Impératif : donner une bonne leçon à Airbnb

 

Par Manfred Gerstenfeld

Le gouvernement israélien et beaucoup de ses partisans à l’étranger comprennent qu’il est urgent de donner à Airbnb une leçon dont il se souviendra. Sous la pression des boycotteurs anti-israéliens lourdement subventionnés, la compagnie a supprimé les listes de location en Judée-Samarie de son porte-feuille d’offres[1]. Dans un dossier comme celui-ci, Israël et ses amis doivent d’abord décider comme réagir d’une façon la plus efficace, qui porte douloureusement atteinte à Airbnb, à un coût minimal pour eux-mêmes.

Mais au lieu d’une décision sur les priorités et d’une action rapide et efficace, on a assisté à une cacophonie de réactions désordonnées. Le Ministre Gilad Erdan a déclaré qu’Airbnb établit des listes de locations dans des pays qui sont en fait des dictatures[2]. La carte du site de l’entreprise le confirme et montre aussi qu’il opère dans un certain nombre de pays qui refusent l’accès des Israéliens à leur territoire[3].

La Ministre Ayelet Shaked a déclaré que les Israéliens doivent poursuivre Airbnb[4]. C’est bien possible, mais cela prendra certainement très longtemps. Le Ministre du Tourisme Yariv Levin a déclaré qu’Israël imposerait des restrictions sur les opérations de Airbnb en Israël, mais il n’en a pas spécifié la nature. Il a ajouté que le gouvernement encouragerait les hôtes des implantations israéliennes à poursuivre l’entreprise et à lui faire « payer » chèrement sa décision[5].

Le Centre Simon Wiesenthal s’est exprimé en faveur d’un boycott de la société en disant : « Nous prenons bonne note qu’Airbnb n’a aucun problème à faire des affaires dans les territoires de l’Autorité Palestinienne, qui baptise ses écoles et ses centres commerciaux en l’honneur de meurtriers de masse qui ont assassiné des civils innocents et suivent une politique de « meurtre contre argent », quand il s’agit de tuer des Juifs ».

Sur les réseaux sociaux, beaucoup d’autres appellent à boycotter Airbnb.

Une analyse des affaires internationales réalisées par Airbnb montre que l’entreprise s’est créée beaucoup d’opposants et d’ennemis. Des fédérations d’hôtels et des hôtels ont perdu des affaires importantes à cause des locations d’Airbnb. La pénurie de logement s’est aggravée dans une grande quantité de villes à cause de l’augmentation des prix de l’immobilier. Les locataires sur le long terme ont reçu des mises en garde, parce que les propriétaires d’appartement font plus d’argent avec des Locations de court terme.

Les quartiers sont inondés par les touristes et leur nature change. Dans certaines parties de villes, la criminalité a augmenté. De nombreux voisins de propriétaires d’appartements qui utilisent le Airbnb pour des locations de court terme sont extrêmement mécontents que des locataires de court termes ont reçu des clés d’entrée de leurs immeubles. Certains de ces locataires se comportent mal. Les autorités réalisent aussi que beaucoup de ces rentiers pratiquent l’évasion fiscale en ne déclarant pas les revenus de leurs locations.

New York est le second marché le plus important pour Airbnb. C’est l’une des quelques villes américaines où des mesures contre Airbnb et d’autres compagnies de location à court terme ont été mises en place. Le syndicat des travailleurs hôteliers a commandité un rapport à l’Ecole de Planification urbanistique, à l’Université McGill. L’Etude a découvert que près de la moitié des revenus de la location d’Airbnb à New York sont acquis par 10% des hébergeurs de la ville. Ainsi il n’y a que très peu de gens qui tirent profit de façon substantielle du marché de la location à court terme. En début de cette année un rapport du bureau du contrôleur de New York City démontrait qu’Airbnb exacerbait la crise du logement tolérable pour la ville, dans divers quartiers de la cité[6].

A San Francisco, des milliers de propriétaires ont cessé de louer des appartements, après que nouvelles lois sur l’enregistrement des locations sont entrées en vigueur. A la fin de l’an dernier, Seattle a exigé des hébergeurs qu’ils obtiennent des permis de la ville et a interdit la location de plus de deux unités de logements par particulier[8]. Ce mois-ci, le Conseil Municipal de Washington a voté, à l’unanimité pour imposer des limites étroites aux compagnies de location à court terme[9]. D’autres villes américaines ainsi que Vancouver, au Canada, ont aussi pris des mesures afin de réduire la location à court terme[10]. Encore bien d’autres envisagent de telles mesures.

En Europe, plusieurs villes ont pris des mesures qui pénalisent Airbnb et d’autres entreprises de location à court terme. Barcelone exige que les propriétaires qui louent pour de courtes périodes s’enregistrent et qu’Airbnb fournisse des informations sur tous ses propriétaires-ressources. Si elle ne s’y conforme pas, la société sera condamnée à une amende de 600.000 €.

A Paris, le plus grand marché Airbnb du monde, de lourdes amendes seront imposées aux entreprises qui gèrent des locations de maison sans permis du gouvernement. En plus, ceux qui réalisent des locations plus de 120 jours par an seront lourdement pénalisés[11]. A Londres, la limite de jours loués est de 90 jours par an. Une importante destination touristique espagnole, Palma de Majorque, interdit toute location à court terme[12].

Aux Pays-Bas, Airbnb a subi une énorme publicité négative dans les médias. Le comédien prédominant Arjen Lubach – qui vit aussi un succès international – a consacré une de ses émissions télévisées les plus regardées à critiquer le mode opératoire d’Airbnb[13]. Il a présenté des clips du fondateur de la compagnie et tourné en ridicule sont hypocrisie. Lubach a partagé des clips montrant des gens qui se plaignent de clients ivres d’Airbnb qui ont perdu leurs clés et ont dormi dans les espaces publics de l’immeuble et d’autres qui ont vomi et uriné dans les couloirs des halls. Le 1er juillet 2019, la limite pour les locations de court terme à Amsterdam sera diminué de soixante à trente jours par an[14].

Il y a aussi des retours, en Israël,que lorsque des touristes jouissent de tarifs minimaux, les résidents locaux subissent le bruit et un manque de loyers disponibles, ainsi que des visiteurs qui dérangent le voisinage par des soirées débridées, très arrosées et fondées sur la consommation de drogues[15]

Alors qu’il envisage d’agir contre Airbnb, le gouvernement israélien devrait prendre en compte qu’il traite avec une entreprise qui est la cible de nombreuses attaques en beaucoup d’endroits du monde. Dans le même temps, les amis d’Israël, tout autour du monde, peuvent contribuer à cette campagne en faisant la promotion de l’impositions de limites à Airbnb, auprès des conseils municipaux des lieux où ils vivent. Le conseil munucipal de Beverly Hills a été le premier à décider qu’Airbnb n’était plus le bienvenu, à cause de ses décisions anti-israéliennes[16].

Il est crucial qu’Airbnb souffre de conséquences durables, même si cette société annule sa décision. La campagne contre Airbnb aura alors un effet démultiplicateur et d’autres entreprises réfléchiront à deux fois avant d’envisager un boycott similaire. L’affaire Airbnb souligne une fois encore que l’instauration d’une agence de contre-propagande israélienne se fait attendre depuis trop longtemps.

Par Manfred Gerstenfeld

Le Dr. Manfred Gerstenfeld a présidé pendant 12 ans le Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem (2000-2012). Il a publié plus de 20 ouvrages. Plusieurs d’entre eux traitent d’anti-israélisme et d’antisémitisme.

Adaptation : Marc Brzustowski.

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[1] www.ngo-monitor.org/reports/the-ngos-and-funders-behind-airbnbs-bds-policy/=

[2] www.algemeiner.com/2018/11/19/prominent-israeli-official-calls-for-boycott-of-airbnb-over-delisting-of-settlements/

[3] www.airbnb.com/sitemaps

[4] www.aljazeera.com/news/2018/11/israeli-cabinet-minister-erdan-urges-airbnb-boycott-181121134252041.html

[5] www.independent.co.uk/news/world/middle-east/israel-airbnb-taxes-west-bank-settlements-palestine-bds-boycott-middle-east-a8644361.html

[6] www.nytimes.com/2018/07/18/nyregion/new-york-city-airbnb-crackdown.html

[7] www.sfchronicle.com/business/article/Airbnb-loses-thousands-of-hosts-in-SF-as-12496624.php

[8] www.seattle.gov/business-regulations/short-term-rentals

[9] www.mrt.com/business/technology/article/City-votes-to-impose-restrictive-rules-on-13394800.php

[10] www.theglobeandmail.com/news/british-columbia/vancouver-limits-short-term-airbnb-rentals-in-laneway-houses-basement-suites/article36973446/

[11]  https://abcnews.go.com/US/inside-1st-global-anti-airbnb-conference-huge-french/story?id=59290967

[12] https://global.handelsblatt.com/companies/european-cities-move-restrict-airbnb-rentals-954630

[13] www.youtube.com/watch?v=wyBPwDvZxBE

[14] https://nltimes.nl/2018/01/10/amsterdam-impose-stricter-daily-limit-airbnb-rentals

[15] www.haaretz.com/israel-news/business/as-airbnb-grows-in-israel-so-do-complaints-from-the-neighbors-1.5454858

[16] www.beverlyhills.org/cbhfiles/storage/files/382076173150246808/CCCondemnsAirbnb.pdf

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BERNARD Gilbrt

Mi marvia’h” (“Qui y gagne”): le site des fournisseurs de BDS. N’ya-t-il aucun ingénieur en informatique qui court-circuite ce site avec des multitudes de stucknet viraux puissance 1milliard??? Puisqu’ils cherchent les entreprises qui sont en Judée6Samarie, il faut leur fournir des tas de fausses identités, ou des fake au cube. Je ne suis pas formé à cela, mais si c’est possible par les truands, pourquoi pas par les agences du gouvernement ou de Tsahal??
Alors, quoi, on va longtemps se faire arnaquer et vampiriser par des pourris traîtres en plus?
Allez, courage peuple choisi !!!
gilbert.bernard3@orange.fr évangélique français ami inconditionnel d’Israël.

[…] la compagnie a supprimé les listes de location en Judée-Samarie de son porte-feuille d’offres[1]. Dans un dossier comme celui-ci, Israël et ses amis doivent d’abord décider comme réagir […]