Miloš Zeman, le président de la République tchèque – l’un des pays les plus amicaux envers Israël en Europe – est arrivé dimanche pour une visite d’Etat de quatre jours. Lors de sa visite, M. Zeman inaugurera un bureau à Jérusalem qui, selon lui, sera le précurseur du déménagement de l’ambassade du pays dans la ville.

Zeman ouvrira la Maison tchèque dans la capitale mardi, en présence du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Netanyahu était présent à l’ouverture des ambassades des États-Unis , du Guatemala et du Paraguay dans la capitale en mai . Le Paraguay a depuis déplacé son ambassade à Tel Aviv.

La Maison tchèque accueillera les offices de la culture, de l’investissement, du commerce et du tourisme tchèques. Le bureau de Zeman a publié en septembre une déclaration selon laquelle la Maison tchèque « constituera le premier pas dans l’intention de déplacer l’ambassade de la République tchèque à Jérusalem, conformément au droit international », a déclaré Zeman, ardemment pro-israélien, lors d’un gala. La célébration en avril au château de Prague en l’honneur du 70e anniversaire d’Israël que la nomination d’un consul honoraire ce mois-ci, suivie de la création du centre culturel tchèque dans la ville, constituaient les deux premières étapes d’un processus en trois étapes qu’il espérait aboutir à l’ouverture de l’ambassade.

« J’espère qu’il y aura trois phases de déménagement de l’ambassade tchèque de Tel Aviv à Jérusalem », avait-il déclaré à l’époque.

Le Premier ministre Andrej Babis, qui aura le dernier mot sur le transfert de l’ambassade à Jérusalem, a toutefois indiqué par le passé que Prague ne romprait pas avec la position de l’Union européenne sur la question. L’UE s’est fermement opposée à la décision prise par les États-Unis en décembre de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et d’y installer son ambassade.

Les pays d’Europe centrale et orientale de l’UE qui ont manifesté leur intérêt pour le déménagement de leurs ambassades à Jérusalem ont été soumis à la pression d’autres pays de l’UE contre ces mouvements. Comme Benjamin Weinthal du Jerusalem Post l’a annoncé la semaine dernière, la chancelière allemande Angela Merkel a appelé le président roumain Klaus Iohannis en avril, lui demandant de ne pas déplacer l’ambassade de son pays. Weinthal a indiqué que Merkel aurait appelé d’autres politiciens européens dans le cadre d’une campagne visant à empêcher tout pays de l’UE de prendre l’initiative.

La République tchèque et la Roumanie étaient deux des cinq États membres de l’UE sur 28 qui se sont abstenus lors de l’adoption d’une résolution de l’ONU en décembre condamnant les États-Unis à cette décision. Les trois autres pays étaient la Hongrie, la Lettonie et la Pologne. La Lituanie ne s’est pas présentée pour le vote.

En plus de l’inauguration du nouveau bureau et de la réunion avec Netanyahu, M. Zeman devrait être le premier président tchèque à prendre la parole devant la Knesset.

Sa visite devrait débuter par le dépôt d’une couronne sur la tombe de Theodor Herzl. Elle comprendra également des réunions avec le président Reuven Rivlin – qui organisera également un dîner d’État en son honneur – et le président de la Knesset, Yuli Edelstein.