Comment la coalition peut-elle survivre?
A une semaine de la reprise parlementaire, la question que tout le monde se pose est de savoir ce que peut faire la coalition pour survivre puisqu’elle n’a plus la majorité.
L’analyste politique Amit Segal nous donne quelques éléments sur la façon dont les responsables de la coalition mais aussi Idit Silman, qui se trouve au sein du parti Yamina mais a démissionné de la coalition, vont se comporter dans les semaines à venir.
»La supposition de base », écrit Amit Segal dans le Yediot Aharonot, »est que l’un des députés fragiles (Walid Taha, Nir Orbach, Abir Kara) va craquer. Bennett espère donc une gestion intelligente dès le début de la session parlementaire d’été, comprenant le report de lois provocatrices et non indispensables, et ainsi éviter une dislocation rapide et créer une dynamique inverse ».
Idit Silman, quant à elle, devrait, d’après Segal, voter en faveur des lois secondaires présentées par la coalition mais s’opposer aux lois jugées fondamentales par ses anciens collègues. La députée devrait la jouer fine, pour ne pas être déclarée dissidente, comme Amihaï Chikli. Ceux qui ne souhaitent pas voir cela arriver non plus, sont les députés du Likoud, qui tiennent à garder Silman dans leurs rangs. Pour cela, Amit Segal révèle, que les responsables du parti de Netanyahou, conseillent Silman pour d’une part raccourcir les jours de la coalition et d’autre part ne pas dépasser les limites.
Silman devrait donc être l’empêcheur de tourner en rond des chefs de la coalition et le but est de leur enlever le goût et l’intérêt de travailler ensemble.
Amit Segal revient également sur le cas Chikli. Il estime que ce dernier bénéficiera du soutien du Likoud pour que le parti qu’il devrait créer passe le seuil d’éligibilité aux prochaines élections au détriment de Yamina et Tikva Hadasha. Pour le moment, la force électorale de Chikli est évaluée à deux mandats. Lors de la prochaine campagne électorale, Binyamin Netanyahou devrait appeler à voter soit Likoud, soit pour le parti de Chikli et l’aider à constituer une liste attrayante.
Par ailleurs, le journaliste Shalom Yeroushalmi, du site Zman, révèle que, contrairement aux apparences, Yaïr Lapid et Mansour Abbas sont arrivés à s’entendre pour un retour de Ra’am dans la coalition, lors de leur recontre il y a deux jours. A vrai dire, Lapid et Bennett ne s’étaient pas particulièrement émus du gel de la participation de Ra’am décrété pendant Pessah. Ils y ont vu une façon pour leur associé arabe de manifester son mécontentement tout en préservant la coalition.
Pour autant, la fin du gel de la participation de Ra’am a, bien entendu, un prix. Le chef du parti a, notamment, exigé que soit accéléré le processus de régularisation d’habitations bédouines dans le Neguev, l’obtention de budgets pour la construction d’infrastructures dans le secteur arabe et l’intégration des Arabes dans les services publics.
Shalom Yeroushalmi décrit les intérêts qu’a Ra’am de tout faire pour pérenniser la coalition. Premièrement, cela permet à Abbas de se distinguer de la liste arabe unifiée et de devenir la personnalité politique arabe numéro 1. Ensuite, Abbas a très bien compris la force dont il disposait dans cette coalition très étroite et les milliards qu’il peut obtenir pour le secteur arabe.
Néanmoins, tout le monde sait que la participation de Ra’am peut être remise en cause à tout moment, suivant les événements sécuritaires dans le pays. Sa bonne volonté est scrutée par tous les responsables de la coalition.