Erdogan publie un décret sur la nomination de l’ambassadeur de son pays en Israël

Le président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a publié un décret aujourd’hui, jeudi, nommant Shakir Özkan comme ambassadeur de Turquie en Israël.

La Turquie nomme un ambassadeur en Israël

Selon les médias turcs, Shakir Özkan Turunler a été nommé nouvel ambassadeur de Turquie en Israël. Torunler a été consul de Turquie à Jérusalem entre 2010 et 2014.
Auparavant, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu avait annoncé le début de processus visant à élever le niveau de représentation diplomatique avec Israël au niveau d’ambassadeur, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue israélien Yair Lapid dans la capitale Ankara.
Le ministre turc a expliqué que lors de ses entretiens avec Lapid, il a mis l’accent sur la promotion du dialogue positif entre la Turquie et Israël avec des mesures concrètes et a ajouté : « Nous continuerons les visites mutuelles annoncées à court terme ».

Retour sur le dégel des relations entre les 2 pays

Le retour de relations diplomatiques complètes entre la Turquie d’Erdogan et l’État d’Israël, peu évidentes sur le papier, suit une logique politique, géostratégique mais aussi économique, dans un contexte de difficultés d’approvisionnement énergétique. Explications
Israël et la Turquie ont annoncé, mercredi 17 août 2022, le rétablissement complet de leurs relations diplomatiques et le retour des ambassadeurs dans les deux pays, mais Ankara a aussitôt affirmé sa volonté de « continuer à défendre » les Palestiniens.
Les relations entre Israël et la Turquie ont connu un réchauffement ces derniers mois après une brouille de plusieurs années provoquée par l’affaire du navire turc Mavi Marmara. En 2010, les forces israéliennes avaient lancé un assaut meurtrier contre ce navire qui tentait d’acheminer de l’aide à la bande de Gaza, enclave palestinienne sous blocus israélien et contrôlé par les islamistes du Hamas qui ont d’ailleurs des représentants en Turquie.
En mai 2018, après la mort d’une cinquantaine de Palestiniens tués par l’armée israélienne à Gaza, la Turquie a rappelé son ambassadeur en Israël et renvoyé l’ambassadeur israélien. Israël avait riposté en renvoyant le consul général turc à Jérusalem. Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait alors accusé Israël de « terrorisme d’État ».
Le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a alors annoncé le retour des ambassadeurs et des consuls généraux dans les deux pays après une « décision d’élever le niveau des liens à des relations diplomatiques pleines et entières ».
« Le rétablissement des relations avec la Turquie est un atout important pour la stabilité régionale et une nouvelle économique très importante pour les citoyens d’Israël », a-t-il salué dans un communiqué. À Ankara, le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a confirmé le rétablissement des relations complètes tout en soulignant que la Turquie continuera « de défendre les droits des Palestiniens ».

La cause palestinienne, pas un obstacle

Lors d’une une rare visite fin mai à Jérusalem, Cavusoglu a estimé que la normalisation des relations « aura un impact positif sur la résolution pacifique du conflit » israélo-palestinien. Le président Recep Tayyip Erdogan, fervent défenseur de la cause palestinienne, a dans le passé critiqué les politiques israéliennes envers les Palestiniens.
Après plus d’une décennie de rupture diplomatique, Israël et la Turquie avaient relancé les liens avec la visite du président israélien Isaac Herzog à Ankara en mars dernier, la première du genre depuis 2007. Herzog s’est félicité de la reprise des relations, qui « encouragera des liens économiques plus importants, le tourisme réciproque et l’amitié entre les deux peuples ».
Déjà en novembre 2021, Erdogan s’était entretenu au téléphone avec Herzog et l’ex-Premier ministre Naftali Bennett, les premiers du genre depuis 2013, à l’occasion de la libération et du retour dans leur pays d’un couple de touristes israéliens accusés d’espionnage et détenus en Turquie. Erdogan, qui maintient des liens étroits avec le Hamas, avait ensuite indiqué que son pays envisageait un rapprochement « progressif » avec Israël. « Tant qu’Erdogan est au pouvoir il y a aura une certaine hostilité de la Turquie envers Israël à cause de son attache islamiste. Il continuera de soutenir le Hamas par exemple », estime Ephraïm Inbar, directeur du Jerusalem Institute for Strategy and Security.

« Contrepoids » face à l’Iran

« La Turquie est un important pays musulman, qui peut faire contrepoids face à l’Iran donc c’est un pays très stratégique » pour Israël, relève Inbar. En juin, Israël avait appelé les ressortissants israéliens en Turquie à quitter « dès que possible » ce pays par crainte d’attaques de l’Iran, pays ennemi de l’État hébreu, avant d’abaisser le niveau d’alerte.
L’annonce de la reprise de relations complète intervient par ailleurs au moment où la Turquie fait face à une forte inflation et à l’effondrement de sa monnaie. En janvier, Erdogan a annoncé que son pays était prêt à coopérer avec Israël sur un projet de gazoduc en Méditerranée orientale, auquel il s’était autrefois opposé.
La question de la coopération énergétique entre les deux pays, sur fond de découvertes de gisements en Méditerranée orientale, s’est faite plus brûlante alors que plusieurs pays européens cherchent à réduire leur dépendance au gaz russe.
JForum avec Nziv et sudouest.fr
Crédit : Étape Nouvelles

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