Inquiet comme un juif en France : le face-à-face Pierre Nora/Pierre Birnbaum

Aude Lancelin

A l’occasion d’une soirée exceptionnelle, les deux historiens Pierre Birnbaum et Pierre Nora ont échangé leurs réflexions sur le destin des juifs dans notre pays, alors que le djihadisme désigne à nouveau ces derniers comme cibles.
La situation des juifs en France, vue par Delphine Lebourgeois. (©Delphine Lebourgeois pour L'OBS)La situation des juifs en France, vue par Delphine Lebourgeois. (©Delphine Lebourgeois pour L’OBS)

Largement consacrée aux liens entre les juifs et la France, l’œuvre de Pierre Birnbaum a notamment ménagé une large place aux «fous de la République», ces hauts fonctionnaires juifs, qui ont entre tous contribué à élaborer une vision universaliste et émancipatrice de l’Etat français.

L’alliance entre les juifs et la République, on le sait, a déjà connu de graves accrocs, de l’affaire Dreyfus jusqu’à la période Vichy, qui vit les autorités françaises se livrer à la mise en place d’un véritable antisémitisme d’Etat. Où en sommes-nous aujourd’hui, alors que la France doit faire face à la montée d’un péril historique d’une nature sans précédent, le djihadisme, qui cible notamment les juifs, depuis les meurtres de Toulouse jusqu’à ceux de l’Hyper Cacher, pour ne parler que des tragédies les plus récentes?

Cette question fut le fil conducteur d’un dialogue animé par Aude Lancelin au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme, à Paris, entre Pierre Birnbaum et Pierre Nora, maître d’œuvre des «Lieux de mémoire». En voici les extraits.

Le pacte entre les juifs et l’Etat

Pierre Nora. Est-ce que nous vivons un moment historique du rapport entre les juifs et la France, ou est-ce une péripétie, et si oui, laquelle? C’est la question que je me pose en effet, et qu’on se pose tous. J’ai toujours eu la certitude qu’il y avait entre les juifs et la France une sorte de pacte historique qui a fait de notre pays un des laboratoires du destin juif les plus importants.

D’une part, parce que la France a été la première à les émanciper, et que la définition même du citoyen au moment de la Révolution française s’est faite, à beaucoup d’égards, autour de l’inclusion des juifs. D’autre part, parce que l’affaire Dreyfus, par-delà toutes ses péripéties, a été l’occasion d’un enracinement de la République en France, et que celle-ci se sera donc faite autour d’un juif. Enfin, parce que, tout de même, dans le jugement historique porté sur Vichy, le statut de 1940, et donc l’exclusion des juifs, a beaucoup pesé.

Alors oui, nous sommes face à quelque chose de très inquiétant aujourd’hui, qui a commencé du reste il y a quelques années déjà dans les quartiers populaires, mais qui a pris depuis les attentats une dimension très menaçante, et qui s’est traduit tout de même cette année par 8000 départs vers Israël.

Est-ce la rupture d’un lien historique profond? Je ne porte pas de jugement à titre individuel sur ceux qui choisissent l’alya, mais en tant qu’historien et en tant que citoyen, ce divorce ne peut que m’inquiéter. Soulignons toutefois que jamais les autorités de la République n’ont été aussi nettes.«Sans les juifs, la France ne serait plus la France», a dit Manuel Valls, dont les discours sur le sujet sont d’une fermeté extraordinaire.

Pierre Birnbaum. Cette phrase de Manuel Valls est tout de même étrange, presque inacceptable tant elle est impensable. Ce discours est, en effet, d’une grande fermeté, mais on semble envisager, tout en le regrettant, l’idée que les juifs puissent disparaître de France. Ces prises de position des plus hautes autorités de l’Etat ne suffisent manifestement pas à changer la réalité des choses.

Ainsi, ce soir, pour entrer dans ce musée parisien du judaïsme, nous avons fait la queue devant un portique, protégés par trois militaires armés de mitraillettes, et, depuis des mois, les institutions juives, des écoles aux synagogues, doivent être protégées pour éviter de nouveaux drames. On constate une profonde transformation du mode de vie qui est due au fait que l’Etat s’est affaibli, qu’il n’est plus le lieu de la légitimité incontestable. Le désarroi est grand chez nos concitoyens juifs, qui se demandent assez légitimement si nous n’assistons pas à la fin d’un certain modèle français, du fait du repli, de la destruction, de la fragilisation de l’Etat-nation.

La France est pratiquement la seule société au monde dont l’Etat soit responsable de la construction de la nation. Il y a là une spécificité de notre société qui fait que l’ensemble des citoyens, juifs comme non-juifs, y ont un rapport privilégié à l’Etat. Lorsque ce dernier n’est plus capable d’être fidèle à sa vocation universaliste, centralisatrice, et à l’intérêt général, dont il est normalement le garant, lorsqu’il ne peut plus remplir effectivement cette fonction, les juifs, comme l’ensemble des citoyens, et eux probablement davantage encore, se sentent menacés dans leur existence.

Le rôle ambigu des juifs d’Algérie

Pierre Nora. Concernant le rapport à la France, je reste convaincu qu’avec le retour des juifs d’Afrique du Nord quelque chose s’est joué de fondamental, de décisif et de longtemps silencieux. Ceux-ci n’avaient pas vécu l’extermination, et grâce au décret Crémieux, avaient une surdétermination française particulière. Du coup, ils ont eu le sentiment d’avoir été trahis par la France à deux reprises: une première fois en 1940, une seconde fois en 1962.

A ce moment-là est né quelque chose de l’ordre du ressentiment, qui a rompu le lien affectif que les juifs avaient eu jusque-là avec la République. Il s’est vraiment passé quelque chose. L’ethos a changé en profondeur. Ils ont créé une communauté de ce qui n’avait jamais été jusque-là une communauté. D’autant que, suite à l’indépendance de l’Algérie, est survenue la guerre de Six-Jours, en 1967, qui a elle aussi eu un effet ravageur en agitant le fantasme même éphémère d’une nouvelle Shoah, d’une nouvelle éradication, et qui a donné à cette communauté en formation un sentiment d’appartenance très au-delà du rapport religieux au judaïsme.

Pierre Birnbaum. Je diverge un peu de Pierre en ce qui concerne le rôle à ses yeux fondamental du retour des juifs d’Afrique du Nord et des conséquences qu’il a eues pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui en France. On dispose en réalité d’assez peu d’études sur les comportements des citoyens juifs français issus d’Algérie ou du Maroc et l’on tend à exagérer leur «communautarisme».

Une nouvelle fois, je crois plutôt que ce qu’on a appelé la «communautarisation» croissante des uns et des autres est largement due au fait que l’Etat a perdu de son aura. Ceci est entré en résonance avec le désarroi des juifs, qui avaient tant mis du leur dans cette alliance verticale avec l’Etat à la française.

Le sionisme n’est tout de même pas un phénomène neuf. Regardez la vie de Léon Blum. Il a été un grand juif d’Etat à la française, et il s’est en même temps énormément engagé dans le mouvement sioniste, dès les années 1920. L’intérêt nouveau à l’égard du sionisme n’est pas seulement lié au retour des juifs d’Algérie.

Trois antisémitismes

Pierre Nora. Sans doute, mais Blum avait affaire à l’époque, comme tous les autres juifs, à un seul antisémitisme, qui était l’antisémitisme de droite, d’inspiration contre-révolutionnaire, qui s’était manifesté et cristallisé au moment de l’affaire Dreyfus et qui était très fort.

Aujourd’hui, il y a au moins trois antisémitismes, qui sont à la fois différents et confondus. Il y a cet antisémitisme de droite classique qui revient, dans le sillage d’un catholicisme identitaire qu’on a vu surgir au moment de la Manif pour tous et qui s’est traduit par un phénomène comme «Jour de Colère».

Il y a aussi l’antisionisme d’une partie de la gauche, pro-palestinien, dont la frontière avec une forme d’antisémitisme inavoué est mince et incertaine. Et il y a l’antisémitisme de provenance musulmane, qui a longtemps été quelque chose de non-dit. Il peut d’ailleurs aller jusqu’au crime avec l’islamisme politique. Le phénomène Dieudonné représente du reste une synthèse inédite de ces trois antisémitismes.

Pierre Birnbaum. Seul le phénomène Dieudonné, avec ceux qui se reconnaissent en lui, est vraiment neuf et lié aux événements du Proche-Orient. Mais il ne faut pas négliger, c’est vrai, les groupuscules d’extrême droite, qui, pendant le «Jour de Colère», hurlaient «Mort aux juifs!» et seraient heureux d’abattre les Blum d’aujourd’hui.

(Delphine Lebourgeois)(©Delphine Lebourgeois pour L’OBS)

Parcours juifs

Pierre Nora. Je fais pour ma part un peu partie d’une génération intermédiaire, celle qui a vécu la guerre dans son enfance. Disons que je me situe entre la génération des Raymond Aron ou des Emmanuel Berl, très assimilés, qui se sont aperçus parfois très tard qu’ils étaient juifs, et une autre génération que je qualifierais de «post-Shoah». Celle des Modiano ou des Finkielkraut, pour qui la détermination juive est consubstantielle à leur identité. Ce qui n’est pas tout à fait mon cas.

Il est vrai qu’en 1967, au moment de la guerre de Six-Jours, je me suis retrouvé devant l’ambassade d’Israël pour aller m’engager. Ma vie a été dévouée à l’histoire de France, mais aussi à la mémoire. Et sans doute le fait que je sois juif n’est pas tout à fait innocent dans ce croisement intervenu entre les deux.

Je rappelle quand même que l’année où ont commencé à paraître «les Lieux de mémoire», 1984, est une grande année de mémoire, mais aussi de mémoire juive. C’est l’année du film «Shoah», c’est aussi l’année de la parution du fameux livre de Yerushalmi «Zakhor» («Souviens-toi»). Toute cette montée en puissance du thème de la mémoire a été portée par des juifs.

Pierre Birnbaum. 1984 a aussi marqué une date essentielle dans ma propre vie, puisqu’à ce moment-là j’ai un peu quitté les travaux de sociologie classique sur l’Etat, les élites, les hauts fonctionnaires, pour mettre en œuvre un autre chantier, sur lequel je travaille depuis près de trente ans, qui a commencé avec «Un mythe politique: la “République juive”», paru en 1988.

En t’écoutant parler, je me demande si je n’ai pas été moi-même influencé sans le savoir par ces faits que tu cites et dont je n’étais pas vraiment conscient à l’époque. En même temps, je suis troublé parce que, très souvent, lorsque tu évoques cette période, tu parles de la naissance d’un ressentiment…

Lorsque tu as abordé mon cas particulier, dans un article paru dans «le Débat» en 2010, tu as dit, grosso modo: regardez Pierre Birnbaum, il étudie d’abord «les Fous de la République», puis il écrit «Géographie de l’espoir», un livre qui témoigne de son refus croissant de l’assimilation. «C’est là que ça a commencé», écrivais-tu, en me rangeant aux côtés d’intellectuels comme Shmuel Trigano. Lorsque j’ai lu ce passage, j’en ai été extrêmement triste, car, à mes yeux, on ne peut déceler dans ce livre aucun refus du contrat républicain.

Pierre Nora. Je suis navré si je t’ai blessé et je m’en excuse publiquement. Mais c’est vrai qu’à ce moment-là j’ai eu l’impression que toi, le chantre de l’assimilation des juifs, tu étais travaillé par la désassimilation.

Pierre Birnbaum. On peut remettre en question l’assimilation intégrale, être sensible à un destin collectif des juifs, sans pour autant remettre en question l’intégration républicaine. Le traitement des minorités dans la République est tout de même une vraie question, pour les Berrichons comme pour les Bretons, comme l’a montré récemment Mona Ozouf dans «Composition française».

C’en est une aussi pour les juifs depuis la Révolution française. Comment peuvent-ils s’intégrer à l’espace public sans en passer, comme le voulaient Barnave et l’abbé Grégoire, par une destruction des langues, des rituels, des mémoires particulières? La légitimation des appartenances n’implique pas à mes yeux le refus de l’intégration, seulement le refus d’une assimilation destructrice de toutes les mémoires.

Repenser la laïcité

Pierre Nora. A la fois je suis pour le respect profond d’une laïcité à la française qui est notre singularité, notre rempart, notre bien le plus précieux. En même temps, je pense que le texte de 1905 n’est pas adapté à notre temps. Il a été fait dans un contexte qui ne répond pas aux nécessités d’aujourd’hui, et cela suppose en effet, sinon des «accommodements raisonnables», du moins de la raison qui accommode, ce qui n’est pas tout à fait la même chose.

Que des femmes refusent une consultation faite par un homme à l’hôpital n’est pas acceptable. En revanche, que des enfants aient le choix entre un menu avec viande et un menu sans viande ne me paraît pas un scandale. Que des mères voilées puissent accompagner les enfants en sortie scolaire, idem, si c’est le seul moyen pour qu’elles se mêlent à la vie de l’école.

Simplement, je crains que cela ne se fasse pas, parce que la loi de 1905 est devenue littéralement culte et qu’y toucher vous fait passer pour une sorte de révolutionnaire islamiste. C’est au contraire pour contenir les choses que je serais personnellement pour ce genre d’autorisations.

Pierre Birnbaum. Tout à fait d’accord, d’autant plus que cette loi est sujette à des interprétations très diverses. La IIIe République était beaucoup plus tolérante que la nôtre, elle a mis en œuvre toutes sortes d’accommodements qui ne posaient alors aucun problème. Le mot «accommodement» apparaît très souvent dans les textes de l’époque, autant du côté des institutions juives, qui recommandent aux fonctionnaires juifs de ne pas s’exclure du banquet républicain, que du côté des pouvoirs publics, des dirigeants non adeptes d’une laïcité absolue.

Le mot « laïcité » n’existe même pas dans la loi actuelle. Celle-ci pourrait en réalité être l’objet de nombreuses adaptations pragmatiques propres à réduire les tensions et à faciliter l’intégration, au lieu d’inciter à l’exclusion.

Propos recueillis par Aude Lancelin

Pierre Nora, bio express

Pierre NORA (DR)

Né en 1931, Pierre Nora est historien, fondateur de la revue « Le Débat » et membre de l’Académie française. Il est notamment le maître d’oeuvre des « Lieux de mémoire » (Gallimard), livre collectif en trois tomes inventoriant les lieux et objets dans lesquels s’est incarnée la mémoire de la France, ainsi que l’auteur d’ « Essais d’ego-histoire » (1987) et de « Recherches de la France » (2013).

Pierre Birnbaum, bio express

Pierre BIRNBAUM (DR)

Né en 1940, Pierre Birnbaum est historien et professeur émérite à la Sorbonne. Il est notamment l’auteur des « Fous de la République. Histoirepolitique des juifs d’Etats, de Gambetta à Vichy » (1992) et des « Deux Maisons. Essai sur la citoyenneté des juifs (en France et aux Etats-Unis) » (2012). Il publie en ce début d’année au Seuil « Léon Blum. Un portrait », subtile biographie du leader du Front populaire. 

ILLUSTRATIONS ©Delphine Lebourgeois pour L’OBS

bibliobs.nouvelobs.com

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Shimon

Débat intéressant quoique trop personnel. La remarque sur les juifs d’Algérie est assez pénétrante, surtout si on se référe à l’antisémitisme pied-noir des pétainistes d’Algérie, première trahison, et au lâchage de l’État français face à l’épuration ethnique de 1962 par les nationalistes algériens (qui n’est toujours pas nommée par son nom).
Il est très choquant de ressentir le malaise actuel en France en tant que juif. Cette situation quotidienne, et multiforme, est une forme de retour du déshonneur européen.

André

Les juifs d’Algérie sont la marotte de Pierre Nora depuis un demi-siècle… De plus il semble ne pas avoir compris que la « communauté juive » a été créé par Mitterrand et la bourgeoisie socialiste (et catholique…) dans les années quatre-vingt pour servir de paratonnerre face aux musulmans qui ont toujours été suspects à leurs yeux et toujours considéré comme une communauté à part et inassimilable. Ce faisant la bourgeoisie française, via ses rejetons socialistes, réussissait à nouveau à expulser les juifs, mais cette fois en douce, du peuple français.

Et aujourd’hui comme le fait remarquer si justement Pierre Birnbaum sur le discours de l’État (socialiste encore…), « on semble envisager, tout en le regrettant, l’idée que les juifs puissent disparaître de France ». Logique, puisque c’est une « communauté » étrange voire étrangère en grande partie (juifs d’Algérie…).

André

Beaucoup de juifs, de l’élite, dans les années quatre-vingt et quatre-vingt dix, aveuglés comme des papillons par l’éclat du pouvoir socialiste et attirés par ses retombées (notoriété, argent etc.), n’ont pas compris ce qui se tramait. Le réveil fût brutal.

Hector

Luc, je vous remercie car il est vrai que les codes ne sont en dépit des apparences d’une même langue française les mêmes.
Je ne connais pas ni ne mesure le différend qui vous oppose à Marc, j’espère pour vous 2 qu’il n’est pas disproportionné par les égo. C’est vrai que je n’entends plus les critiques faites par les goys comme des remarques antisémites ( cf à titre d’exemple, le plagiat de Bernheim, sauf erreur à ce our encore payé par des deniers comnunautaires (dingue, non?) ( sauf pour Israel (devant l’ignorance de l’histoire)), c’est vrai que les juifs ont bcp de mal niveau marketing par ce que les produits ont perdu en qualité ( nous vivons sur des acquis sociaux et culturels du temps des ghettos et vrai efforts des juifs en début du 19eme siècle) alors que les temps ont changé et que la moindre des communautés cherche à mutualiser les connaissance, l’argent, les petits trucs, les astuces, la créativité, les soutiens etc… ( sauf la notre). Les goys savent se parler franchement, ce qui permet parfois des beaux raccords ou des disputes de « bonne guerre; Chez nous, la plupart des juifs n’ont pas intégré que beaucoup de non juifs détestent leurs curés et les églises pour des bonnes raisons, depuis plus d’un siècle, ce qui leur a redonné confiance en eux même et une certaine rationalité carré dans la façon d’appréhender la réalité, chose qui nous fait bcp défaut. Par suite, ils n’hésitent pas à rentrer dans le lard ( pas cacher!) ce qui choque les intéressés qui devraient aussi apprendre à appeler un chat un chat. C’est vrai que j’ai bcp mais bcp appris sur la confiance et la loyauté dans le monde non juif . ça m’a aidé à retrouvé une certaine intégrité et une confiance en moi qui m’a bcp manqué dans mon enfance et adolescence. J’en serais toujours reconnaissante. A ce jour, je préfère prendre un pot et discuter de nos vies avec des non juifs qu’avec des juifs ( alors que j’adore ma culture, mais je ne sais pas pourquoi, je suis la seule à en tirer le meilleur au profit du monde « Juif Goy », ce qui me vaut des sacrés malentendus) : A ce propos, vous pouvez lire, le livre très très intéressant de Yael Neaman, « nous étions l’avenir », sur ce malaise sournois et masqué de ces enfances ou le surmoi de la Torah ou des parents a pris toute la place, jusqu’à ôter l’autonomie de leurs enfants, ainsi en difficulté une fois adulte; Bref nous avons bcp bcp d’effort à faire pour nous ressaisir vis à vis de nos congénères juifs, plus encore que vis à vis de vous qui êtes suffisamment plein de vos combats ( c’est un compliment). La relation avec vous existe et ne cherche que des éléments d’éclaircissements.
Pour revenir à l’essentiel, la question de cet article « Inquiet comme un Juif en France » dans « une soirée exceptionnelle » me fait frémir: plutôt nul en marketing pas vrai!!!

Hector

…Yael Neeman

Hector

Ok.

Hector

« A l’occasion d’une soirée exceptionnelle, deux historiens juifs connus et reconnus  » échangent encre et encore devant une assemblée de personnes juives des propos et des arguments, connues et reconnus, qui ne résonnent plus que dans leur tour d’ivoire et face à un public juif qui se gave à outrance que d’un seul plat.

Où est l’évolution? où sont les arguments communicants éclairés efficaces? et si ces soirées exceptionnelles n’étaient que le fonds de commerce de ces bons à penser en rond?

Pourquoi n’écoute t-on que les même? qui financent cette parole unique autiste et incompréhensible pour les goys qui voudraient nous aider?

 » Quiconque a jamais eu affaire à des hauts-fonctionnaires juifs dans une situation où la raison d’Etat sait qu’ils ne se comportent pas différemment de leurs homologues non-juifs. Même en s’y mettant à deux, Pierre Nora et Pierre Birnbaum ne parviendront pas à nous faire croire que deux et deux font cinq : les juifs-de cour-sont la honte, du peuple qui donna au monde les combattants du ghetto de Varsovie. »
Ok avec Luc Nemeth.
Qu’il sache également, que ceux qui font le vrai travail, celui qui change la donne sont…virés comme des caissiers de supermarchés, c’est pour cela que deux et deux feront ne feront jamais cinq: les quatre se liguent tout bonnement pour virer ( à coup de lettre de délation et de calomnie s’il le faut, et entre juifs, et à des juifs, qui en tiennent compte, comme de bon vrais antisémites, sans aucune vérification, aucun respect, rien que l’ostracisme ainsi formalisé et validé) celui qui fait la différence en tranchant les comptes en faveur de la vérité, des principes, de la justice et des hommes.
Je pense qu’en dépit de toute sa bonne foi, Marc n’a jamais travaillé dans ces milieux. Il est ainsi particulièrement choquant de lire le terme de ragoteurs, car il faut encore savoir mettre son nez dans la rumeur pour savoir trier le vrai du faux, ce qui n’est pas du tout donné à tout le monde dans cette communauté.
Pour ma part, j’ai connu cette folle expérience qui m’a fait perdre mon honneur devant des gens que je pensais digne de leur tâche: dignité perdue alors que j’ai travaillé sérieusement, avec succès, sans commettre aucune erreur en fonction de l’intérêt des personnes et familles concernées et pour les principes les plus chers de cette communauté proclamés chaque Chabat comme s’il s’agissait d’une évidence sans aucune difficulté dans la mise en oeuvre. Ma seule erreur, ne pas pouvoir compter sur un seul, deux , trois coreligionnaires capables d’avoir le courage d’aider celui qui est affaibli par les autres de façon manifestement abusives, alors que dans le même temps, j’ai toujours accordé soutien et confiance.Donc mes débiteurs sont devenu les témoins passifs de ma destitution professionnelle par voie immorale ( lettre de délation). Qu’importe les enfants, la famille, le salaire, l’être humain ainsi trahi et bien entendu… la communauté: ça ne vous rappelle pas une certaine époque?

Souffrez Marc de quitter votre torpeur, d’ôter votre N et de constater que le nom de votre contradicteur porte lui aussi autant que vous de Vérité, mais lui également de travail, travail et encore travail sur ces époques si dévastatrices, le travail une valeur si savamment maquillée dans notre communauté.
Vous ne me faites pas marrer, et je préfère de loin les mots de Serge Gainsbourg, mieux vaut pleurer de rien que de rire de tout.
Répondre

Hector

Propos centrés sur mon histoire très personnelle, bien sur mais personnelle est suffisant, comme …pour tout le monde sauf vous, puisque vous vous exprimez « in abstracto ». Manifestement, vous ne connaissez aucune de ces histoires qui sont nombreuses et gangrennent notre communauté depuis des décennies. Il en résulte que vous croyez défendre une communauté alors que vous défendez un petit milieu.
A votre stade, cela équivaut à l’impunité totale dont se gargarise amplement tous ses représentants si aisément défendus par des bigots.
Vous parlez d’autoflagellation sans vergogne et sans respect vis à vis d’une personne qui vous fait état de graves préjudices, c’est tellement culturel et pitoyable.
Sachez que dès que l’un de vos proches connaîtra une telle dérive, le problème ne sera plus « très »personnel. Vos excès vous échappent autant qu’ils peuvent échapper à quelqu’un qui n’est pas mon camarade.
De vos propos, on ne tirera pas plus de généralités qui puissent permettre de mettre en relief cet article et surtout de faire avancer notre communauté dans les difficultés rencontrées. Or peut être conviendrez vous de ça, qui n’avance pas recule.
La complainte collective m’est bien plus insupportable que vos dénis de difficultés qui vous empêchent à vous comme à tant d’autre de voir de vraies solutions. Car des solutions, il y en a; Encore faut-il…être compétent (question de diplômes) et y travailler ( question de confiance en soi et de combativité: 2 éléments inexistants dans notre communauté). Enfin bon, Dr Freud a pu sortir son génie de l’enfer familial dont il était issu. Et là il ne s’agit pas non plus d’une généralité, sauf peut être pour vous.

Hector

En outre, je me permets de noter que tout en indiquant le caractère « très personnel » de mon histoire, il ne vous vient pas à l’esprit de n’avoir ne serait ce qu’un mot de solidarité, de gentillesse, ( ahdoute etc…), ce qui ne vous couterait rien du tout mais serait tellement correcte, poli, respectueux, surtout dans un forum. C’est bizarre car la Torah regorge d’anecdotes qui montrent l’humanisme mais ses pratiquants fusionnent tellement qu’ils pensent que écouter les histoires les dispensent de se donner du mal pour les appliquer!!!
En fait je pense que c’est plutôt vous qui êtes auto centrée sur vos discours abstraits car vous avez comme par hasard, oublié une partie de l’histoire, le contexte d’un travail dans un intérêt commun. Mais cette partie lorsqu’elle est bien faite, doit vous sembler naturelle, de droit.
Sachez qu’on est bien loin du compte avec de tels comportements d’égocentrisme. Apprendre à écouter et surtout…aider surtout un juif, ne serait ce que par un mot de soutien, d’encouragement, ce serait plutôt pas mal mais tellement novateur!!!!
Souffrez une fois de plus qu’on nous critique et apprenons, nous, à nous battre pour de bons avec de vraies équipes représentatives et pas une petite mafia de bras cassés qui mangent sur la communauté plus qu’ils ne la nourrissent.

Hector

אם אין אני לי, מי לי; וכשאני לעצמי, מה אני; ואם לא עכשיו, אימת

C’est exactement ce que j’ai fait, notamment en rapportant un autre son de cloche sur un forum juif que le votre. Mais contrairement, à ce que vous indiquez, je ne dénigre pas la communauté mais dénonce des faits dans la communauté. Pourquoi, nier que comme dans tous corps social, il y a des abus et que comme pour tous abus, si ce n’est pas exposé, il n’y a aucune chance que les choses s’arrangent et notamment que la personne qui subit puisse voir sa situation réparer.
Encore, une fois je vous trouve extrêmement violent dans vos propos:
« Peut-être, mais vous allez vous offusquer, êtes-vous un peu responsable sans vouloir vous l’admettre, d’une partie au moins de ce dont vous vous plaignez ou accusez.
Si ce que vous appelez « abstraction » est au moins une façon de ne pas passer sa vie à s’apitoyer sur son sort, au moins c’est une liberté de gagnée.  »

Vous parlez sans savoir, ce qui une fois de plus vous distingue a minima de la personne susvisée qui est historien et qui parle sur pièces.

Alors, mon propos est de dire, soit vous disposez de faits concrets qui permettent de répondre et sortir de vos principes gratuits, soit vous défendez autrement la communauté avec un peu plus de lucidité car en l’état, vous ne défendez rien du tout qu’un milieu qui se nourrit de vos chimères.

« Une « communauté » est d’abord composée d’individualités aux épaules suffisamment larges pour la soutenir, sans quoi c’est un fiasco. »

Permettez moi de vous dire sereinement que mon cas est l’expression d’un fiasco et que je ne suis pas seul à l’incarner, loi de là. Sachez que chez nous, comme partout, il y a encore des TABOUS que vous incarnez magistralement ( « de quoi parlez vous donc, c’est peut être de votre faute, vous avez du le chercher, il n’y a pas de fumée sans feu… », c’est exactement la rhétorique des antisémites, donc attention) Ne soyez pas culpabilisé à titre personnel mais prenez un peu de distance pour prendre de la lucidité et défendre autrement et mieux notre communauté si mal en point.
Si vous voulez quelques éléments de reflexion:
Combien de mariages mixtes en France ? pourquoi? Par dénigrement? Par rejet? Non pas du tout, par manque de compétence et dévoiement de nos forces vives.
Quelle transparence dans nos associations et fondations? Aucune, ni sur les objectif,s ni sur les salaires, ni sur les représentants qui se refilent les postes , puis leurs enfants, ni sur les CV.
Combien de personnes juives reviennent d’Israel? Pourquoi?Par dénigrement? Par rejet? trop facile de répondre par l’affirmative.
Encore une fois, vous n’êtes pas obligé de tout savoir, mais si vous voulez responsable, vous pouvez acquérir un peu plus de lucidité sur notre fonctionnement, ceci afin de bénéficier de vos vrais atouts, car nous en avons besoin.
A titre d’exemple, lisez les articles de Véronique Chemla qui est une des rares personnes juives, journaliste, à se battre en …travaillant sur ces questions. Les arguments et les bonnes questions ne manquent pas. N’ayez pas peur de les affronter, vous en sortirez plus fort.

Hector

Vous êtes dans un total quiproquo: je ne fais pas de « faux procès injuste » à ce site puisqu’au contraire, ce site me permet de communiquer des points qui sont importants ( pas que pour moi). Si ce site est le votre, vous pouvez être satisfait de vous même que toutes personnes de la communauté puissent y soulever des problématiques également internes. Comment avancer autrement. Les Goys font des révolutions, des pétitions etc…, nous pourrions en faire nous aussi entre nous, car encore une fois vous savez très bien que la communauté vit sur bcp de vilaines manoeuvres. ce que je dis ne nous dessert pas au contraire, car les « représentants » ne trompent que eux même par les cirques et simagrées de leurs galas et de leurs prix. Il faut que tout ça cesse et que nous revenions à la réalité.
Je suis satisfait de savoir que vous êtes en accord et cohérence avec le travail de Véronique Chemla et vous devriez donc tout simplement abonder dans mes interventions. Je ne comprends vraiment pas cette constante complication des rapports! les Goys ne sont pas juifs, et comme vous le constatez déjà entre nous, c’est bien compliqué pour faire la moindre critique. Vous imaginez le labyrinthe pour les autres.
Sincèrement , pour moi la situation est bien difficile et plutôt que votre « et après » qui n’a rien à voir avec du Guemilout Hassadim, je ne comprends pas que les gens juifs soient si peu solidaires entre eux, hors la question de l’antisémitisme. Les relations sont bien trop réductrices, peu courtoises, sans confiances, comme nous venons d’en témoigner l’un et l’autre. Ne voyez vous pas que c’est un drame? Pour moi ça l’est.

André

Mais qui est ce Marc à qui vous vous adressez ?

Maguid

La chose qui me choque le plus, c’est tout le révisionnisme contenu dans le mot:
 » E M A N C I P A T I O N  » . Je ne l’ai jamais accepté. De quelle « émancipation »
parle-t-on?