Le président argentin et sa proximité avec la communauté juive marocaine de Buenos Aires
La récente visite du président argentin en Israël dépasse largement le cadre des relations diplomatiques habituelles. Elle met en lumière sa proximité avec la communauté juive marocaine de Buenos Aires, dirigée par un rabbin qui s’investit personnellement dans la conversion au judaïsme du président. Javier Milei, élu en novembre 2023 et affilié à l’extrême droite libertarienne, a orienté l’Argentine vers une position pro-États-Unis et pro-israélienne, rompant ainsi avec la politique de ses prédécesseurs plus enclins à soutenir la cause palestinienne et à se rapprocher du groupe des Brics.
Dès son arrivée en Israël, Javier Milei a annoncé son intention de transférer l’ambassade argentine à Jérusalem, une décision symbolique qui équivaut à reconnaître l’annexion israélienne de la ville sainte en 1981. Cette visite officielle a été marquée par des moments émotionnels, notamment lorsque le président argentin s’est recueilli devant le mur des Lamentations, démontrant ainsi l’importance personnelle de ce voyage.
Javier Milei, né catholique, a toujours manifesté un intérêt profond pour le judaïsme et exprimé le désir de se convertir. Il considère même la possibilité de devenir le premier président argentin de confession juive, bien que des défis pratiques se posent, comme celui de respecter le Shabbat en tant que chef d’État. Derrière cette quête spirituelle, se trouve le rabbin Shimon Axel Wahnish, dirigeant de l’Association des juifs marocains d’Argentine, qui guide Javier Milei dans son cheminement religieux. Leur relation, ancienne et étroite, dépasse le simple cadre religieux pour toucher à des domaines tels que l’économie, le rabbin conseillant même Milei dans une lecture économique de la Torah.
La proximité entre Javier Milei et la communauté juive marocaine de Buenos Aires soulève des questions sur les relations diplomatiques entre l’Argentine et le Maroc. Si l’Argentine s’est traditionnellement prononcée en faveur de l’intégrité territoriale marocaine, la question de savoir si Milei ira jusqu’à reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara demeure en suspens. Des parallèles sont même établis entre Javier Milei et Donald Trump, notamment dans leurs relations avec des personnalités juives marocaines influentes.
La communauté juive marocaine de Buenos Aires, dont l’Acilba, continue de préserver ses liens avec le Maroc, organisant régulièrement des événements culturels en lien avec ses racines. Cette communauté, forte de ses 200 000 membres en Argentine, dont un tiers est séfarade, entretient des liens profonds avec le Maroc, considéré comme sa « mère patrie ». Originaires principalement de Tanger, Tétouan et Larache, ces juifs marocains ont immigré en Argentine à la fin du XIXe siècle pour échapper à des conditions de vie difficiles, profitant des politiques d’immigration libérales de l’époque.
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