Le choix de Hanoï, la capitale vietnamienne, représentait pour les nord-Coréens plus qu’un symbole. Dans leur démarche de trouver le modèle de développement économique qui préserve la dynastie et le parti communiste, les dirigeants nord-Coréens s’inspireraient de l’exemple vietnamien.
Avec une superficie de plus de 330 000 km², le Vietnam a, à l’ouest, des frontières avec le Cambodge et le Laos, et, au nord, avec la Chine ; sa façade orientale est bordée par la mer de Chine, le golfe du Tonkin et le golfe de Thaïlande.
Le Vietnam est un vieux pays dont l’histoire remonte à près de 3 000 ans avant notre ère, une histoire régulièrement ponctuée par des conflits avec le grand voisin du Nord, la Chine qui a occupé son voisin pendant plus de mille ans jusqu’en 932. Seule la nécessité de combattre la France de 1945 à 1954, puis les Etats-Unis jusqu’en 1975 explique l’acceptation de l’aide économique et militaire chinoise.
Mais, dès la chute de Saigon en 1975 et le départ des Américains, la rivalité ancestrale avec la Chine a refait surface
  • Indirectement du fait de la situation au Cambodge
  • Directement, avec un conflit militaire de durée entre les deux pays en 1979
  • Les 4 200 km² d’eaux territoriales sont sujettes à de nombreuses contestations chinoises
Ironie ou clin d’œil de l’histoire, la Vietnam accepte aujourd’hui l’aide américaine, et a même ouvert ses bases navales à la marine des Etats-Unis.
En 1975, le Vietnam sort complétement exsangue de 40 ans de guerre. Il faudra néanmoins attendre une dizaine d’années pour que le pays engage un aggiornamento économique et amorce son retour dans la communauté internationale, avec notamment son entrée au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale en 1991-92.
L’économie va progressivement être libéralisée ; parallèlement, l’ouverture sur l’extérieur s’accompagne d’un contrôle strict de la société par le parti communiste. Le parti unique avait la hantise d’éviter la réédition des événements chinois de juin 1989, survenus sur la place Tien An Men, avec l’armée tirant sur les manifestants.
Le pays s’est parfaitement intégré dans l’espace économique asiatique en accueillant les entreprises sud-coréennes et japonaises, et en cantonnant les chinoises pour éviter de devenir un sous-traitant de l’encombrant voisin. Le pays a ainsi pu rejoindre l’Organisation mondiale du commerce en janvier 2007.
En une dizaine d’année, le Vietnam va connaître son décollage économique, la croissance économique passant de 4,7 % en 2001 à 7,6 % en 2007, avant de connaître un léger tassement avec la crise de 2008 et un taux de croissance de 6,3 %, 5,3 % en 2009, avant de remonter à 6,8 % en 2010, et rester quasiment à ce niveau tout au long de la décennie. Il enregistre sa plus forte croissance de la décennie en 2018.
En soixante-dix ans, l’Asie a produit de nombreux modèles pour sortir du sous-développement : après le Japon, « les quatre dragons » de la Corée du Sud, Hong Kong, Singapour et Taïwan, le « tsunami » chinois, la révolution indienne par les services…la dernière génération a donné « les bébés tigres » de la Malaisie, de la Thaïlande et du Vietnam…Une succession de success stories qui a déplacé le centre de gravité du monde vers l’Asie, marginalisant l’Afrique, l’Amérique latine, le monde arabe, voire l’Europe…
L’évolution économique du Vietnam se caractérise par
  • La transition démographique après une très forte croissance ; un peu moins de 100 millions d’habitants contre 28 millions en 1950, et 74 millions en 1995. La population a quadruplé en 70 ans.
Cela a permis d’effacer les conséquences humaines des guerres et d’avoir une population jeune propice au dynamisme de la société.
Cette main d’œuvre abondante et qualifiée est une des raisons du succès et du positionnement du pays sur les services ou des produits à haute valeur ajoutée, comme les smartphones, et les tablettes.
Avec une densité de près de 300 habitants au km², le pays peut mieux rentabiliser ses investissements publics, tout en ayant d’importants problèmes de gestion de l’espace et de l’aménagement du territoire.
  • L’évolution de la répartition des activités selon les secteurs d’activité, avec un secteur primaire à 22 %, le secondaire à 40 % et le tertiaire à 38 %.
Un secteur agricole particulièrement développé :
Avec, en 2018, un peu plus de 40 millions de tonnes et la cinquième production de riz au monde, le Vietnam est néanmoins le deuxième exportateur avec un peu plus de 7 millions de tonnes.
Avec près de 30 millions de tonnes de café durant la campagne 2017-2018, le Vietnam est devenu le premier producteur au Monde de Robusta, et le second de café, toutes catégories confondues.
Avec de très importants découvertes d’hydrocarbures, le secteur pétrolier connait un développement significatif.
Comme souvent en pareille situation, la croissance s’accompagne de déséquilibres, inflation qui accentue les inégalités sociales et la paupérisation, une situation dégradée des entreprises publiques, et la dette publique. Le gouvernement doit veiller pour éviter tout risque de rupture.
Dov ZERAH
Bonjour
Je vous invite à me retrouver le mardi matin à 7h05 sur Radio J 94.8 FM pour ma chronique économique et financière. 
De plus, j’invite toute personne intéressée par l’information économique sur l’Afrique,  à consulter le site « economiesafricaines.com » Merci Dov ZERAH  (MARDI 25 MARS 2019)

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Tiwi

Il est facile de comprendre pourquoi le sommet s’est déroulé au Vietnam car ce pays est un des rare a avoir une ambassade Nord Coréenne et Kim pouvait se rendre a Hanoï par le train.
Même s’il est en bonne voie, le Vietnam est encore tres loin économiquement de son voisin la Thaïlande, 15 ans de retard environ, et même si la population n’aime pas trop les chinois a cause des revendications des îles Paracels, le gouvernement est obligé de traîter avec eux car les entreprises chinoises achètent beaucoup de bien immobilier, trop au goût de la population qui voit les prix flamber. le m2 a Hanoï coute plus cher qu’a Paris et vu que 80 pourcents de la population est sous le seuil de pauvreté, il est illusoire pour eux de penser un jour acheter un terrain en ville

La France est toujours tres presente au Vietnam, les coréens son majoritaire et de loin, les japonais beaucoup moins. Mais il y a aussi la Russie qui a des échanges ininterrompue depuis plus de 50 ans.
Un joli pays mais les choses avancent lentement.