Tensions croissantes au sein de la coalition municipale de Jérusalem : le maire Moshe Lion à l’épreuve.
Depuis son élection il y a quatre ans et demi, Moshe Lion, le maire de Jérusalem, a su démontrer un talent considérable pour manœuvrer au sein des différentes factions qui composent sa difficile coalition. Bien qu’il n’ait pas ses propres représentants personnels au conseil municipal, Lion a su naviguer entre les représentants de la communauté haredi (incluant les « Lituaniens », hassidim et Shas) et trois représentants des pluralistes laïcs. Cette manœuvre politique lui a permis de survivre jusqu’à présent.
La position de Lion n’est pas fondée sur la direction d’une faction spécifique au conseil municipal, mais plutôt sur d’autres réalisations. Par exemple, il a fait preuve d’une capacité impressionnante à attirer de l’argent pour la ville et à tenir ses promesses de campagne. Contrairement à son prédécesseur emblématique, Teddy Kollek, Lion n’a pas cherché à attirer les fonds de grandes fondations ou de riches donateurs étrangers. Cependant, il a réussi à obtenir des chèques substantiels du gouvernement au cours des années qui ont suivi son élection. Cette année, le montant reçu au titre du Règlement de Jérusalem dépassera le milliard de shekels, une réalisation importante.
Cependant, des tensions commencent à apparaître au sein de la coalition de Lion. Ces tensions ont commencé à émerger suite à une série d’événements qui ont mis à l’épreuve la cohésion de la coalition. Parmi ces événements, on compte la MARCHE DU DRAPEAU qui a eu lieu lors de la journée de Jérusalem. Bien que cette marche ait célébré l’unification de la ville, la présence provocante de la droite nationaliste dans le quartier musulman a souligné les tensions latentes au sein du conseil municipal. Les membres des factions ultra-orthodoxes, en particulier ceux de Yahadout HaTorah, n’ont pas fait grand-chose pour apaiser la situation.
Un autre événement source de tension est la Pride Parade qui doit se dérouler la semaine prochaine. Chaque année, le même rituel se répète : les représentants haredi annoncent leur refus d’approuver le budget de la parade, puis les représentants des secteurs laïcs et pluralistes mobilisent l’opinion publique pour le faire approuver. Finalement, le budget est approuvé, laissant chacun avec le sentiment d’avoir joué son rôle.
Pourtant, deux incidents récents ont semé le malaise au sein de la coalition. Le premier est l’incertitude entourant le renouvellement du budget quinquennal pour améliorer les infrastructures de Jérusalem-Est. Le second est la détérioration des relations entre les résidents juifs de la ville et les habitants des quartiers Est. Ces tensions ont culminé la semaine dernière avec un incident près du Mur des Lamentations qui a presque conduit à une bagarre entre des jeunes de la National Religious et des chrétiens évangéliques.
Malgré ces défis, Lion continue d’insister sur le fait que la ville appartient à tous ses résidents, juifs et non-juifs. Cependant, il devient de plus en plus évident que la complexité de la coalition qu’il dirige pose des défis majeurs.
La distance croissante entre les différentes factions de la coalition de Lion souligne la précarité de son équilibre. Malgré les tensions croissantes, il n’y a eu aucune déclaration officielle concernant l’avenir du budget pour les infrastructures de Jérusalem-Est. Ce silence, associé à la détérioration des relations entre les résidents juifs de la ville et les habitants des quartiers Est, soulève des questions quant à la capacité de la coalition à maintenir un semblant de cohésion.
Alors que Jérusalem se prépare pour les prochaines élections municipales, l’avenir politique de Lion semble de plus en plus incertain. L’équilibre précaire entre les différentes factions de sa coalition semble prêt à se rompre, tandis que les défis auxquels la ville est confrontée ne cessent de croître.
Malgré cela, Lion continue de maintenir son engagement envers la ville et ses résidents. Toutefois, il est clair que les prochains mois seront décisifs pour l’avenir politique du maire et pour l’avenir de Jérusalem en tant que ville diversifiée et inclusive. Seul le temps dira si Lion sera capable de continuer à manœuvrer efficacement entre les différentes factions de sa coalition et de maintenir la stabilité et l’harmonie dans la ville complexe qu’est Jérusalem.
Jforum.
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