L’accord nucléaire met Israël à l’écart et élève l’Iran au rang de partenaire principal et allié des Etats-Unis

 

Le Premier Ministre israélien Binyamin Netanyahu a amèrement accusé les « puissances mondiales dominantes de jouer notre avenir collectif à la roulette, par un accord avec le parrain incontesté du terrorisme international » – en condamnant vertement ensemble les six puissances mondiales qui ont signé l’accord nucléaire avec l’Iran à Vienne, le mardi 14 juillet.

Le Président Barack Obama est en tête de liste. Netanyahu a souligné que le Président avait déterminé son principal objectif comme étant cet accord avec l’Iran à n’importe quel prix, avant même qu’il ne devienne Président, ce qui est vria. Par conséquent, cela n’avait rien à voir avec l’état dégradé des relations entre le Président et lui-même, a t-il rappelé en réponse aux critiques qui lui sont adressées.  Il est maintenant l’heure pour les dirigeants israéliens de laisser de côté leurs différends et de se rassembler, a t-il rappelé. Le dirigeant de l’opposition, Yitzhak Herzog, de l’Union Sioniste, est marqué son accord et affirmé qu’il se joignait à l’effort nécessaire dans l’intérêt de la sécurité d’Israël. Mardi soir, il a reçu une mise à jour sur l’ensemble de la situation, de la part du Premier Ministre.

La réunion du Cabinet spécial de sécurité, appelé à discuter des conséquences de l’accord nucléaire, quelques heures après sa signature, l’a unanimement rejeté et déclaré que « cet accord n’engage absolument pas Israël ».

Malheureusement, personne n’a demandé qu’Israël s’engage à quoi que ce soit, sinon les autres puissances du Moyen-Orient qui sont directement affectées par cette signature. La déclaration du Cabinet n’était, par conséquent, rien d’autre qu’une expression insignifiante de futilité, une sensation partagée autant par le Roi Salman d’Arabie Saoudite que le Président égyptien Abdel Fatah al-Sissi, au pied du mur d’acier qu’Obama et John Kerry ont dressé autour de l’Iran dans la région.

Tous deux ont abandonné sans ménagement Israël et les Arabes de la région dans le seul but de tendre la main à l’Iran. Par ce remaniement radical de ses alliés, Washington a généré une nouvelle réalité géopolitique dans la région aux dépends de son équilibre.

Le Congrès américain a 60jours devant lui pour réexaminer cet accord nucléaire et parvenir à une décision. Mais s’il restait quelques espoirs à Netanyahu de faire pencher le Sénat dans son sens, pour empêcher le veto présidentiel d’Obama de passer, cet espoir s’est rapidement évanoui. En effet, la principale candidate aux Présidentielles, Hillary Clinton, a annoncé que si elle emportait l’élection 2016, elle respecterait pleinement l’accord nucléaire qu’Obama a signé avec l’Iran. Cette annonce a assuré Obama d’obtenir une majorité au Sénat.

L’absence de débouché pour la démanrche de Netanyahu sur cette question symbolise aussi la fin du statut spécial d’Israël à Washington, en tant que « Princvipal allié des Etats-Unis au Moyen-Orient ».

C’est l’Iran qui vient de s’emparer de cette position. Il serait vain qu’Israël aille frapper à la porte de la Maison Blanche, afin de tenter de renouveler l’ancienne entente et susciter l’empathie, comme le conseillait l’ancien Premier Ministre Ehud Barak et tant d’autres. Cela importe peu de savoir qui est assis dans le fauteuil de Premier Ministre, comme l’affaire se présente actuellement, elle ou il se retrouvera du mauvais côté de cette même porte.

Le Secrétaire à la Défense Ashton Carter se rendra en visite en Israël la semaine prochaine. Mais ce n’est jamais qu’une tentative d’amortir le choc.

Cela ne veut pas non plus dire que l’Administration Obama abandonnera totalement Israël, mais seulement que m’Etat Juif ne jouira plus d’un statut de faveur par rapport aux autres nations du Moyen-Orient. En abandonnant le monde arabe, Obama dévalue fortement également la cause palestinienne. Cela présente certains avantages pour le gouvernement Netanyahu, mais ce n’est pas la fin du monde pour les Pazlestiniens. Il leur reste, comme aux gouvernements arabes, la possibilité de rechercher une entente avec Téhéran, alors que cette porte est totalement verrouillée pour Israël.

Dans cette situation, l’entente sereine partagée par Israël avec un certain nombre de dirigeants arabes, avait formé un bloc pour contrer l’influence de cette nouvelle alliance américano-iranienne. Mais elle n’a pas d’avenir. Lorsque la terre tremble pour provoquer un bouleversement majeur, chaque individu cherche avant tout à sauver sa peau et n’a pas de temps à perdre pour regarder autour de lui et discerner qui sont ou ne sont pas les alliés potentiels.

D’un autre côté, le gouvernement Netanyahu peut se sentir soulagé d’être débarrassé des contraintes politiques et stratégiques imposées par sa relation avec l’Administration Obama, et retrouver la liberté de se montrer plus pragmatique et indépendant dans ses orientations et décisions politiques.

Après tout, Israël dispose toujours de l’armée la plus forte et de l’économie la plus dynamique au Moyen-Orient. Ses dirigeants doivent apprendre à utiliser ces énormes atouts avec sagesse et en parfaite indépendance à l’égard de l’Administration Obama.

DEBKAfile Analyse Exclusive 15 juillet 2015, 9:16 AM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski.

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