La marine russe fait définitivement une croix sur deux de ses croiseurs nucléaires PAR 

Durant les années 1970, l’Union soviétique lança le Projet 1144, qui consista à construire au moins quatre croiseurs lourds lance-missiles à propulsion nucléaire, soit d’imposants navires de surface affichant 28.000 tonnes de déplacement en pleine charge.

Le premier de la série, le Kirov, entra en service en décembre 1980. Puis deux autres suivirent, à savoir le Frounze et le Kalinine.

Ces trois bâtiments furent respectivement rebaptisés « Amiral Ouchakov », « Amiral Lazarev » et « Amiral Nakhimov » en 1992, soit après la chute du régime communiste.

Justement, les difficultés que connut la Russie après l’implosion de l’URSS contrarièrent le Projet 1144.

Le quatrième navire, le « Pierre le Grand » [Pyotr Velikiy], qui devait initialement s’appeler le « Iouri Andropov », fut mis à flot en 1996, soit dix ans après le début de sa construction. Et son admission au service actif fut prononcée en 1998.

Les trois premiers croiseurs de la classe Kirov connurent des fortunes diverses. Au début des années 2000, les deux premiers de la série furent retirés du service.

Quant au troisième, après avoir près de 7 ans d’immobilisation au chantier naval du constructeur Sevmash, l’état-major russe décidé de le remettre en état en 2006.

Seulement, les travaux, qui auraient dû être terminés en 2018, sont toujours en cours. Et il est désormais question d’un retour opérationnel en 2021.

Cela étant, le statut des deux croiseurs « Amiral Ouchakov » et « Amiral Lazarev » n’était jusqu’à présent pas très clair. Et des bruits de coursive suggéraient que la marine russe souhaitait les remettre en état.

Du moins était-ce le cas pour le second… Car, et alors qu’une cérémonie marquant le 34e anniversaire de son entrée en service, venait d’avoir eu lieu à son bord, il fut avancé, en 2015, que la décision de démanteler « l’Amiral Ouchakov » avait été prise…

Mais, depuis, cette mesure ne s’est pas encore concrétisée. Mais ce devrait être bientôt le cas selon le journal russe Izvestiya, lequel explique qu’il ne servirait à rien de dépenser beaucoup d’argent pour réparer et rééquiper ces navires.

Ces bâtiments « ne peuvent pas être adaptés à de nouveaux systèmes d’armes. Il est plus opportun de construire un nouveau croiseur, voire un sous-marin plus moderne, qui durera beaucoup plus longtemps que ces navires obsolètes », a commenté l’amiral Valentin Selivanov, un ancien chef d’état-major de la marine russe.

Toutefois, la modernisation de « l’Amiral Nakhimov » et du « Pierre Le Grand », plus récents, n’est pas abandonnée.

Toujours d’après Izvestiya, le démantèlement des croiseurs « Amiral Ouchakov » et « Amiral Lazarev » devrait donc être terminé d’ici 2021.

Et il est prévu à cette fin un budget de 6,27 millions pour « l’Amiral Ouchakov » et de 5,49 millions de dolars pour « l’Amiral Lazarev ».

Par ailleurs, la marine russe va aussi démanteler trois sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] appartenant à la classe Delta III [K-433 Saint-Georges le Victorieux, K-232 Podolsk, K-221 Petropavlovsk-Kamchatsky] ainsi que le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] B-414 Daniil Moskovsky, de la classe Victor III [surnommé le « Prince noir », ndlr].

Quoi qu’il en soit, les hésitations au sujet des deux croiseurs à propulsion nucléaire qui seront finalement ferraillés illustrent les difficultés du secteur russe de la construction navale.

Certes, Moscou annonce régulièrement la mise en service, chaque année, de dizaine de nouveaux navires. Or, la réalité est toute autre.

Ainsi, en juillet dernier, il était question de l’arrivée de 26 nouveaux d’ici la fin 2018. Or, seulement huit sont effectivement entrés en service, les 18 autres ayant été des bâtiments remis à flot après avoir été mis en cale sèche.

« Le ministre de la Défense Sergueï Choïgou a sérieusement déclaré qu’au cours des six dernières années, 120 navires de surface ont été intégrés à la flotte. On dirait qu’ils incluent même les canots de sauvetage », avait récemment relevé Alexandre Golts, dans un entretien donné à l’AFP.

L’une des difficultés de la construction navale russe, selon Igor Delanoë, directeur-adjoint de l’Observatoire franco-russe, est « l’irrégularité des financements » des programmes navals.

En effet, avait-il lui aussi expliqué à l’AFP, les « chantiers navals russes rechignent souvent à accepter des contrats de l’État car « ils ne savent pas quand ils seront payés ».

Source: opex360.com

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