Déclin de la popularité de Netanyahu après la guerre à Gaza

Le paysage politique israélien connaît des secousses à la suite de la guerre à Gaza, avec des sondages révélant un déclin significatif de la popularité du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Un sondage récent mené par l’Institut israélien de la démocratie (IDI) indique que seulement 15 % des Israéliens souhaitent que Netanyahu conserve son poste après la fin du conflit, marquant ainsi une chute spectaculaire de son soutien populaire.

Cette baisse est largement attribuée à l’attaque surprise du Hamas en octobre, qui a été le catalyseur du jour le plus meurtrier en 75 ans d’existence d’Israël. Les conséquences dévastatrices de cette attaque, avec 1 200 personnes tuées et 240 enlevées à Gaza, ont suscité des interrogations sur la capacité du gouvernement à assurer la sécurité nationale.

Malgré ce déclin de popularité, le sondage révèle une dynamique intéressante, alors que 56 % des personnes interrogées soutiennent la stratégie de Netanyahu visant à écraser les terroristes dans la bande de Gaza. Cette ambivalence dans l’opinion publique souligne la complexité des enjeux entourant le conflit israélo-palestinien.

La question centrale de la libération des otages reste au cœur du débat, avec 56 % des répondants estimant que la poursuite de l’offensive militaire est le moyen le plus efficace de les récupérer. Cependant, les défis humanitaires et les pertes civiles importantes du côté palestinien soulèvent des préoccupations au niveau national et international.

Selon les autorités sanitaires du Hamas, plus de 22 000 Palestiniens auraient perdu la vie pendant la guerre, et la plupart de la population aurait été déplacée. Israël, de son côté, affirme avoir éliminé environ 8 000 terroristes palestiniens et s’est engagé à traquer les dirigeants du Hamas. Ces chiffres et les disparités dans les récits des deux parties contribuent à la complexité du conflit.

Le sondage révèle également des dynamiques politiques internes intrigantes. Seulement 15 % des sondés souhaitent que Netanyahu demeure Premier ministre après la guerre, tandis que son rival politique, Benny Gantz, recueille un soutien de 23 %. Environ 30 % des répondants n’ont désigné aucun leader préféré, soulignant une certaine insatisfaction généralisée.

Parallèlement aux enjeux externes, Netanyahu est confronté à des conflits internes au sein de son cabinet de guerre. Des tensions importantes ont été signalées entre le Premier ministre et son ministre de la Défense, Yoav Gallant, ainsi qu’avec Benny Gantz. Ces dissensions internes ajoutent une couche supplémentaire de complexité à la gestion de la crise.

Le fossé croissant entre Netanyahu et les membres de son cabinet de guerre est devenu évident au fur et à mesure de l’offensive contre Gaza. Des médias israéliens ont rapporté une « escalade des tensions importantes » entre Netanyahu et Gallant, soulignant des divergences d’opinion sur l’intensité de l’opération militaire dans le sud de Gaza et le rôle potentiel de l’Autorité palestinienne dans la gouvernance post-conflit.

Le professeur Efraim Inbar, président de l’Institut de stratégie et de sécurité de Jérusalem, avance l’idée que Netanyahu perçoit une menace dans le désir présumé de Gallant et de Gantz de le remplacer comme Premier ministre une fois la guerre terminée. Ces tensions politiques internes reflètent un paysage politique en mutation et soulèvent des questions sur la stabilité à long terme du gouvernement israélien.

Netanyahu, 74 ans, se retrouve ainsi engagé dans une bataille politique pour survivre et préserver son héritage. Les manifestations à Tel Aviv, où des milliers d’Israéliens exigent davantage d’actions du gouvernement pour garantir la libération en toute sécurité des prisonniers, ajoutent une pression supplémentaire sur le Premier ministre.

L’incertitude politique s’accompagne également d’appels à des élections anticipées, avec 69 % des Israéliens, selon un précédent sondage IDI de décembre, estimant que des élections devraient avoir lieu dès la fin de la guerre. Cette demande croissante de changement politique souligne l’importance cruciale de la gestion de la crise actuelle pour l’avenir politique d’Israël.

En conclusion, la crise post-guerre à Gaza expose une série de défis complexes pour le leadership israélien. La baisse de popularité de Netanyahu, les tensions politiques internes et les appels à des changements politiques radicaux soulignent l’urgence d’une réponse gouvernementale efficace pour garantir la stabilité et la sécurité à long terme dans la région.

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