Israël a déclaré que des mesures de planification visant à restreindre l’influence d’Erdogan à Jérusalem sont en cours

Le Conseil de sécurité nationale pourrait limiter les activités de l’agence d’aide du gouvernement turc, du fait des craintes d’Israël, mais aussi des nations arabes en arrière-plan, quant aux efforts d’Ankara pour revendiquer son influence dans la ville sainte

Les fidèles musulmans dressent un portrait du président turc Recep Tayyip Erdogan après la prière du vendredi midi dans la mosquée al-Aqsa de la vieille ville de Jérusalem, sur le mont du Temple, le 22 décembre 2017. (Photo AFP / Ahmad Gharabli)

Les fidèles musulmans dressent un portrait du président turc Recep Tayyip Erdogan après la prière du vendredi midi dans la mosquée al-Aqsa de la vieille ville de Jérusalem, sur le mont du Temple, le 22 décembre 2017. (Photo AFP / Ahmad Gharabli)

Israël envisage de restreindre les activités de l’agence d’aide extérieure de la Turquie à Jérusalem et dans les territoires palestiniens, afin de contrer les efforts du président Recep Tayyip Erdogan pour étendre son influence à Jérusalem-Est, a rapporté samedi Hadashot.

Le Conseil de sécurité nationale a élaboré des mesures possibles à l’encontre de l’Agence de coopération et de coordination turque (TIKA) qui opère à Jérusalem-Est, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Selon le rapport, les responsables des services de renseignements israéliens estiment que TIKA a accueilli des membres du Mouvement islamique dans leurs bureaux et que plusieurs de ses employés ont transféré des fonds et des informations au groupe terroriste du Hamas.

Parmi les mesures à l’étude, figure l’imposition d’une restriction générale à toutes les substances actives TIKA ou l’obligation pour l’agence d’obtenir des permis individuels pour chaque projet.

Hadashot a déclaré que les soupçons d’Israël sur TIKA ont été intensifiés par la récente hausse de la rhétorique anti-israélienne d’Erdogan.

Le mois dernier, le quotidien Haaretz a rapporté que la Jordanie, l’Arabie saoudite et l’Autorité palestinienne pressaient Israël d’agir contre les efforts d’Erdogan à Jérusalem-Est.

Le rapport indique que les associations islamiques turques ont sponsorisé, ces dernières années, un nombre croissant de programmes et de voyages pour des milliers de Palestiniens locaux, et qu’elles ont obtenu une forte influence dans les manifestations autour du Mont du Temple.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’exprime lors d’une conférence de presse au complexe présidentiel d’Ankara, le 18 avril 2018. (AFP / Adem Altan)

Selon le quotidien turc Sabah, la TIKA a réalisé 400 projets d’aide, comprenant des travaux de restauration sur le Dôme du Rocher et un nouveau dortoir pour les étudiantes à l’Université Al-Quds de Ramallah.

Un officiel israélien a déclaré à Haaretz en juin, que la Turquie essayait d’acheter des biens par l’intermédiaire d’organisations caritatives gouvernementales, et que l’Autorité palestinienne était fatiguée de « supporter la concurrence un autre propriétaire à Jérusalem-Est ».

Des diplomates ont déclaré au journal que la Jordanie avait commencé à exprimer son inquiétude à Jérusalem, il y a plus d’un an, et l’avait accusée (l’Etat d’Israël) de « s’être endormi au volant » depuis qu’elle avait fait les louanges de l’accord de réconciliation avec la Turquie en 2016.

Riyad, quant à lui, s’inquiète qu’Erdogan tentera d’utiliser son influence à Jérusalem pour se revendiquer comme le gardien des sites musulmans dans la ville, cimentant son autorité croissante sur le monde arabo-musulman.

Les relations entre Jérusalem et Ankara ont implosé en 2010, à la suite d’un raid naval israélien contre un navire turc qui tentait de briser le blocus israélien de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas. Le raid, dans lequel des commandos de Tsahal ont été attaqués par des militants à bord, a fait 10 morts parmi les Turcs et plusieurs soldats ont été blessés.

En mai, les relations entre Israël et la Turquie ont sombré à un nouveau pic très bas, après qu’ils ont expulsé les envoyés de l’un et de l’autre, au milieu d’une guerre de mots acerbe, à la suite d’affrontements meurtriers à la frontière de la bande de Gaza.

Erdogan a utilisé les réseaux sociaux pour accuser Israël d’être un « Etat terroriste » qui commettait un « génocide » contre les Palestiniens.

Les fidèles musulmans tiennent des drapeaux palestiniens et turcs après la prière du vendredi midi dans la mosquée Al-Aqsa de la vieille ville de Jérusalem sur le Mont du Temple, le 22 décembre 2017. (Photo AFP / Ahmad Gharabli)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a riposté peu de temps après, affirmant qu’en tant que principal soutien du Hamas, le dirigeant turc était lui-même impliqué dans «le terrorisme et la mort de djihadistes à la barrière».

En réponse, le Premier ministre turc Binali Yildirim a exhorté les pays musulmans à revoir leurs relations avec Israël, tandis qu’Erdogan a appelé à un « sommet extraordinaire » de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) pour discuter de la question.

Diplomatiquement, la pression que l’Etat Juif subit, de la part d’autres pouvoirs musulmans hostiles à la Turquie, pour qu’eux-mêmes conservent leurs prérogatives et prébendes à Jérusalem et dans le monde musulman témoigne d’une lutte d’influence exacerbée, où le Golfe le dispute à la Jordanie, ainsi qu’aux nostalgiques turcs de l’empire ottoman et où Jérusalem se trouve en position d’arbitrage.

Adaptation : JForum avec agences dont Hadashot.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires