Grande-Bretagne : le Labour de Corbyn accusé d’antisémitisme

Jéremy Corbyn, actuel leader du Labour, a dû exclure plusieurs membres du parti travailliste pour antisémitisme.

Plusieurs élus du parti travailliste ont été exclus à la suite à des propos antisémites. Des membres du Labour ainsi que la communauté juive britannique demandent à Jeremy Corbyn de faire le ménage.

Depuis l’élection de Jeremy Corbyn à la tête du parti travailliste en septembre, une série de révélations impliquant des personnalités du Labour pour antisémitisme ont ponctué l’actualité. Dernier en date: une conseillère municipale a été suspendue dimanche du parti après avoir tenu des propos antisémites sur son compte Twitter. Dans des messages sur le réseau social, effacés depuis, Aysegul Gurbuz, 20 ans, laissait transparaître sa passion pour Adolphe Hitler qualifié de «mon homme Hitler» ou du «plus grand homme de l’Histoire». Dans un autre tweet, elle faisait part de son espoir de voir l’Iran utiliser l’arme nucléaire pour «rayer Israël de la carte». Ou encore, elle exprimait son «dégoût» pour les «Juifs si puissants». La jeune femme musulmane avait été élue en mai 2015 conseillère municipale à Luton

et était également candidate pour le syndicat étudiant pour les minorités de Warwick.

Plusieurs membres du Labour ont été suspendus pour antisémitisme ces dernières semaines, comme Viki Kirbi, une candidate travailliste du Woking exclue pour avoir fait des déclarations faisant d’Hitler le «dieu des sionistes».

Ou encore Khadim Hussain, l’ex maire de Bradford, qui a été lui aussi suspendu 23 mars. Ce dernier a partagé sur Facebook une déclaration déplorant que la mort de millions d’Africains ne soit pas enseignée à l’école tandis que «notre système éducatif ne parle que d’Anne Frank et des six millions de sionistes tués par Hitler».

Beinazir Lasharie, conseillère municipale de Kensington, avait été exclue en octobre pour avoir posté sur Facebook le message suivant: «Beaucoup de gens savent qui était derrière le 11 septembre et qui se cache derrière Daech… Je n’ai rien contre les Juifs, je ne fais que partager!»

Enfin, last but not least: en février dernier, le parti travailliste avait lancé une enquête au sujet d’allégations de harcèlement d’étudiants juifs d’Oxford de la part du club étudiant du Labour. Le vice-président du Club, Alex Chalmers, avait claqué la porte, arguant qu’une grande partie des membres «avaient un problème avec les Juifs». Le Club avait par ailleurs apporté son soutien à l’Apartheid Week, événement antisioniste.

Corbyn accusé de complaisance

Toutes ces affaires inquiètent la communauté juive britannique. Le «Jewish board of Deputies», principale instance de représentation des Juifs britanniques, a instamment demandé à Corbyn de prendre des mesures contre le racisme sévissant à l’intérieur du parti. Le multi-millionaire Michael Foster, dont la famille a donné 570.000 $ au parti en 2015, a affirmé qu’aucun grand donateur juif n’avait donné d’argent cette année, à cause de ces multiples affaires. «Jeremy Corbyn continue d’ignorer le problème», déplore-t-il et «montre son insensibilité et son mépris pour l’histoire des Juifs en Europe». Lord Levy, membre du parti et proche de Tony Blair prévient dans une tribune signée dans The Independent : «Corbyn doit dire clairement que l’antisémitisme n’a pas sa place au Labour, sinon je partirai». L’ex archevêque de Canterbury Lord Carey a lui aussi mis en garde Jeremy Corbyn, l’avertissant qu’il ne serait jamais premier ministre s’il ne mettait pas fin à l’antisémitisme dans son parti. Une autre député du Labour, Louise Ellman, a affirmé que Corbyn n’en faisait pas assez pour lutter contre ce fléau. En réponse, le propre frère du leader travailliste, Piers Corbyn, a accusé cette députée d’être une «sioniste». «Tous les Corbyn sont des antinazis engagés. Les Sionistes ne peuvent pas s’opposer à tous ceux qui supportent les droits des Palestiniens», a-t-il tweeté.

Piers Corbyn, météorologiste de son métier, est connu pour ses positions violemment hostiles à Israël. Il a également retweeté sur son compte des messages complotistes faisant des liens entre Israël et Daech.

Sur la BBC dimanche, Jeremy Corbyn s’est défendu, arguant que ces cas représentaient «une infime minorité du Labour». «L’antisémitisme est absolument odieux et mauvais. Nous avons renvoyé et nous renverrons n’importe quel membre qui agira de cette façon», a-t-il assuré.

S’agit-il d’une tentative de déstabilisation ou d’un problème profond d’un Labour clientéliste? «On devrait s’attendre à ce qu’un parti qui élit un chef pour qui le Hamas et le Hezbollah sont comme des «amis» et qui sert d’hôte à des individus antisémites, accueille les semblables de Kirby et des étudiants «qui ont un problème à l’égard des juifs», écrit le docteur en philosophie Michael Laitman dans The Times of Israël. Les accointances entre Corbyn et la gauche antisioniste sont bien connues. L’essayiste Caroline Fourest avait dénoncé dans un article les «amis intégristes» de Jeremy Corbyn, accusant le leader des travaillistes de collusions avec l’islamisme radical. Ce dernier ne cache pas ses amitiés pour le Hezbollah et le Hamas, et possède des bureaux dans la mosquée de Finsbury, proche des Frères musulmans.

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