expansion régionale.

Le Hezbollah, fort de son soutien iranien et de ses activités criminelles, continue d’étendre son empire économique à travers le monde, ce qui renforce son pouvoir non seulement au Liban, mais aussi dans les arènes internationales. Les récentes frappes israéliennes contre ses infrastructures économiques ne sont que la pointe de l’iceberg, dans une guerre financière et militaire qui s’intensifie.

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