Nous demandons dans le séder de Rosh hashana qu’il y ait une fin pour nos ennemis, ceux qui nous haïssent et tous ceux qui nous veulent du mal .
Dans cette démarche le peuple juif s’en remet par ses prières au créateur pour trouver la sérénité nécessaire à sa vie quotidienne, à l’orée de la nouvelle année.
Mais qu’en est–il de ses propres actes pour se débarrasser de ses ennemis? Il y a nécessité de mise en perspective des menaces réelles et des moyens dont le peuple juif dispose concrètement pour sa défense.
Toutefois le monde n’est -il qu’une menace?
Sommes-nous en droit de nous demander »N’y a-t-il pas des forces positives qui agissent pour une autre configuration de l’humanité plus humaine » ?
Ce que Kant appelait le droit cosmopolitique, concernant les hommes comme habitants de la planète et qu’il distinguait du droit des États, a acquis aujourd’hui il faut le reconnaitre une extraordinaire actualité grâce à la révolution des communications, inclus les réseaux sociaux et bien évidemment également l’écologie. Une forme nouvelle de sensibilité traverse le monde, parfois malgré tout, elle se perd en certains endroits comme la lumière disparait dans les trous noirs au milieu des galaxies.
Une conscience, une solidarité nouvelle mondiale est en train de naître, encore timidement, mais la tendance s’affirme.
Cet élan devient visible à travers les mouvements transnationaux comme Amnesty International, Médecins Sans Frontières pour les plus connus, mais la liste est bien plus longue et diversifiée aujourd’hui, elle s’étend à des organisations de défense de l’environnement et des océans comme Greenpeace, ect…
Ces ONG pénètrent dans le monde des États, à travers des notions comme le droit d’ingérence humanitaire.
Une sensibilisation nouvelle s’est installée dans certains Etats,une aspiration à plus d’humanité, à un monde moins brutal, plus solidaire qui peut apparaître comme une faiblesse. Les démocraties libérales et pacifiques. se sentent en effet bien souvent désemparées devant ceux qui obéissent encore aux valeurs du fanatisme et des motivations de conquêtes
L’exemple le plus révélateur, c’est la paralysie occidentale et celle des pays arabes modèrés alliés de l’occident face à l’arrogance de Téhéran et à ses ambitions expansionnistes. Un Iran qui s’appuie sur des moyens militaires accrus, déployés au Yémen,en Iran,en Irak, en Syrie et dernièrement à Gaza.
Que fait l’Europe face à la course à l’armement nucléaire engagée par Téhéran, hormis d’entretenir de longues discutions qui n’entravent en rien pour l’instant ses projets militaires, notamment son développement d’armes balistiques déjà opérationnelles.
Les sanctions américaines contre les intérêts iraniens ont démontré leurs limites et Donald Trump n’a pas vraiment trouvé d’alternative, tandis qu’il est ficelé sur son propre terrain politique par la hargne de la rivalité du parti démocrate.
Les perspectives cosmopolitiques ne font que souligner dans les pays non belligérants le contraste entre l’élargissement de la conscience publique, l’aspiration à la solidarité sentimentale et l’étroitesse des marges d’action et d’intervention. La capacité de sacrifice reste limitée pour stopper une situation régionale chaque jour plus menaçante.
La guerre profite toujours de la multiplicité des états et de l’absence d’autorité supérieure.
Par ailleurs des millions de personnes qui pour un temps ont perdu le droit d’avoir des droits, et ne sont pas vraiment désirés par les pays dit développés, sillonnent les routes et les mers. Ils ajoutent involontairement à la confusion des frontières et parfois au choc des cultures.
La fin des équilibres stables devrait nous interroger et bouleverser notre diplomatie et les liens créés avec les pays qui nous entourent et ceux plus éloignés. L’erreur serait de nous isoler. Les Israeliens partagent trop sans doute le sentiment de se sentir seuls face à des puissances carnassières comme l’Iran. Une perception dangereuse et fausse qui pourrait conduire nos dirigeants à opter pour des attitudes de défense extrêmes.
La Paix nous l’avons , la guerre nous l’avons .
Tout le Monde nous hait .
D. merci nous existons enfin .