La Haute Cour suspend le limogeage du chef du Shin Bet

Bras de fer institutionnel israélien

Une nouvelle bataille judiciaire oppose le gouvernement israélien à la plus haute instance judiciaire du pays. Ce vendredi, la Cour suprême d’Israël a suspendu temporairement la décision controversée du gouvernement visant à révoquer le directeur du Shin Bet, Ronen Bar. Une mesure exceptionnelle prise, selon la juge Gila Kanfi-Steinitz, pour éviter « une situation irréversible ».

La magistrate a précisé que l’audience devant un panel élargi de juges serait programmée dans les plus brefs délais, au plus tard d’ici le 8 avril. D’ici là, les parties impliquées – le Premier ministre Benjamin Netanyahu, son conseiller juridique et le chef du Shin Bet – devront présenter leurs arguments. La justice a exigé qu’ils soumettent une réponse complète aux recours déposés 72 heures avant la date d’audience.

Des tensions ouvertes entre exécutif et judiciaire
Cette intervention judiciaire fait suite à une décision du gouvernement israélien, prise à l’unanimité au cours d’une réunion prolongée, de destituer Ronen Bar de son poste. Le Premier ministre Netanyahu a tenu un discours virulent à cette occasion, affirmant que l’exécutif ne pouvait fonctionner sans confiance envers ses hauts responsables sécuritaires. « Peut-on imaginer continuer à travailler normalement en dépit d’une décision judiciaire ? Cela n’arrivera pas », a-t-il déclaré devant ses ministres.

Netanyahu reproche au directeur du Shin Bet une perte de confiance, mais aussi une implication jugée inappropriée dans des affaires politiques sensibles, notamment la promotion d’une enquête susceptible de mettre en cause le pouvoir exécutif.

Une opposition vent debout contre la décision
Les partis d’opposition ont rapidement réagi en déposant un recours devant la Haute Cour, dénonçant un limogeage précipité et politiquement motivé. Selon eux, cette révocation est entachée d’un profond conflit d’intérêts : elle surviendrait alors même que le Shin Bet mène actuellement une enquête sur des proches du Premier ministre, soupçonnés d’avoir bénéficié de financements provenant d’individus liés au Qatar – un pays soupçonné d’avoir contribué au financement du Hamas.

Dans leur requête, les élus de l’opposition soulignent également que cette décision intervient alors que le Shin Bet a récemment pointé du doigt la responsabilité de l’échelon politique dans les défaillances ayant permis l’attaque du 7 octobre. Ils estiment que le renvoi de Ronen Bar, en pleine période de conflit et d’enquête, représente un danger pour la stabilité institutionnelle et la sécurité nationale.

Les critiques des ministres de la coalition
Les ministres favorables au limogeage de Ronen Bar défendent au contraire une décision nécessaire. Le ministre de l’Éducation, Yoav Kish, accuse le directeur du Shin Bet d’un grave manquement le 7 octobre : selon lui, Bar aurait échoué à prévenir le Premier ministre d’une attaque en préparation, et aurait donc failli à ses responsabilités. Kish évoque également une attaque contre des bus qui n’aurait été évitée que par chance – un incident qu’il considère comme un échec marquant de la direction du Shin Bet.

De son côté, la ministre Miri Regev va plus loin, dénonçant une remise en cause de la démocratie par le chef du Shin Bet et le conseiller juridique du gouvernement. « Ils ne respectent pas la démocratie », affirme-t-elle. D’autres membres du gouvernement accusent les médias et la justice d’agir comme une « junte » qui entraverait l’action gouvernementale. Le ministre Shlomo Karai, lui, a comparé Ronen Bar à un pilote refusant d’obéir aux ordres de commandement.

Une réponse ferme de Ronen Bar
Le principal intéressé, Ronen Bar, n’a pas participé à la réunion ministérielle où sa révocation a été entérinée. Il a toutefois adressé une lettre aux membres du gouvernement, dans laquelle il défend l’indépendance et la légitimité de son action à la tête du service de sécurité intérieure.

« Le Shin Bet, et moi-même en tant que directeur, continuerons à remplir nos missions conformément à la loi et aux décisions des autorités judiciaires compétentes. C’est cela, le fondement de l’État de droit », a-t-il écrit. Bar affirme ne pas avoir l’intention de dévier de cette ligne de conduite, « même d’une virgule ».

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3 Commentaires
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Franck DEBANNER

LE MACHIAH SE REVELERA DANS LES FLAMMES DU BAGATS ! ! !

Surtout si tous les rats crèvent dans l’incendie !

Nous avons de dire  » ימח שמום  » en parlant des déchets nuisibles constituant le Bagats ! ! !

Yan

Le pion crapuleux de la gauchiasserie qui refuse d’assumer ses responsabilités dans les massacres du Samedi Noir a été limogé sans que les autres mafieux en soutane aient leur mot à dire…Ils reviennent donc suspendre quoi exactement?!…Ce qui est fait est fait, ce ne seront pas eux qui le remettront en poste…A la place de Bibi j’accelerais son remplacement entre demain et lundi en veillant à ce que ce remplaçant n’ait AUCUN LIEN avec la gauche…
Il faudrait dans les années à venir s’attacher à démanteler les staffs militaires et des services secrets gauchiasses qui ont mis le pays dans une merde sans nom en mettant sur la place publique le rapport d’Itshak Briks et leur gestion catastrophique de Tsahal avec des poursuites et mises au trou à la clé…

Guidon

La cs n’a que deux alternatives, se déclarer incompétence car c’est une des progoratives du Premier Ministre de limoger un haut fonctionnaire, ou la deuxième est de violer la loi . Et là, les masques vont tomber !