L’Écart de PIB entre l’Europe et les États-Unis atteint désormais 80 %
L’été battait son plein, et tandis que de nombreux Américains traversaient l’Atlantique à la recherche de la douceur de vivre européenne, une question économique préoccupante se dessinait. Les prix en Europe semblaient particulièrement abordables pour nos amis américains, et le Wall Street Journal mettait en lumière une réalité troublante : l’appauvrissement progressif de l’Europe. Dans un article paru le 17 juillet, le quotidien des affaires pointait du doigt une situation inédite pour les Européens depuis des décennies : une dégradation constante de leur niveau de vie.
Pour comprendre l’ampleur du problème, il est essentiel de se pencher sur les chiffres. En 2008, la zone euro et les États-Unis affichaient un produit intérieur brut (PIB) à prix courants quasiment équivalent, à hauteur de 14 200 milliards et 14 800 milliards de dollars respectivement (soit environ 13 082 milliards et 13 635 milliards d’euros). Cependant, quinze ans plus tard, la situation a radicalement changé. Le PIB européen a à peine dépassé la barre des 15 000 milliards de dollars, tandis que celui des États-Unis s’est envolé à 26 900 milliards de dollars. L’écart est donc maintenant de l’ordre de 80 %, une divergence économique alarmante.
L’European Centre for International Political Economy, un centre de réflexion basé à Bruxelles, a publié un classement du PIB par habitant des États américains et européens, donnant un éclairage encore plus saisissant sur la situation.
Pourtant, cette réalité économique semble susciter peu d’émotion en France, où les contre-arguments ne manquent pas. On évoque souvent l’espérance de vie, la qualité de l’alimentation, les inégalités, et bien d’autres aspects qui masquent l’ampleur du problème. Même nos voisins britanniques, qui connaissent une situation similaire, en sont agacés, comme l’a souligné le Financial Times dans une chronique du 11 août : « Le Royaume-Uni est-il vraiment aussi pauvre que le Mississippi ? »
Il est indéniable que l’Europe traverse une période difficile depuis la pandémie de Covid-19, une tendance que l’on observe après chaque crise majeure. Le Vieux Continent était respecté tant que l’Allemagne se maintenait en position de leader économique. Cependant, ces dernières années, l’Allemagne a subi des coupures d’approvisionnement en gaz russe et a fait face à des défis liés au durcissement des relations avec la Chine, qui entrave ses exportations d’automobiles et de machines-outils. Ces problématiques ne semblent pas affecter outre-mesure les États-Unis, qui bénéficient d’une énergie quasi illimitée, d’une part substantielle du brut mondial, et qui dominent sur le marché de l’innovation technologique, avec des géants tels que Google, Apple, Facebook, Amazon et l’intelligence artificielle.
Il est certes tentant de se consoler en pensant à « Emily in Paris » ou à la dolce vita, mais cette vision semble désormais réservée aux Américains. Comme le souligne le Wall Street Journal, « La vie sur un continent longtemps envié par les étrangers pour son art de vivre perd rapidement de son éclat à mesure que les Européens voient leur pouvoir d’achat fondre. » En 2008, la consommation des Européens et des Américains était à peu près équivalente, mais aujourd’hui, l’écart atteint 57 %. Le salaire médian américain est de 77 500 dollars, soit près de la moitié de plus que le salaire français, évalué à 52 800 dollars.
Les années 2000 devaient être la décennie de la connaissance pour l’Europe, selon les ambitions affichées lors du Conseil européen de Lisbonne en 2000. Cependant, la réalité a pris une tout autre direction, avec l’essor spectaculaire de Google, Apple, Facebook, Amazon et, plus récemment, de l’intelligence artificielle aux États-Unis. Cette prospérité se reflète sur les marchés financiers, avec des entreprises comme Apple valant 2 800 milliards de dollars, Microsoft 2 400 milliards, Meta et Tesla 750 milliards. Cette valorisation massive est cruciale car elle permet de financer des projets de développement colossaux. Comment Renault, valorisé à seulement 12 milliards de dollars, pourrait-il espérer rivaliser avec Elon Musk, qui multiplie les investissements dans des usines coûtant de 5 à 10 milliards de dollars chacune ?
Face à ces défis, la France a annoncé un investissement de 200 millions d’euros d’ici à 2030 dans le métavers, mais son principal promoteur, Meta, a déjà englouti plus de 30 milliards de dollars dans cette technologie. Pour l’intelligence artificielle, selon l’université Stanford en Californie, l’investissement privé en France en 2022 s’élevait à 1,7 milliard de dollars, tandis qu’aux États-Unis, il atteignait 47 milliards de dollars. Les Européens se retrouvent donc dans une situation économique préoccupante, et faute de moyens financiers suffisants, ils risquent d’être rapidement évincés de la course à l’innovation et à la prospérité. La question qui se pose maintenant est de savoir comment l’Europe peut inverser cette tendance et rétablir sa compétitivité sur la scène économique mondiale.
Jforum.
40 ans de marche au sous développement pour la France, Une chancelière prise du vertige d’être le seul homme d’État en Europe en 2015 et qui saborde l’aisance allemande en ouvrant ses frontières au grand n’importe quoi immigrationniste. Et voilà le résultat.