Le 28 septembre 2018, le porte-parole du Jihad Islamique Palestinien (JIP), Da’ud Chehab, a tenu une conférence de presse dans un « camp du retour » (dédié à la marche du retour) dans la partie est de la ville de Gaza, où il a annoncé l’élection de Ziyad Rashid al-Nakhalah (Abou Tareq) à la position de chef ou secrétaire-général du JIP, selon une publication du centre d’information sur le terrorisme et le renseignement de Meir Amit. Al-Nakhalah remplacera Ramadan Abdallah Shalah, qui est malade et ne peut plus pourvoir le poste.

Les noms de neuf membres du bureau politique de l’organisation, dont MM. Muhammad al-Hindi, Anwar Abu Taha et Khaled al-Batash, ont également été annoncés. Shehab a souligné que d’autres avaient été élus dans « d’autres arènes du djihad, telles que la Cisjordanie, le territoire de 1948 [i.e : le territoire national d’Israël]  et les prisons » [israéliennes] et que leurs noms n’avaient pas été révélés pour des raisons de sécurité.

Ziyad al-Nakhalah, qui vit aujourd’hui au Liban, est né dans la bande de Gaza en 1953 et a grandi à Khan Yunis. Il est marié et père de six enfants (deux fils et quatre filles). En 1971, il a été arrêté par Israël pour la première fois et condamné à la réclusion à perpétuité. Après 14 ans d’emprisonnement, il a été libéré dans le cadre de « l’accord Jibril » [échange de prisonniers qui a eu lieu le 21 mai 1985 entre le gouvernement israélien, dirigé par Shimon Peres, et leFront populaire de libération de la Palestine-Commandement généraldirigée parAhmed Jibril. Dans le cadre de l’accord, Israël libère 1.150 prisonniers sécuritaires détenus dans les prisons israéliennes en échange de trois prisonniers israéliens (Yosef Grof, Nissim Salem, Hezi Shai) capturés pendant la guerre du Liban. La plupart des libérés formeront l’épine dorsale de la 1ère Intifada].

Dès après sa libération, il a été élu au premier conseil de la Shura du JIP, et Fathi Shqaqi, secrétaire général du JIP, l’a délégué à la création d’une branche militaire.

Il a de nouveau été arrêté en 1988 pour avoir déclenché la première Intifada et a été expulsé vers le sud du Liban [autre erreur sécuritaire majeure israélienne, qui va professionnaliser les groupes terroristes], où il a progressé dans les rangs de l’organisation, grâce à la formation intensive dont lui et ses troupes bénéficient de la part du Hezbollah. En plus de ces activités militaro-terroristes – [dont l’exécution de William Francis Buckley, chef de l’antenne de la CIA à Beyrouth, enlevé en 1984 par le Jihad islamique selon certaines versions, par le Hezbollah selon d’autres. Avant de mourir, il aurait livré une confession de 400 pages à ses ravisseurs], il a été nommé représentant du JIP au Liban. Après l’assassinat d’al-Shqaqi en 1995, éliminé à Malte par les services secrets israéliens (Mossad), le Conseil de la choura a élu al-Nakhalah au poste de secrétaire général adjoint. Il faisait partie de la direction militaire restreinte dirigée par Ramadan Shalah (al-Istaqlal, 28 septembre 2018).

Le Département d’État américain a désigné , en janvier 2014, Ziyad al Nakhalah (Abou Tariq), secrétaire général adjoint du Jihad islamique palestinien (JIP), comme terroriste international spécialement désigné (SDGT). Le JIP est désigné comme organisation terroriste étrangère depuis octobre 1997.

Nakhalah « a pris à plusieurs reprises le crédit d’attaques contre Israël », a déclaré le département d’Etat. En outre, il a «cultivé des relations étroites avec le gouvernement iranien, principal sponsor du terrorisme dans le monde ». Nakhalah était l’un des nombreux responsables du Jihad islamique palestinien à admettre que l’Iran avait fourni à des groupes terroristes palestiniens, dont le JIP, les missiles Fajr-3 et Fajr-5 utilisés lors de l’opération Pilier (Nuée) de défense en novembre 2012.

Selon le département d’Etat, Nakhalah en 2012 « a souligné l’importance de développer et d’améliorer les relations de [PIJ] » avec le Hamas. En effet, en octobre 2012, les deux groupes terroristes palestiniens ont annoncé qu’ils menaient des opérations conjointes contre Israël. Dans un échange de courrier électronique avec Reuters depuis Damas, Nakhalah s’est vanté que « la relation avec le Hamas est à son meilleur niveau maintenant ».

Dans sa désignation, le département d’État a indiqué que le JIP avait mené «de nombreuses attaques, y compris des attentats-suicides à grande échelle contre des cibles civiles et militaires israéliennes», dont certaines avaient tué des Américains.

La désignation, qui indiquait que le JIP « recevait une aide financière et une formation principalement de l’Iran », identifiait l’attentat à la bombe commis contre un autobus en décembre 2013 comme une opération du JIP. Le 2 janvier 2014, les autorités israéliennes ont annoncé l’arrestation de 14 personnes, dont au moins quatre membres du JIP, en lien avec l’attaque de décembre.

Ramadan Shallah, secrétaire général du JIP jusqu’à la nomination de Nakhalah, figure sur la liste des SDGT (terroristes globaux) depuis novembre 1995. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a rencontré à plusieurs reprises Shallah et d’autres responsables du JIP, y compris ce nouveau secrétaire-général, Nakhalah, à Beyrouth.

Tags: Iran , Israël , Jihad Islamique Palestinien

Ami Rojkes Dombe | 4/10/2018

israeldefense.co.il

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DAVID BARNETT | longwarjournal.org

(article ancien de janvier 2014, lorsque le département d’Etat a désigné Nakhalah, qui sonne si bien avec Nasrallah, comme terroriste international spécialement désigné.)